UNPROCES
ENDIFFAMATION
QUITOURNEAUVINAIGRE
POURLESLEPENPEREETFILLE
Source : liberation.fr en ligne le 5 juillet 2012
NOTE DE LA REDACTION :
J'apporte, à ce procès, à Caroline Fourest et à Fiammeta Venner mon plus sincère et plus profond soutien dans ce combat qu'elles mènent, en toutes connaisseuses de la cause, pour rappeler les racines du mal de ce parti sectaire et diviseur.
Bernard Koch
Procès en diffamation :
la défense enfonce le Front
Récit
Les essayistes Caroline Fourest et Fiammetta Venner, attaquées pour une biographie de Marine Le Pen, ont démonté l’accusation.
Par
CÉLIA LEBUR
Marine Le Pen, «paresseuse, fainéante, incapable» ? La présidente du Front national n’a pas vraiment apprécié certains passages de Marine Le Pen (Grasset, 2011), la biographie coécrite par Caroline Fourest et Fiammetta Venner. Les deux auteures sont poursuivies pour diffamation et injures publiques. Le procès a démarré mardi devant la 17e chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance de Paris, en l’absence des parties civiles - le Front national, les Le Pen père et fille, et Louis Aliot.
Les plaignants réclament au total 120 000 euros de dommages et intérêts aux deux essayistes, ainsi qu’à leur éditeur et aux anciens cadres du FN Fernand Le Rachinel et Jean-Claude Martinez, cités dans l’ouvrage. On leur reproche notamment d’avoir utilisé des entretiens avec Pierrette Le Pen, l’ex-femme de Jean-Marie Le Pen, parus dans les magazines Globe et Rolling stone en 1988, à l’époque de leur divorce.
Au fil des extraits lus par la présidente du tribunal, on apprend que Jean-Marie Le Pen aurait, entre autres, élevé ses filles dans un «antisémitisme primaire». Qu’il a choisi comme parrain pour sa fille, l’«empereur de Pigalle». Quant à Louis Aliot, figure habituellement policée du FN, on le découvre amateur de vocabulaire raciste. Pourquoi un tel déballage ? «Nous avons voulu décrypter le personnage de Marine Le Pen, et montrer les différences entre la communication publique et la réalité des faits», explique Fiammetta Venner.
«Traitement People». Les deux essayistes se succèdent à la barre. «La plupart des articles font un traitement people de Marine Le Pen, et parlent de son enfance en se basant uniquement sur son autobiographie», se défend Caroline Fourest. Pour les auteures, revenir sur le divorce des Le Pen était essentiel pour comprendre le traumatisme «fondateur» que cet événement aurait constitué pour Marine Le Pen. La démonstration est rigoureuse. Interminable aussi.
Changement de rythme avec Jean-Claude Martinez. L’ancien compagnon de route du FN a-t-il vraiment affirmé que Marine Le Pen était une fainéante ? «Ah, c’est sûr, elle ne risque pas l’hémorragie cérébrale !» ironise l’éloquent professeur de droit à l’université d’Assas. Devant un public conquis, l’orateur imite «le marsupilami aux petites canines incisives» lorsque «la gamine» se met en colère. L’assistance est hilare. On ne l’arrête plus. «Un animal politique ? Les bras m’en tombent, s’exclame le petit homme, essouflé à force de gouailler. Un teckel aussi est un animal.» Et puis, le coup de grâce : «Sa présence au Parlement européen ? Proche de 0%. Et elle a perçu 500 000 euros sur cinq ans, je suis indigné !»
Le défilé se poursuit. Fernand Le Rachinel, à moitié tremblant, raconte comment Jean-Marie Le Pen, qui «devient fou quand il s’agit d’argent», aurait refusé de lui rembourser une partie des 6,5 millions d’euros qu’il avait prêtés au FN. «Il m’a menacé de mort ! » raconte l’ancien imprimeur du parti d’extrême droite.
Parmi les témoins cités se trouvent aussi Carl Lang, ancien député européen du Front national, exclu du parti en 2008, désormais président du Parti de la France, et Lorrain de Saint-Affrique, qui a partagé la table de la famille Le Pen pendant près de dix ans, avant d’en être écarté en 1994. L’avocat des Le Pen, Wallerand de Saint-Just, qui est aussi trésorier national du parti, n’est pas épargné par la défense, Mes Richard Malka et Georges Kiejman. Ce dernier n’en loupe pas une : «Parfois, vous avez une robe, parfois vous n’en avez pas. Et si vous l’enleviez pour qu’on vous pose quelques questions, puisque les parties civiles n’ont pas daigné se déplacer ?»
Lyncher. Me Saint-Just est bien seul. Ses anciens alliés défilent à la barre, trop heureux de pouvoir lyncher publiquement la famille Le Pen. Si bien que la confrontation tourne au règlement de comptes. A Carl Lang : «Vous dites que vous avez été exclu du parti, mais c’est bien vous qui avez refusé de faire partie de la liste de Marine Le Pen aux européennes ?» Droit sur ses jambes, Car Lang réplique : «Je n’avais aucune confiance en Marine Le Pen, c’est la raison pour laquelle je vous ai cédé avec joie la place de numéro 2.» Les débats reprennent cet après-midi.
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