"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

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CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

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Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

mardi, novembre 15, 2011

DUPRINTEMPSARABE
LEPRINTEMPS
DELAPAIX
AUPROCHE-ORIENT

Source : liberation.fr en ligne
le 15 novembre 2011



Après le Printemps arabe,
place à la Paix




Par OFER BRONCHTEIN,
Président du Forum International
pour la Paix et la réconciliation



Le conflit israélo-palestinien fait l’objet de prises de positions diverses de la part d’acteurs indirects agissant dans la région. Pourtant, entre instrumentalisation de la cause palestinienne et faiblesse de la promotion de la paix par l’Union Européenne et les Etats Unis, ce sont les acteurs directs et principaux intéressés qui doivent construire ensemble une paix durable. Mais sur quelles bases ?

La cause palestinienne est instrumentalisée par tous. Elle est utilisée par les pays arabes et musulmans à des fins de politique intérieure. Ces pays se disent « champions de la cause palestinienne ». Mais ont-ils effectivement fait parvenir les sommes promises à l’Autorité Palestinienne ces dernières années ? Pour une grande part, non. Sont-ils prêts à renflouer les caisses de l’Unesco après le retrait des États Unis ? J’en doute. Viendront-ils en Israël rencontrer directement le citoyen israélien et ses dirigeants, afin de leur expliquer la sincérité et la pertinence de l’initiative de paix de la Ligue arabe ? comme l’a fait le président Saddat en 1977, je ne le pense pas. Ont-ils condamné clairement et fermement la volonté du régime iranien de se doter d’une arme nucléaire alors qu’ils sont les principaux menacés ? Non. Permettent-ils aux réfugiés de jouir du statut de citoyen à part entière dans leurs Etats ? Non !

De même, l’Europe et les États Unis et le « Quartet » (1) n’agissent pas dans le sens d’un véritable processus de paix mais n’avancent que des promesses et des résolutions, souvent restées lettres mortes.
N’oublions pas cependant que l’Union Européenne et les Etats-Unis octroient de généreuses subventions. Ces dernières sont parfois jugées opaques ou inutiles, mais elles permettent toutefois aux palestiniens de garder la tête hors de l’eau : versement de salaires, financement de la police et d’organes de sécurité nécessaires pour mener à bien la lutte antit-erroriste, utiles également à la sécurité d’Israël.

Pour sa part, l’Union Européenne ne mène pas d’actions ni unie ni cohérente. Est-elle un acteur pertinent sur la scène internationale ? Peut-elle réellement jouer un rôle courageux dans le conflit ? La question se pose.

Israël ne semble pas non plus mener de stratégie définie. Son système électoral est bancal, permet à des minorités extrémistes d’accéder au pouvoir et de dicter l’ordre du jour à la majorité. N’oublions pas que la durée moyenne d’un gouvernement israélien est de trois ans sur les trente dernières années. Est-il possible de diriger un pays et d’élaborer une stratégie de long terme dans ces conditions ? Certainement pas. À peine formés, les gouvernements israéliens ont pour priorité d’assurer leurs survie et la réélection de la classe politique en place, dont une des stratégies est de conduire une politique de la peur.

Vingt ans après la conférence Madrid, dix-huit ans après la signature des accords d’Oslo, définitivement enterrés, nous sommes face à un tournant décisif. Dans cette optique, trois voies s’offrent à nous. Tout d’abord, la création d’un Etat palestinien sur la base des frontières de 1967, avec des échanges de territoires. Jérusalem serait la capitale des deux états et une solution serait négociée pour s’accorder sur le statut des réfugiés. Des accords seraient conclus pour assurer les garanties sécuritaires nécessaires à Israël, et la reconnaissance d’Israël par tous ses voisins.

Deuxièmement, un état binational qui ne serait autre qu’une fédération israélo-palestinienne. Dans les faits et à ce stade du conflit : sans préparation préalable ni passage obligatoire par la solution à deux états, une fédération binationale serait ingérable et conduirait à la guerre civile.

Troisièmement, la fin de l’Autorité palestinienne, qui devait être intérimaire et qui survit depuis dix-huit ans grâce à l’aide européenne et américaine. Ce scénario serait en somme une « remise des clés » à Israël qui se verrait assumer son rôle de puissance occupante. Israël devrait gérer 3,5 millions de palestiniens, ce qui inévitablement créerait une situation d’apartheid.
Le gouvernement israélien semble avoir choisi cette dernière voie, étant donné qu’il n’a pas fait valoir sa volonté, sa détermination et son courage de mettre fin à l’occupation.

Pour ma part, je crois encore en la première solution. En effet, la création d’un État palestinien est voulue par les Palestiniens, par la grande majorité de la communauté internationale et par la majorité des israéliens car un tel état est vital pour la survie d’Israël. Cette création ouvrirait la voie à la paix, à la réconciliation et à la reconnaissance de l’Etat d’Israël par les pays arabes et musulmans.

Afin de permettre cette réalisation, les pays arabes, l’Union Européenne et les États-Unis doivent être clairs dans leurs positions, cohérents, unis et audacieux. Dès lors, la paix permettrait d’investir dans le bien être des citoyennes et citoyens de la région, et non plus dans un processus de militarisation à outrance, qui a coûté ces 50 dernières années, 12 trillions de dollars à Israël et aux pays arabes.

Une des conséquences du Printemps arabe a été de modifier les équilibres au Moyen Orient. Ce changement de configuration constitue pour Israël l’opportunité historique de devenir partie intégrante de la région. Mais non seulement : Israël comme ses voisins pourraient enfin se concentrer sur des enjeux intérieurs et investir comme l’exigent les indignés israéliens et les révoltés du printemps arabe,dans l’éducation, la santé, l’emploi, le logement, la recherche, les infrastructure l’avenir et la paix.

Après le «printemps arabe», place aujourd’hui au printemps de la paix.



(1) le Quartet pour le Moyen Orient réunit les Etats-Unis, l’Union européenne, la Russie et les Nations Unies.


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