"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

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CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

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Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

dimanche, septembre 09, 2012

JOURNEE
DELADEPORTATION
LABELGIQUEFAIT
SAREPENTANCE
Source : la newsletter de ccljb.be diffusée
le 9 septembre 2012



Elio Di Rupo : '
Une faute criminelle,
une responsabilité ineffaçable'



A l’occasion de la journée du Martyr juif à l’ancienne caserne Dossin de Malines, le Premier ministre Elio Di Rupo a reconnu clairement l’implication des autorités belges dans la déportation des Juifs de Belgique. Une reconnaissance que la communauté juive attendait depuis longtemps.

Jamais un pèlerinage annuel à la Caserne Dossin de Malines n’a rassemblé autant de monde. Les plus hautes autorités du Royaume ont fait le déplacement. Le Prince Philippe et le Premier ministre ont rehaussé de leur présence cette cérémonie solennelle. Si le public est venu nombreux, c’est évidemment pour entendre le discours qu’Elio Di Rupo devait prononcer à cette occasion.

Depuis que les bourgmestres* d’Anvers et de Bruxelles ont posé un geste de repentance très fort en reconnaissant l’implication de leurs autorités communales dans la déportation des Juifs, il était difficile pour les Juifs de ne pas souhaiter un geste identique de la part du Premier ministre : l’attitude des autorités communales n’était que la traduction locale d’une politique plus générale des autorités belges.

« Si cet épisode est l’un des plus noirs de notre histoire, ce n’est pas seulement par l’horreur qu’il suscite. C’est aussi parce qu’il a impliqué la collaboration; collaboration de citoyens belges et de nombreuses autorités de notre pays », a rappelé Elio Di Rupo.

Et de poursuivre en évoquant les travaux des historiens sur cette période trouble : « La collaboration de certaines autorités et de fonctionnaires entre 1940 et 1945 est une réalité qui a été établie par diverses études, dont celle du CEGES La Belgique docile en 2007 ».

Elio Di Rupo a alors introduit la problématique : « Une partie de l'appareil d'Etat belge a effectivement participé à l'Holocauste. 70 ans plus tard, nous n'avons pas le droit de tourner cette page sans laisser une place importante à la vérité historique ».

Cette précision nécessaire lui a permis d’aborder ensuite le point crucial : « Qu’il s’agisse de collaboration active ou passive, durable ou limitée dans le temps, individuelle ou collective, elle constitue une flétrissure que nous devons tous assumer. Je veux aujourd'hui me joindre pleinement à cette reconnaissance ».

Conscient des polémiques sur cette question, le Premier ministre a pris soin de ne pas contourner l’obstacle, et il l'a fait explicitement savoir : « Je dois également, si vous le permettez, dissiper les doutes possibles ou toute autre gêne, Certains d'entre vous ont eu l'impression qu'il existe une certaine ambiguïté concernant la reconnaissance de la responsabilité des autorités belges dans l'extermination des Juifs. Permettez-moi d'être clair. Le gouvernement fédéral a été et demeure engagé dans la mémoire de notre passé, la mémoire à la fois des aspects positifs et des aspects négatifs. Le gouvernement ose donc regarder en face les pages les plus noires de notre histoire ».

Et de briser un mythe : « Les conclusions de l’étude du CEGES sur la déportation des Juifs de Belgique sont accablantes. Cette étude a notamment contribué à faire tomber un mythe trop largement répandu, celui d'autorités belges qui auraient été impuissantes face à l’occupant nazi ».

Ce qui a suivi est fondamental et rompt avec le discours de ses prédécesseurs : « Même si le gouvernement belge a quitté la Belgique pour Londres et s’est rangé dans le camp des alliés. Même si la Belgique était sous régime d’occupation. Même si de très nombreux Belges se sont illustrés par leur courage dans la résistance, en cachant des Juifs ou en sabotant l’action de l’occupant ».

« Il n’en reste pas moins qu’à travers l’implication d’un certain nombre d’autorités, l'Etat belge a adopté une attitude beaucoup trop docile ».

« Il faut le reconnaître officiellement : ces autorités ont mené avec l’occupant allemand dans des domaines cruciaux une collaboration indigne, indigne d’une démocratie, indigne de nos valeurs fondamentales. Cette collaboration a eu des conséquences dramatiques pour la communauté juive ».

Il a mis fin aux ambiguïtés et aux fausses distinctions entre le gouvernement à Londres et les autorités belges en Belgique (secrétaires généraux de l’administration et le pouvoir judiciaire) concernant la continuité de l’Etat : « Oui, en prêtant leur concours à l’entreprise d’extermination mise en place par les nazis, ces autorités et à travers elles, l’Etat belge, ont manqué à leurs devoirs. Elles se sont rendues complices du crime le plus abominable ».

Et d'oser même prononcer des mots inédits : « Cette faute criminelle restera une tache indélébile dans l’histoire de notre pays. Une tache moralement imprescriptible, une responsabilité ineffaçable. Je ferai tout ce que je peux pour que jamais elle ne tombe dans l’oubli ».

Pour enfin présenter des excuses officielles : « Je veux, dès maintenant, sur la base des informations avérées que nous possédons, exprimer les regrets et la honte que cette collaboration nous inspire. En tant que Premier ministre du Gouvernement belge, je présente les excuses de la Belgique à la communauté juive, même si les comportements de l’époque sont inexcusables ».

Elio Di Rupo a conclu son discours en invitant le Sénat à débattre au plus vite de la proposition de résolution à propos de la responsabilité de l’Etat belge. « Le Gouvernement sera évidemment très attentif aux conclusions des travaux et il en tirera les enseignements pour l’avenir », a-t-il proclamé.

Les Juifs de Belgique savent désormais que le Premier ministre n’oublie pas ce qu’ils sont subi il y a 70 ans : « Oublier, ce serait trahir. Trahir les victimes et leurs descendants. Ce serait aussi préparer la montée de nouvelles formes d’extrémisme ». Mais les Juifs de Belgique n’oublieront pas non plus que cela a pris beaucoup de temps pour que cette reconnaissance se fasse.

*Il faut également mentionner les excuses du bourgmestre Liège en 2010


Nicolas Zomersztajn

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