DANSLALUCARNE
Sur
LUNDI 20 FEVRIER 2006
à 20h 50
LE TEMPS DE LA DÉSOBÉISSANCE
Téléfilm de Patrick Volson
inédit
Origine : Fra. (2005) Stéréo. Scénario : Corinne Atlas et Patrick Volson.
Musique : Marc Marder.
Réalisation : Patrick Volson.
Distribution : Daniel Russo (Edouard Vigne), Martin Lamotte (Lucas Barois), Pascal Elso (Durieux), Jacques Spiesser (le divisionnaire), Thierry Gibault (Alfred Cablot)
Amis d'enfance, Édouard et Lucas sont deux policiers à Nancy dans des commissariats différents, tous deux formés à l'obéissance et au respect de la loi. Mais la guerre sépare ceux qui s'aiment et les deux hommes sont amenés, par les circonstances de la vie, à faire des choix différents. Bientôt, la belle amitié entre les deux hommes vole en éclats. Une rafle de Juifs est en effet programmée par les nazis et la police de Vichy le 19 juillet 1942. Édouard et six de ses collègues décident collectivement de désobéir aux lois de Vichy. De son côté, Lucas sombre, sans l'avoir souhaité, dans la plus odieuse collaboration.
A noter : Un téléfilm formidable qui vient de recevoir le Grand Prix de la fiction et le prix du scénario au festival de Luchon. De l'histoire au jeu des comédiens, tout est remarquable.
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L'AVIS DE TELERAMA
Source : telerama.fr semaine du 15 au 21 février 2006
La base de l'histoire est vraie : en juillet 1942, à Nancy, sept policiers français désobéirent aux ordres, et allèrent d'eux-mêmes prévenir les Juifs étrangers d'une rafle à venir, leur permettant d'y échapper. C'est le point culminant de ce téléfilm, qui dresse un état des lieux plutôt fin et réaliste de la police française sous l'Occupation : une majorité attentiste et disciplinée, une minorité résistante, et une autre minorité qui applique avec zèle la politique an tisémite nazie. Une petite phrase lâ chée par le commissaire divisionnaire (« Si nous voulons que la France soit indépendante, c'est à nous de faire le travail. ») suffit à faire comprendre la perversité du contexte, en même temps que l'essence du système collaborationniste défini par (entre autres) La val et Bousquet.
Tant pis, alors, si les premières scènes pâtissent de l'effet chromo qui guette la plupart des fictions en costume. Tant pis si l'incarnation de la minorité pronazie par l'ex-voyou Alfred Callot, une ordure insauvable qui suinte l'abjection par tous ses pores, introduit un manichéisme inutile : qu'un salaud aussi transparent puisse manipuler aussi facilement ses collègues passe l'entendement. En revanche, le choix de Daniel Russo pour incarner le « juste » Edouard Vigne passionne d'autant plus que Vigne n'est rien d'autre que le reflet inversé de Lafont, le gestapiste mafieux joué par Russo dans 93, rue Lauriston. Ne serait-ce que pour la prestation de cet excellent comédien, et pour l'intérêt pédagogique d'un scénario soucieux de véracité, ce Temps de la désobéissance est vivement recommandé.
Sophie Bourdais
Revue de presse, panorama du monde, blog de lutte contre l'antisémitisme et le racisme, ouvert au dialogue, l'autre image d'Israël, la culture juive à la rencontre de toutes les cultures, le monde juif tel qu'il est.
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