CHRONIC de Philippe MEYER
LA DISPARITION DE ZAKA? REAGISSONS!
Il y a des lignes qu’on aimerait ne pas avoir à écrire. Celles-ci en font partie. Zaka. Un nom synonyme de courage, de fierté, d’humilité, de respect, pour tous les israéliens, pour tous les juifs au monde, et bien au-delà, pour tous les défenseurs de l’Homme avec un grand H.
Zaka, c’est le nom de cette association crée il y a sept ans et composée de quelques sept cents membres bénévoles, presque tous des juifs religieux, qui sont les premiers à se rendre sur place lors d’une mort violente en Israël, et plus particulièrement lors d’un attentat terroriste. Ce sont ces hommes qui, vêtus de leurs gilets jaunes désormais connus de tous, sont les premiers à rentrer dans un bus, dans un café, dans un magasin - ou ce qu’il en reste - après qu’un terroriste se soit fait sauter au milieu de la foule. Ce sont ces hommes qui, travaillant avec le personnel de la police, de l’armée, et des services médicaux d’urgence, promulguent les premiers soins à ceux qui peuvent encore les recevoir afin de leur donner le plus de chance de survivre. Ce sont ces hommes qui enfin, et surtout, ont la tâche la plus terrible de ramasser et de récupérer les corps des victimes, ou ce qu’il en reste, afin de pouvoir les identifier et les enterrer dans la dignité humaine et dans la fidélité à la Loi juive.
Un dévouement et un courage hors norme qui imposent le respect et suscitent la fierté.
Le respect. Celui que chacun d’entre nous se doit d’avoir envers chacun des membres de Zaka. Comment qualifier ces hommes, pour la plupart jeunes, maris et pères de familles, qui au moindre appel sur leurs téléphones portables, abandonnent immédiatement leurs proches et n’hésitent pas à faire ce que très peu d’entre nous pourraient même supporter d’imaginer ? Aucun mot, aucun adjectif n’est à la hauteur de cette mission qu’ils se sont assignés, pour respecter le commandement de la Thora d’enterrer les morts dans leur intégrité la plus totale. Qui peut oublier que durant la période la plus horrible de la 2ème intifada, au cours de laquelle Israël avait à subir près d’un attentat par jour, ces hommes ont dû affronter l’horreur et le cauchemar, heure après heure, jour après jour, semaine après semaine ? Pendant que les images terrifiantes de ces scènes d’attentats nous paralysaient d’effroi devant nos postes de télévisions, les hommes de Zaka poursuivaient inlassablement leur mission sur place, au milieu des blessés et des morts, pour faire ce que personne d’autre au monde n’aurait pu faire à leur place. Et bien qu'ils aient reçu une assistance psychologique, beaucoup de ces bénévoles ont craqué. Ils ne pouvaient plus manger, dormir ou fonctionner normalement sans avoir l'esprit hanté par des images de mort et de désespoir. Heureusement d’autres ont accepté de les remplacer pour aider les centaines d'innocents, tués ou blessés chaque jour qui passe. De tels actes et de tels gestes, réalisés tant dans l’urgence que dans la durée, sur fond d’une situation inédite au monde, sont probablement parmi les plus terribles et les plus difficile qu’un homme puisse avoir à accomplir et à supporter dans sa vie. Les hommes de Zaka l’ont fait sans hésiter, sans discuter, sans se plaindre d’aucune façon que ce soit, sans que personne ne le leur demande. Ils l’ont fait aussi spontanément que naturellement.
La fierté. Celle que chacun d’entre nous ressent de savoir ces hommes de Zaka faire partie du Peuple juif. Pourquoi ont-ils accompli, et continuent-ils d’accomplir, cette mission indescriptible ? Par amour de la vie, par respect de l’être humain, par la croyance que toute vie juive est précieuse - même dans la mort. Et pendant ce temps, d’autres n’hésitent pas à massacrer des vies innocentes au sacrifice de la leur, à glorifier ces « martyrs » sauvages, à brûler des synagogues et à saccager des lieux saints, à enseigner la haine et à semer la terreur, au détriment de toute valeur et de tout principe. Un Monde sépare ces deux mondes. L’Homme d’un coté, les barbares de l’autre. La sanctification de la vie d’un coté, l’apologie de la mort de l’autre. Le respect de la création de Dieu d’un coté, la profanation de tous et de tout de l’autre. Le Peuple juif peut et doit être fier de compter les hommes de Zaka parmi ses fils.
Et pourtant. Un tribunal israélien vient d’ordonner le dépôt de bilan de l’association Zaka. Dans l’indifférence la plus totale. Il reste à Zaka six mois pour trouver une solution, faute de quoi elle devra fermer ses portes. Insensé. Comment en est-on arrivé là ? Au moment où, fort heureusement, avec l’aide de Dieu et forces de sécurité israéliennes, les attentats ont sensiblement diminué en Israël, il en est malheureusement allé de même pour les dons envers Zaka. Ceux-ci ont récemment fondu de 90% ! Et Zaka ne peut plus faire face à ses dépenses et à ses charges.
Nous ne pouvons laisser faire une telle situation sans réagir et ans agir. D’abord parce que rien ne permet aujourd’hui d’assurer, à Dieu ne plaise, qu’Israël n’aura plus à faire face à de nouvelles vagues d’attentats dans un avenir plus ou moins proche. Si par malheur une telle situation devait se produire à nouveau, les hommes de Zaka seront aussi indispensables qu’ils l’ont toujours été. Qui ferait et assumerait leur mission à leur place ? Ensuite parce que ces hommes ont tout fait, et bien plus encore, pour sauver des milliers de victimes qui pouvaient l’être, assurer leur dignité à celles qui ne le pouvaient plus, et par là, respecter les enseignements et les fondements mêmes du judaïsme et du Peuple juif tout entier. Eux n’ont pas hésité à agir quand ils le devaient pour sauver nos frères et nos sœurs dans des situations d’horreur absolue ; c’est à notre tour désormais de leur venir en aide. Une aide bien limitée au regard de tout ce qu’ils ont fait pour nous, et bien plus facile à prodiguer.
Aider aujourd’hui Zaka est une nécessité et une urgence. Un tel geste de solidarité est tout simplement le prix de l’honneur pour chaque juif qui veut éviter le coût du déshonneur de voir Zaka disparaître.
Chacun d’entre nous a été ému, touché, et fier jusqu’au plus profond de son cœur et de son âme de voir ces hommes faire ce qu’ils ont fait depuis si longtemps. Pourrions-nous nous regarder dans la glace si Zaka venait à devoir fermer ses portes faute pour nous de leur avoir ouvert les nôtres ?
Zaka, c’est le nom de cette association crée il y a sept ans et composée de quelques sept cents membres bénévoles, presque tous des juifs religieux, qui sont les premiers à se rendre sur place lors d’une mort violente en Israël, et plus particulièrement lors d’un attentat terroriste. Ce sont ces hommes qui, vêtus de leurs gilets jaunes désormais connus de tous, sont les premiers à rentrer dans un bus, dans un café, dans un magasin - ou ce qu’il en reste - après qu’un terroriste se soit fait sauter au milieu de la foule. Ce sont ces hommes qui, travaillant avec le personnel de la police, de l’armée, et des services médicaux d’urgence, promulguent les premiers soins à ceux qui peuvent encore les recevoir afin de leur donner le plus de chance de survivre. Ce sont ces hommes qui enfin, et surtout, ont la tâche la plus terrible de ramasser et de récupérer les corps des victimes, ou ce qu’il en reste, afin de pouvoir les identifier et les enterrer dans la dignité humaine et dans la fidélité à la Loi juive.
Un dévouement et un courage hors norme qui imposent le respect et suscitent la fierté.
Le respect. Celui que chacun d’entre nous se doit d’avoir envers chacun des membres de Zaka. Comment qualifier ces hommes, pour la plupart jeunes, maris et pères de familles, qui au moindre appel sur leurs téléphones portables, abandonnent immédiatement leurs proches et n’hésitent pas à faire ce que très peu d’entre nous pourraient même supporter d’imaginer ? Aucun mot, aucun adjectif n’est à la hauteur de cette mission qu’ils se sont assignés, pour respecter le commandement de la Thora d’enterrer les morts dans leur intégrité la plus totale. Qui peut oublier que durant la période la plus horrible de la 2ème intifada, au cours de laquelle Israël avait à subir près d’un attentat par jour, ces hommes ont dû affronter l’horreur et le cauchemar, heure après heure, jour après jour, semaine après semaine ? Pendant que les images terrifiantes de ces scènes d’attentats nous paralysaient d’effroi devant nos postes de télévisions, les hommes de Zaka poursuivaient inlassablement leur mission sur place, au milieu des blessés et des morts, pour faire ce que personne d’autre au monde n’aurait pu faire à leur place. Et bien qu'ils aient reçu une assistance psychologique, beaucoup de ces bénévoles ont craqué. Ils ne pouvaient plus manger, dormir ou fonctionner normalement sans avoir l'esprit hanté par des images de mort et de désespoir. Heureusement d’autres ont accepté de les remplacer pour aider les centaines d'innocents, tués ou blessés chaque jour qui passe. De tels actes et de tels gestes, réalisés tant dans l’urgence que dans la durée, sur fond d’une situation inédite au monde, sont probablement parmi les plus terribles et les plus difficile qu’un homme puisse avoir à accomplir et à supporter dans sa vie. Les hommes de Zaka l’ont fait sans hésiter, sans discuter, sans se plaindre d’aucune façon que ce soit, sans que personne ne le leur demande. Ils l’ont fait aussi spontanément que naturellement.
La fierté. Celle que chacun d’entre nous ressent de savoir ces hommes de Zaka faire partie du Peuple juif. Pourquoi ont-ils accompli, et continuent-ils d’accomplir, cette mission indescriptible ? Par amour de la vie, par respect de l’être humain, par la croyance que toute vie juive est précieuse - même dans la mort. Et pendant ce temps, d’autres n’hésitent pas à massacrer des vies innocentes au sacrifice de la leur, à glorifier ces « martyrs » sauvages, à brûler des synagogues et à saccager des lieux saints, à enseigner la haine et à semer la terreur, au détriment de toute valeur et de tout principe. Un Monde sépare ces deux mondes. L’Homme d’un coté, les barbares de l’autre. La sanctification de la vie d’un coté, l’apologie de la mort de l’autre. Le respect de la création de Dieu d’un coté, la profanation de tous et de tout de l’autre. Le Peuple juif peut et doit être fier de compter les hommes de Zaka parmi ses fils.
Et pourtant. Un tribunal israélien vient d’ordonner le dépôt de bilan de l’association Zaka. Dans l’indifférence la plus totale. Il reste à Zaka six mois pour trouver une solution, faute de quoi elle devra fermer ses portes. Insensé. Comment en est-on arrivé là ? Au moment où, fort heureusement, avec l’aide de Dieu et forces de sécurité israéliennes, les attentats ont sensiblement diminué en Israël, il en est malheureusement allé de même pour les dons envers Zaka. Ceux-ci ont récemment fondu de 90% ! Et Zaka ne peut plus faire face à ses dépenses et à ses charges.
Nous ne pouvons laisser faire une telle situation sans réagir et ans agir. D’abord parce que rien ne permet aujourd’hui d’assurer, à Dieu ne plaise, qu’Israël n’aura plus à faire face à de nouvelles vagues d’attentats dans un avenir plus ou moins proche. Si par malheur une telle situation devait se produire à nouveau, les hommes de Zaka seront aussi indispensables qu’ils l’ont toujours été. Qui ferait et assumerait leur mission à leur place ? Ensuite parce que ces hommes ont tout fait, et bien plus encore, pour sauver des milliers de victimes qui pouvaient l’être, assurer leur dignité à celles qui ne le pouvaient plus, et par là, respecter les enseignements et les fondements mêmes du judaïsme et du Peuple juif tout entier. Eux n’ont pas hésité à agir quand ils le devaient pour sauver nos frères et nos sœurs dans des situations d’horreur absolue ; c’est à notre tour désormais de leur venir en aide. Une aide bien limitée au regard de tout ce qu’ils ont fait pour nous, et bien plus facile à prodiguer.
Aider aujourd’hui Zaka est une nécessité et une urgence. Un tel geste de solidarité est tout simplement le prix de l’honneur pour chaque juif qui veut éviter le coût du déshonneur de voir Zaka disparaître.
Chacun d’entre nous a été ému, touché, et fier jusqu’au plus profond de son cœur et de son âme de voir ces hommes faire ce qu’ils ont fait depuis si longtemps. Pourrions-nous nous regarder dans la glace si Zaka venait à devoir fermer ses portes faute pour nous de leur avoir ouvert les nôtres ?
Philippe MEYER
Copyright photo Alain AZRIA
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