"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

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CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

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Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

mardi, février 07, 2012

MOITIEMOSQUEE
MOITIESYNAGOGUE
LEPARTAGE
DESFOIS

Source : la newsletter d'israel-infos.net
diffusée le 7 février 2012



La synagogue dans la mosquée


par Gerard Fredj



Au coin de Westchester Avenue et de Pugsley Street, à Parkchester dans le Bronx, Yaakov Wayne Baumann attend devant une boutique bariolée par les graffitis; pourtant il fait froid ce samedi matin.

Vêtu d'un manteau noir, portant un Borsalino noir, ce barbu de 42 ans parle avec un homme plus âgé, avant d'entrer dans le bâtiment pour l'office du shabbat matin.

Un seul détail inhabituel, la synagogue est une mosquée … ou plutôt la synagogue est installée dans une mosquée.

En effet, les membres du mouvement Habad de l'est du Bronx organisent leurs offices dans le centre culturel islamique d'Amérique du nord, qui abrite la mosquée al Imam.

"Les gens pensent souvent que les musulmans n'aiment pas les juifs" explique Bauman " mais voila un exemple du contraire".

La communauté juive de ce quartier a subi les revers de l'évolution démographique : de 630 000 juifs en 2002, la communauté est "tombée" à 45 000 membres, en raison notamment d'une "émigration" vers d'autres quartiers de la ville. A l'inverse, la communauté musulmane a vu ses effectifs considérablement augmenter; à Parkchester uniquement, il y a cinq mosquées – dont Al imam.

"Nulle part dans le monde vous trouverez des juifs et des musulmans qui prient sous le même toit" commente Patricia Tomasulo, une responsable catholique du quartier qui a fait se rencontrer les responsables de ces communautés juive et musulmane.

Cette entraide est le fruit d’une relation ancienne de plusieurs années. La communauté juive, qui possédait une synagogue sur Virginia Avenue, la "Young Israel Congregation", collectait des vêtements pour les familles nécessiteuses dont une partie allait au Cheikh Moussa Drammeh et sa communauté musulmane, constituée à l'époque essentiellement de migrants africains, explique Leon Bleckman, 78 ans, à l'époque trésorier de la communauté juive.

En 2003, alors que cette communauté voyait le nombre de ses membres décliner de façon drastique, elle décida de fermer et vendit son immeuble. Tout le matériel fut donné aux associations du quartier et le Cheikh Moussa Drammeh récupéra les tables et les chaises de la congrégation.

Blekman essaya alors de louer un peu plus loin un local plus petit et moins cher mais en 2007, la synagogue a définitivement fermé ses portes laissant les fidèles qui restaient dans le quartier sans lieu de culte.
Il fit alors appel au mouvement Habad pour sauver sa communauté, qui devint la communauté Habad du Bronx est. Pendant les mois suivants, aucun office religieux ne put être organisé, faute de lieu.

Quand le Cheikh Moussa Drammeh entendit parler de la situation, il proposa immédiatement d'accueillir les offices au centre musulman de Westchester avenue.

Pour Drammeh, il s'agit d'un juste retour des choses, "d'aider ceux qui m'ont aidé, un jour", ajoutant cependant que "tous les musulmans n'apprécient pas ce que nous faisons car tous ne pensent pas que juifs et musulmans devraient être ainsi liés".

Drammeh fait part de son admiration pour ces "hommes en noir" qui font des kilomètres chaque shabbat pour venir animer les offices du shabbat.

Durant les six premiers mois, ceux-ci furent célébrés dans l'exigu bureau du sheikh puis, le nombre de fideles grossissant, il a mis à leur disposition une salle dans laquelle ils ont pu improviser une synagogue avec une mehitsah, des chandeliers et des décorations.
Le Sefer Torah est amené chaque shabbat depuis le QG du mouvement loubavitch.

"Au début je trouvais que cela n'avait aucun sens" explique Hana Kabakow, la femme du rabbin Meir Kabakow, "mais quand je suis venue, j'ai compris". Les Kabarow viennent aux offices depuis Brooklyn où ils vivent depuis maintenant deux ans.

La communauté espère, un jour, pouvoir ouvrir une nouvelle synagogue mais elle n'en a pas encore les moyens.

En attendant, Leon Bleckman fait tout pour attirer de nouvelles familles juives dans le quartier et renforcer les liens avec la communauté musulmane.
Pour le Cheikh Moussa Drammeh, il s'agit aussi de donner une image positive de sa communauté, qui reste stigmatisée par certains américains depuis les attentats du 11 septembre.
Son prochain projet consiste à enseigner aux jeunes de chaque religion, les rudiments de celles des autres pour favoriser les rapprochements inter communautaires et une plus grande tolérance.

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