"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma  Ed Universlam


CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions
Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

lundi, septembre 05, 2005

CHRONIC de Philippe MEYER
Après le désengagement, les engagements

En réduisant en quelques jours les quelques 38 ans de présence juive dans la bande de Gaza en poussières, Israël a fait un geste historique, difficile et lourd de conséquences. De cet épisode crucial, il restera avant tout le souvenir poignant de scènes déchirantes. Les larmes versées par ceux qui devaient - une fois de plus - tout quitter. Le sort des juifs demeure intimement lié au départ perpétuel et à l’éternel recommencement. Il restera également la dignité dont ont fait preuve à la fois les soldats de Tsahal et les « évacués ». Il restera enfin de très nombreuses questions, encore sans réponses.
Pour Israël, tout dépendra désormais de l’impact du désengagement sur la société, sur le paysage politique, et sur le sort d’Ariel Sharon. Les trois points étant évidemment liés. Dans la grande tradition de la politique israélienne, les grandes manœuvres préélectorales ont déjà commencé. Comment pouvait-il d’ailleurs en être autrement au lendemain d’un événement aussi capital pour l’avenir du pays ? Chaque camp se prépare, se réorganise avant le grand combat qui s’annonce ; celui de la seule démocratie dans la région ; celui des élections anticipées qui ne manqueront pas d’être décidées dans les semaines ou les mois à venir. Indépendamment des choix politiques de chacun, force est de reconnaître que 57 après sa création l’Etat d’Israël demeure une démocratie vivante, active et exemplaire. Le résultat des urnes fera Loi et l’avenir du processus de paix dans la Région en sera naturellement influencé. Mais ce sera aux israéliens eux-mêmes de décider de la voie à suivre et celle-ci résultera du pur mécanisme d’une société de liberté et de démocratie. De ce point de vue, Israël n’a rien à prouver au reste du monde. Le pays a toujours fonctionné de cette manière, à la différence de bien d’autres, dans la Région ou ailleurs.
Du coté palestinien, les enjeux sont très différents. La décision du Premier Ministre israélien de se retirer de Gaza exige désormais une réponse à la hauteur de son homologue palestinien. De ce point de vue, l’Autorité palestinienne n’a guère le choix. Après le désengagement des uns, place doit être faite aux engagement des autres. Et bien plus encore, aux actes concrets. Ces engagements sont bien définis et connus de tous : la lutte impitoyable et indiscutable contre le terrorisme, le démantèlement et le désarmement de toutes les factions extrémistes, l’arrêt de l’éducation de la haine et de la violence. Hors de cela point de salut. Mais la route est encore longue pour Mahmoud Abbas, et sa feuille loin d’être écrite. Les derniers actes et propos en provenance des différentes factions palestiniennes en témoignent, si besoin était. De l’attentat de Beer Sheva, aux appels répétés jour après jour par le Hamas et d’autres, depuis le désengagement, à la destruction totale d’Israël n’incitent guère à l’optimisme. Un des leaders du Hamas Mahmoud Zahar ne déclarait-il pas récemment au quotidien britannique Asharq al-Awasat : « Ni la libération de la bande de Gaza, ni la libération de la Cisjordanie ou même de Jérusalem ne nous suffiront ; (…) le Hamas poursuivra la lutte arme jusqu’à la libération de les terres ; (…) nous ne reconnaissons à l’Etat d’Israël aucun droit sur la terre de Palestine ; (…) la Palestine est une terre islamique qui appartient à tous les musulmans ».
Quel Etat démocratique au monde peut accepter de telles menaces ? Qu’attendent les palestiniens dits « modérés » pour mettre fin à ce cancer qui gangrène de l’intérieur tout espoir de paix dans la Région ? Et ce d’autant que le remède existe et qu’il est connu de tous. C’est à ces questions que va devoir répondre très rapidement l’Autorité palestinienne, si désireuse de prouver son contrôle de la situation sur le terrain. Rappelons que cette dernière dispose de forces de l’ordre composées de plusieurs dizaines de milliers d’hommes armés et entraînés. Si Mahmoud Abbas veut réellement stopper définitivement la terreur dans son propre camp, il le peut. C’est cet engagement là, et les actes qui suivront, qui compteront. Rien d’autre. Mais au-delà, c’est toute la Communauté internationale, d’habitude si avide en critiques et en pressions à l’encontre d’Israël, qui est aujourd’hui placée devant ses responsabilités. Le quotidien américain New York Times révélait récemment que l’administration américaine avait demandé à ses alliés dans le monde de ne pas exercer de pressions sur le gouvernement israélien, afin de ne pas affaiblir davantage le Premier ministre Sharon en cette période de tensions et de difficultés internes. Cette levée de pressions sur les uns devra toutefois être accompagnée de pressions accrues sur les autres. Ce n’est que comme cela que le désengagement se transformera en stratégie gagnante et non en pari perdu.

Philippe MEYER

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