"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma  Ed Universlam


CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions
Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

lundi, novembre 28, 2005

DEVOUSAMOI





LA POLEMIQUE FINKIELKRAUT :
L’ARBRE PLIE MAIS NE ROMPT PAS






Difficile, en effet, d’être en phase avec certains termes employés dans les propos tenues par le philosophe Alain Finkielkraut dans un numéro du quotidien israélien de gauche HAARETZ paru au milieu de la semaine dernière, au sujet de la flambée de violence dans les banlieues françaises. Difficile, si l’on devait s’en tenir qu’à la mise en page des extraits telle que l’a présentée l’auteur du vacarme autour des déclarations de l’auteur du « JUIF IMAGINAIRE », Sylvain Cypel dans le MONDE. Mais, c’est bien ce que reproche l’intéressé lui-même. Cette polémique révèle, d’abord, la profondeur du malaise, l’atmosphère nauséabonde, qui s’installe en France depuis quelques années. Une atmosphère délétère, de suspicion, d’inquisition. Tout est bon pour accuser l’autre de malfaisance ou de nuisance. Rentrer dans le rang ou sinon on vous fusille.


Ce brouhaha soulève encore d’autres réflexions. Dans un premier temps, tournons-nous vers la victime de cette coupe en règle. Sur le fond, Finkielkraut n’a pas complètement tord dans l’analyse qu’il fait de cette poussée de fièvre dans les banlieues, lorsqu’il parle des écoles saccagées, des bâtiments de la république endommagés et ce qu’il dit de leur signification dans l’esprit de certain de ces jeunes. Il n’a pas tord non plus de rappeler que lors d’un match de football, on a sifflé les bleus de la France multicolore et La Marseillaise. Il y a certainement dans la relation de ces faits une volonté de rejet, de la part de ces jeunes, de l’identité française, puis qu’elle ne l’offre plus rien. Mais, dit ainsi, cela pourrait supposer que ces jeunes issus de l’immigration représente l’ensemble de cette immigration, parents compris. Hors, on le sait, il n’en est rien. D’où cette impression de généralité dans ces propos. On peut lui donner raison, lorsqu’il observe que le débat sur l’histoire, la mémoire brisée de la France a dévié vers une « Shoasition » à outrance des mémoires. Ce n’est pas tout. Le langage philosophique d’Alain Finkielkraut aurait avantage, pour mieux se faire entendre, de le rendre plus audible ou plus lisible. Le parler philosophe n’est pas plus compréhensif que le parler « banlieue » dans le sens opposé. Le public des médias n’est pas une classe de Polytechnique. Le message qu’il veut véhiculer doit être à la portée de tous. Le lecteur, le spectateur, l’internaute doivent aujourd’hui, pouvoir saisir l’événement sans filtre, sans filet. La réflexion ce sera pour plus tard. Plus de pédagogie que de discours codé. Autre reproche qui pourrait être fait au philosophe incriminé, ces propos étaient-ils utiles de les prononcer maintenant, alors que les plaies qu’ont laissé ces violences restent encore profondément ouvertes. Oublie-t-il qu’à de nombreux endroits des associations de toutes cultures, de toutes sensibilités religieuses oeuvrent en faveur du dialogue entre les communautés sans passer par les fourches caudines des associations anti-racistes qu'il dénonce. Une telle attitude pourrait ruiner leurs efforts.


Autre réflexion. Cette fois, elle s’adresse à la méthode qu’emploient actuellement certains médias pour capter leur proie, la jeter en pâture au public, s’en débarrasser le plus cruellement possible et se livrer à un vrai lynchage, à un vrai jeu de massacre. Et il est vrai que le MONDE depuis le lancement de sa nouvelle formule, se délecte, comme au bon vieux temps d’Edwy Plénel, en reprenant sa soi-disante bonne vieille méthode qui mit alors à mal le monde politique et ébranla jusqu’aux dorures des couloirs des ministères. Le résultat tomba quelques années plus tard : baisse des ventes et du volume publicitaire.
LE MONDE renouvelle son dispositif d’hier et vise, cette fois, le débat d’idées.
Le choix du souffre-douleur n’est pas innocent : il est juif et connu de la communauté juive. Il faut savoir que le public de cette communauté est l’un des plus gros consommateurs de médias. Tous médias confondus.



Reste le surprenant comportement de cette communauté . Elle fait preuve d’un total manque de lucidité et de discernement dans cette affaire. En faisant croire qu’elle vient au secours de Finkielkraut , c’est plus le média, le journaliste, ici Sylvain Cypel, qui est l’unique objet de son ressentiment, de son procès. Une réaction à chaud, épidermique, passionnée et passionnelle, mais pas la moindre trace d’analyses affinées, pointilleuses. Juste une réaction de parti-pris à tout prix. Seulement voilà, deux jours après ce tremblement de terre qui ébranla l’intelligentsia parisienne, oh ! Surprise! L’accusé, Alain Finkielkraut, rencontre son procureur Sylvain Cypel pour une nouvelle interview dans LE MONDE. D’explications, cette fois qui se résume en substance ainsi: «oui, j’ai des regrets sur certains des termes que j’ai prononcés, qui ont pu être mal interprétés, mais j’assume. En voici les raisons ! ». Et puis, il y a cette phrase redoutable, dans cette interview datée du dimanche 27 et lundi 28 novembre, qui a échappé à ses défenseurs : « J’ajoute que certains juifs succombent aussi à cette tentation . Je leurs réponds : « Si votre présence ici relève de l’utilité, soyez honnêtes avec vous-même : vous avez Israël ». Mais où était la communauté juive lorsqu'Alain Finkielkraut bataillait alors seul contre ses adversaires pour avoir signé un manifeste contre la France "anti-France", lorsqu'Alain Finkielkraut était jeté à la vindicte populaire par un Dieudonné et mise en cause par le quotidien Libération, il y a une quinzaine de jours?


Journées de dupes et d’attrapes nigauds en quelque sorte pendant lesquelles le MRAP en profite pour retirer sa plainte en diffamation contre l’accusé, ne voyant rien de raciste dans ses propos.



L’authentique débat d’idées, qui perd des plumes dans cette affaire, est une denrée de moins en moins consommable en France.




Bernard Koch

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