JUIFS
FRONTNATIONAL
LANOUVELLEIDYLLE
Source : lexpress.fr en ligne
le 14 décembre 2011 à 16h 06
sur Diasporablog à 17h 17
INFO
Diasporablog :
Louis Aliot aurait rencontré des parlementaires israéliens durant son voyage en Israël
Le FN cajole l'électorat juif
Par
Philippe Lesaffre,
Une véritable opération séduction au Front national est à l'oeuvre pour draguer le vote juif.
Le vice-président du FN Louis Aliot est rentré d'un voyage en Israël, mardi soir. Ce voyage illustre la volonté de son parti de toucher l'électorat juif, mais cette opération séduction, lancée il y a plusieurs années, patine.
Le Front national tente le tout pour le tout. Une véritable opération séduction, entamée en 2004, est à l'oeuvre pour draguer l'électorat juif de France, qui boude depuis toujours le vote Le Pen. Le voyage en Israël de Louis Aliot, entre dimanche et mardi soir, en est une nouvelle illustration.
A peine élue députée européenne, en 2004, Marine Le Pen s'inscrit au voyage d'une délégation de parlementaires en Israël, prévue deux ans plus tard, afin d'y rencontrer, entre autres, le chef du gouvernement Ehud Olmert et le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. Le voyage sera finalement annulé, les autorités israéliennes refusant de rencontrer un réprésentant frontiste. Conséquence des propos de Jean-Marie Le Pen sur le "détail" des chambres à gaz de la Seconde Guerre mondiale.
Pour Marine Le Pen, la tentative de rapprochement avec la communauté juive fait presque figure d'obsession. Depuis près de dix ans, elle cherche à rencontrer quelques-uns de ses membres. Comme le raconte Romain Rosso, journaliste à L'Express, dans son livre La Face cachée de Marine Le Pen (Flammarion), elle décroche un rendez-vous avec le président de l'association France-Israël, l'avocat Gilles-William Goldnadel, en 2004. Mais encore une fois, la polémique la dépasse. Goldnadel est perçu comme marginal, beaucoup trop à droite, par le Conseil représentatif des institutions juives de France. Le Crif refusera d'ailleurs (et refuse toujours) de recevoir Marine Le Pen. En janvier 2006, son président d'alors, Roger Cukierman, lui tourne carrément le dos.
La victoire symbolique de Washington
Il faut attendre l'élection son élection à la tête du FN, en janvier 2011, pour que Marine Le Pen reprenne son opération séduction. Elle accorde au quotidien israélien de centre-gauche Haaretz un entretien et insiste sur l'aspect "pro-sioniste" de sa formation politique. Et explique au Point, en février dernier, que les camps de concentration étaient un "summum de la barbarie".
Marine Le Pen insiste. Elle veut s'adresser aux juifs de France et s'invite à Radio J en mars 2011. Mais au dernier moment, la radio annule sa venue. "Cette invitation prenait des proportions trop importantes", explique alors Frédéric Haziza, le chef du service politique de la radio de la communauté juive.
Echec et mat? Marine Le Pen ne s'avoue pas vaincue. L'épisode suivant a lieu deux mois plus tard, à l'occasion d'un entretien accordé à Israël Magazine, au cours duquel elle assure que les "juifs n'on rien à craindre du Front national". Puis en novembre, lors d'un voyage aux Etats-Unis. A Washington, elle finit par croiser l'ambassadeur israélien à l'ONU, Ron Prosor, et échange avec lui sur la situation de l'Europe.
Mais la controverse enfle immédiatement. Le diplomate savait-il réellement qui il rencontrait? Le FN assure que oui. L'Etat hébreu jure le contraire.
Aliot a vu "en privé" des parlementaires israéliens
Prochaine étape pour la présidente frontiste: se rendre en Israël, ce qu'elle envisage depuis de longues années, et prendre langue avec le Premier ministre Benyamin Netanyahu. C'est loin d'être gagné... Pour preuve, les difficultés qu'a dû surmonter Louis Alliot.
Le mystère plane autour des rendez-vous du numéro 2 du FN, durant son voyage de trois jours. Il se serait entretenu, "en privé", affirme-t-il sur les ondes de France Inter, avec des "élus locaux" de presque toutes les tendances politiques. Mais il ne veut pas donner de noms. A peine affirme-t-il avoir été "bien" accueilli, alors qu'il ne s'est pas excusé pour les propos de Jean-Marie Le Pen, toujours président d'honneur de son parti.
Il aurait aussi discuté avec des "Français qui vivent en Israël", notamment des "retraités". D'après Louis Aliot, certains membres de la communauté juive de France et des Franco-Israéliens pourraient voter pour le Front national en 2012.
Cacophonie autour de la position du FN sur la Palestine
Signe que la politique frontiste à l'égard d'Israël est encore ambigüe: Louis Aliot a alterné un discours ferme, puis ouvert, à l'égard de la Palestine. Pour lui, les Palestiniens qui ne reconnaissent pas l'Etat hébreu sont des "terroristes", à qui il ne faut pas "parler". Mais dans le même temps, le même Aliot affirme être favorable à la création d'un Etat palestinien.
A ses côtés, Michel Thooris, candidat frontiste aux législatives pour les Français de l'étranger dans la circonscription englobant Israël, a qualifié les colonies juives "d'implantations légitimes". Il a précisé, au mircro de l'AFP, que "les juifs sont chez eux en Judée et Samarie", utilisant le terme des Israéliens pour désigner la Cisjordanie occupée. "Cette position n'engage ni Marine (Le Pen), ni le Front (national)", a dû corriger derechef Louis Aliot.
Quant à la future visite en Israël de Marine Le Pen elle-même, Louis Aliot affirme que ce ne sera guère possible avant mai 2012: "Elle a un emploi du temps chargé." Les responsables israéliens aussi.
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