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Source : la revue de presse
de l'Ambassade de France en Israël
diffusée le 4 octobre 2011
Le feu de la haine
Oshrat Nagar-Lévit,
Roni Shaked,
Yaron Doron et Itamar Eichner
Yediot Aharonot
C’est confus et gênés que l’on a vu hier le président de l’Etat, Shimon Pérès, et les deux grands-rabbins d’Israël debout dans la mosquée incendiée de Tuba Zangaria avec, face à eux, une pile de Corans noircis.
Dans la nuit de dimanche à lundi, aux alentours de 2 heures 30, les habitants de la localité bédouine ont senti une forte odeur de brûlé. En sortants de chez eux, ils ont pu voir la mosquée Alnour, une des trois mosquées de la localité, en feu.
Ce n’est que deux heures plus tard, une fois le feu maîtrisé par les pompiers, que les habitants ont remarqué un graffiti sur le mur de la mosquée : « Prix à payer, Palmer, vengeance » qui semble indiquer que ceux qui ont mis le feu à l’édifice ont voulu venger le meurtre d’Asher Palmer et de son fils Yonathan, il y a dix jours près de Hébron. Pour autant que l’on sache, c’est la première fois qu’une opération dans le cadre de la politique du « prix à payer » est commise en Israël même.
Les dégâts sont importants. La salle de prière, qui peut accueillir mille cinq cents personnes, a été complètement brûlée. « Les tapis ont pris feu, les livres saints ont brûlé, les meubles ont brûlé, les climatiseurs ont fondu. Il ne reste rien. Les gens se sont mis à pleurer », raconte l’imam de la mosquée.
Suite à l’incendie, la foule s’est rassemblée sur l’esplanade située devant la mosquée. L’imam a tenté de calmer les esprits, mais sans y parvenir. Les manifestants en colère se sont dirigés vers la route 90 et se sont mis à brûler des pneus et d’importantes forces de police ont dû intervenir pour les empêcher de bloquer la route, qui relie Kiryat Shemona à Tibériade. Quelques manifestants cagoulés ont jeté des pierres en direction des policiers.
Le commandant du district nord de la police, Roni Attia, a élevé l’état d’alerte dans toute la région par crainte d’émeutes et de tentatives de représailles. La brigade nationale d’enquêtes sur les crimes graves et internationaux, le district nord de la police et le Shabak ont ouvert une enquête et, quelques heures à peine après l’incendie, des premiers suspects ont été arrêtés. Par décision de justice, la presse n’est pas autorisée à dévoiler les détails de l’enquête.
Au terme de consultations avec le commandement de la police, le commandant général, Yohanan Danino, a donné l’ordre de sécuriser les mosquées et les sites musulmans à travers le pays et de mettre en place des patrouilles pour empêcher d’autres opérations de ce type.
Le Premier ministre Netanyahu a téléphoné au directeur du Shabak, Yoram Cohen, et a réclamé que les auteurs de cet acte soient identifiés au plus vite. M. Netanyahu a réagi avec colère aux images de la mosquée incendiée. Le président Pérès s’est rendu sur place accompagné des deux grands-rabbins d’Israël et de dignitaires chrétiens, musulmans et druzes. « Je ressens une profonde honte face à cet acte abject. C’est un sacrilège. On ne peut accepter une telle abjection », a déclaré le président. Le ministre de la Sécurité intérieure, Yitzhak Aharonovitch, s’est lui aussi rendu sur les lieux. « Nous ne cesserons d’agir tant que les criminels qui ont commis cet acte odieux n’auront pas été mis derrière les barreaux », a-t-il déclaré.
Les dirigeants de la communauté arabe ont eux aussi fait part de leur colère. Le Comité de suivi de la communauté arabe en Israël et le Mouvement islamique ont accusé le gouvernement d’avoir créé l’atmosphère qui a conduit à cet acte. « C’est un crime odieux dont la responsabilité repose sur les épaules des responsables israéliens », a déclaré le cheikh Kamal Hatib, vice-président du Mouvement islamique.
Le président du Conseil régional Haute Galilée, Aharon Valensi, a promis que les kibboutzim de la région se mobiliseraient pour contribuer à la rénovation de la mosquée. Le général de réserve Tzvika Fogel, maire de Tuba Zangaria, a exprimé l’espoir que les mouvements islamiques radicaux ne profiteront pas de la situation pour s’implanter dans la localité. « C’est une localité qui fait tant d’efforts pour s’intégrer à la société israélienne. Un tel événement peut tout détruire », a-t-il déclaré.
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