BARBARIEDU
TERRORISMEISLAMISTE
MERAHNESTPASUNHEROS
Source : agoravox.fr en ligne le 23 mars 2012
Mohammed Merah
ne doit pas devenir un héros
Ce matin, en prenant le bus, en écoutant les conversations des jeunes de « quartiers » où je travaille, quelles que soient leurs origines d'ailleurs, je tiens à le souligner, on pouvait être horrifié.
Il y a des discours moralisateurs qui ne tiennent plus, des leçons de bonne conscience qui ne sont plus d'actualité se dit-on alors. Et bien souvent, on voit que finalement ces discours cachent surtout une chose, la crainte que ces évènements dramatiques ne pèsent sur leur candidat à la présidentielle.
C'est tout ce qui les gêne on peut souvent le constater, ce sont les premiers à parler de récupération, en accusant bien sûr les autres, mais le fait qu'ils en parlent veut tout dire.
Cela aurait été tellement plus facile si l'assassin eût été un néo-nazi, un fasciste bien caractérisé.
Cela aurait été tellement plus simple à leurs yeux.
Elles sont maintenant insupportables ces leçons lénifiantes et un rien mièvres qui ne veulent pas voir ce qui est train de se profiler sous nos fenêtres du fait en grande partie de l'importation du conflit israélo-palestinien chez nous.
Ils se sont tellement gargarisés ces partisans d'un côté ou de l'autre de cet affrontement interminable entre palestinien et israéliens qu'ils ne se sont pas aperçus qu'ils en avaient amené la haine et la violence qui sévissent là-bas chez nous, les uns en hurlant à l'antisémitisme et à la judéophobie dés qu'un taré traçait une croix gammée sur une porte, les autres en cachant pour certains à grand peine leur réel antisémitisme en se réclamant d'un anti-sionisme de pacotille, les deux parties accusant ceux qui osent remettre en cause le bien-fondé des interventions meurtrières à Gaza ou des attentats-suicides.
Je pense à ces belles consciences intervenant chez Frantz-Olivier Giesbert la semaine dernière affirmant sans rire que la rébellion et la révolte étaient toujours de leur côté alors que confortablement installés dans leurs certitudes et leur aisance matérielle.
On se dit aussi que le problème c'est l'abandon des politiques d'éducation, sous prétexte de RGPP, remplacées par du « tout répressif » ou du « tout angéliste », ce qui revient au même, que la question la plus en souffrance c'est l'ignorance absolue de ces jeunes pourtant gorgés d'information continue, et qui vont souvent sur le réseau, leur incapacité à tout sens critique, ce qui est normal car personne n'a songé à les former à en avoir.
Qui est le héros du jour à leurs yeux ?
Mohammed Merah, dont ils sont allés voir la photo à la « une » des journaux du buraliste, résiste aux « bleus », aux « condés », aux policiers donc, depuis bientôt une trentaine d'heures. Et on peut être certain que Merah est tout à fait conscient du cirque médiatique, et que c'est aussi cela qui le grise et le maintient en état de résister, en bon rejeton de la société spectaculaire libérale-libertaire qu'il est aussi. On rappellera qu'il voulait poster des vidéos de ses actes sur le Réseau.
On aurait pu être content que pour une fois, ces jeunes regardent les journaux, que pour une fois, ils cherchent à s'informer.
Il n'y a pour la plupart aucune connotation politique ou religieuse là-dedans, non simplement le fait qu'un des leurs, qui vient des mêmes « quartiers » qu'eux tient tête aux forces de police, c'est ce qu'ils voient.
Cette admiration de la violence, de celui qui laisse libre cours à ses pulsions que ces jeunes ne voient pas du tout comme viles et basses mais légitimes, c'est la conséquence d'un abandon des valeurs communes, de ce qui portait les français à vivre entre personnes différentes, de ce qui les reliait.
C'est la conséquence d'un masochisme mémoriel constant qui amène ces jeunes à penser que les valeurs de la France sont pourries vu le mal qu'on leur dit de ce pays et de son passé, constamment et sans faiblir.
Ils sont aussi constamment encouragés à rester dans leur vision déformée des choses, et dans leur haine de toutes contraintes, de toute autorité pouvant les aider, les guider, les amener à s'élever, les parents comme la plupart des institutions ayant progressivement renoncés à leur rôle d'éducateurs. Il faut laisser les jeunes construire leur personnalité, construire leur citoyenneté.
Nous sommes maintenant dans les conséquences néfastes de tous ces abandons, de tous ces renoncements.
Et il bien tard pour réagir, en espérant que ce ne soit pas trop tard...
Revue de presse, panorama du monde, blog de lutte contre l'antisémitisme et le racisme, ouvert au dialogue, l'autre image d'Israël, la culture juive à la rencontre de toutes les cultures, le monde juif tel qu'il est.
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