"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma  Ed Universlam


CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions
Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

jeudi, mars 08, 2012

POLEMIQUE
CASHER-HALAL
QUANDLETATFRANCAIS
TENTEDEMARGINALISER
DESCOMMUNAUTESRELIGIEUSES



DIASPORABLOG
accueille...



BERNARD DARMON



La stigmatisation:
ce n’est pas Casher.



Moins d’un mois après le dîner du CRIF, qui voit se congratuler les leaders communautaires avec le Pouvoir politique, le Président de la République s’est prononcé pour l’étiquetage de la viande précisant le mode d’abattage.

Cette décision pénaliserait particulièrement les Juifs de France puisque, contrairement aux musulmans qui mangent toutes les parties des bêtes abattues, les Juifs ne consomment pas les parties inférieures ainsi que le bassin de l’animal. Par ailleurs et contrairement aux principes du Halal, une fois la bête dépecée, le Shochet (Rabbin spécialisé dans l’abattage) inspecte les organes et il arrive souvent qu’il les déclare non-casher.

Dans les faits, toutes les parties considérées non-casher, sont ainsi revendues à des filières, et on retrouve cette viande dans les supermarchés. Il est évident que si cette viande ne pouvait être revendue -- parce que l’étiquetage casher entrainerait un phénomène de rebut vis à vis du consommateur- cela constituerait un manque à gagner et le prix de la viande casher déjà beaucoup trop élevé, subirait une sensible augmentation.

Dans la foulée de cette déclaration du chef de l’Etat, le premier ministre François Fillon, au sujet de l’abatage rituel et s’exprimant à titre personnel a déclaré lors d’une interview à Europe 1 que « les religions devaient réfléchir au maintien de traditions qui n’ont plus grand chose à voir avec l’état aujourd’hui de la science, l’état de la technologie, les problèmes de santé ».

En d’autres termes, les Juifs et les Musulmans, plutôt archaïques dans leurs pratiques religieuses, devraient se ranger aux progrès portés par la civilisation occidentale chrétienne.

Vu sous cet angle, on comprend mieux à qui s’adressaient les déclarations du Ministre de l’Intérieur lorsqu’il disait récemment que les civilisations n’avaient pas toutes la même valeur. Ceux qui parmi les Français Juifs pensaient que seuls les Musulmans étaient concernés, doivent se réveiller avec la gueule de bois.

Les Juifs qui vivent en France depuis 2000 ans s’épanouissent parfaitement dans la modernité, la science et la technologie. Ils ont apporté à notre pays nombre de prix Nobel, de chercheurs, de professeurs, d’artistes, de réalisateurs, de producteurs, de capitaines d’Industrie, de citoyens « normaux » qui ont participé et continuent de participer normalement et naturellement au rayonnement de la France. La liste serait suffisamment longue pour qu’elle donne le tournis à ceux qui voient des Juifs partout.

Dans ces conditions, quelle mouche a donc piqué nos dirigeants ?

Nos gouvernants sont empêtrés dans des difficultés économiques dont ils ne savent pas comment sortir le pays. Voyant poindre à l’horizon la défaite de leur camp, la campagne électorale se focalise sur des sujets parallèles impulsés par le Front National avec en filigrane l’identité nationale menacée par l’Islam.

L’incroyable hystérie que provoquerait le mode d’abattage n’est qu’un leurre pour ne pas parler ouvertement d’immigration, d’Islam et de cohésion nationale.

Nicolas Sarkozy qui avait démarré sa mandature en associant l’immigration à l’identité nationale conclut naturellement son quinquennat en stigmatisant l’étranger. Sarkozy et sa majorité, à force de reprendre et répandre la thématique du FN, légitiment une idéologie pernicieuse. Ils s’emploient à organiser une hiérarchisation donc une confrontation entre des Français qui seraient plus ou mieux Français parce que de tradition chrétienne, et d’autres qui le seraient moins ou moins bien parce que de traditions religieuses « opposées à la modernité ».

Personne n’est dupe, et cette confrontation sert également les intérêts de ceux qui préconisent un Islam conquérant qui se satisfait pleinement de cette radicalisation et de cette confrontation. Les islamistes radicaux qui sévissent dans nos banlieues, financés par des amis de notre Président, se nourrissent de ce climat de haine et l‘entretiennent en noyautant nombre d’institutions musulmanes. Ils empêchent la grande majorité des musulmans qui sont modérés de s’exprimer et de s’émanciper.

Se faisant l’écho de cette stigmatisation, hier soir lors de l’émission « Ce soir ou Jamais », Eric Zemmour racontait qu’à Pantin, il n’existe plus de boucherie qui ne soit pas Halal. Vous rendez-vous compte ma bonne dame, un Français qui ne veut pas manger Halal ne peut plus trouver de boucherie dans sa ville. Le dernier boucher « normal » a vendu sa boutique à un boucher Hallal. Chacun aura compris que cette affirmation est fausse puisqu’à Pantin existent de nombreux supermarchés qui vendent de la viande non Hallal, mais admettons que ce soit vrai. Monsieur Zemmour sait parfaitement que le commerce répond au principe de l’offre et la demande, cela veut simplement dire que cette ville est majoritairement musulmane. Ce qui dérange Zemmour et beaucoup d’autres c’est bel et bien le nombre de musulmans en France. L’abattage Halal n’est qu’un prétexte.

Les Français Musulmans sont aujourd’hui appréhendés par beaucoup comme une « cinquième colonne menaçante ». Lorsque notre Ministre de l’Intérieur évoque la menace d’avoir des élus islamistes dans nos villes en cas de vote des étrangers, il ne pourrait mieux colporter ce sentiment.

Pour ma part, sous réserve de respect des Lois de la République, je soutiens que toute la tradition Juive va dans le sens de l’accueil et du respect de l’étranger. Il ne pourrait y avoir deux poids et deux mesures.

Les Juifs de France qui pensaient que la stigmatisation des musulmans ne les concernait pas comprennent qu’ils ne seront pas épargnés.

Chacun qui s’intéresse un peu à la politique en Europe, connait parfaitement les velléités de certains nationalistes concernant l’abattage rituel. Dans ces conditions, comment expliquer cette sortie du premier ministre qui de toute évidence n’a rien compris à ce qu’est la cacherout. Personne ne lui a sans doute expliqué que les règles de la cacherout ne s’expliquent pas par des considérations sanitaires. Les ignorants qui ont colporté pendant des siècles que tel animal était impropre à la consommation par ce qu’il était porteur de maladies sont responsables de ce mythe qui s’il était vrai n’aurait effectivement plus aucun sens aujourd’hui.

Seulement ce n’est pas vrai. Un Juif respecte la cacherout, parce que Dieu l’a ordonné. C’est tout. Et on considère que si Dieu l’a ordonné, c’est bien. Tous les maîtres de la sagesse juive sont unanimes, la Cacherout n’est pas explicable. Ca peut sembler stupide à un esprit cartésien, mais ça se résume à une soumission au Divin.

Si Monsieur Fillon n’a rien compris, c’est que personne parmi nos chers « juifs de cour » ne lui a expliqué.

Le leadership des Juifs de France devrait une nouvelle fois s’interroger sur le sens et l’efficacité de sa mission de défense des intérêts des Français Juifs. Il est invraisemblable que les mêmes qui fréquentent assidûment les Palais de la République soient ainsi cueillis par les dirigeants qu’ils congratulent depuis cinq ans.

En ce jour de célébration de la fête de Pourim. Nous avons l’habitude de lire l’Histoire d’Esther. Selon le commentaire de nos Sages (Targoum Yonathan), nous rappelons l’Histoire de cette communauté juive de Perse florissante dont les dirigeants banquetaient joyeusement avec le Roi Assuerus à sa Cour -Toute comparaison avec un dîner qui se tient en février serait fortuite- . Ces dirigeants communautaires de l’époque ne se rendaient pas compte que leur sort serait bientôt scellé par le premier ministre Aman qui décréta leur mise à mort. Heureusement Mardoché, un leader incorruptible qui ne banquetait pas, pris la direction des opérations. Sa droiture et son respect de nos principes moraux associés au courage de la Reine Esther sauvèrent le peuple Juif.


Bernard Darmon
le 7 mars 2012


http://bernarddarmon.unblog.fr

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