MEMOIRE
JUIVE
JOURNEEMONDIALE
ALAMEMOIREDESVICTIMES
DELADEPORTATION
CEREMONIE
AUXCAMPSDESMILES
Source : laprovence.com en ligne
le 27 janvier à 15h 16
sur Diasporablog à 16h 51



Le camp des Milles, au coeur
de la mémoire de la Shoah



Le camp des Milles, qui accueille aujourd'hui la cérémonie régionale de de la Journée de commémoration en mémoire des victimes de la Shoah, ouvrira son mémorial au public cette année.

Le site des Tuileries, près d'Aix, ouvrira ses portes fin 2011, 70 ans après avoir hébergé le camp de transit et de déportation.



Les premiers témoignages de sa discrète existence à la périphérie aixoise remontent à 1941. Pourtant, le camp des Milles, qui vit passer quelque 10 000 internés de 27 nationalités -dont 2500 hommes, femmes et enfants juifs, déportés à Auschwitz via Drancy- sombre peu après dans l'oubli. Ce n'est qu'à l'aube des années 80, lorsque les anciennes Tuileries qui l'abritèrent sont menacées de destruction, que l'oeuvre de "recouvrement de la mémoire" est véritablement lancée, s'appuyant sur des travaux universitaires.

L'objectif ? Réaliser un mémorial sur le site des Milles, seul camp d'internement, de transit et de déportation encore en bon état en France, seul porteur de traces encore visibles des années noires en zone dite libre. Près de trente années supplémentaires seront alors nécessaires pour que le projet aboutisse sous l'impulsion des infatigables Chouraqui père et fils, Sidney et Alain. Leur travail inlassable, au sein d'une association puis d'une fondation reconnue d'utilité publique en février 2009, sera couronné avec l'ouverture du mémorial au public fin 2011, lorsque les bâtiments et les abords du site auront été entièrement aménagés et sécurisés.

Car la vocation du site est avant tout pédagogique : "Il s'agit d'apporter une information historique précise sur le camp des Milles, ses acteurs -célèbres ou anonymes- dans un contexte régional, national et européen, détaille Alain Chouraqui, le président de la Fondation. Le deuxième axe fort est la préservation, la restauration et l'ouverture au public de ce lieu. Enfin, le mémorial sera un outil d'éducation citoyenne, de vigilance et de responsabilisation face à la permanence des menaces liées au racisme, à l'antisémitisme, au fanatisme et au totalitarisme". Sur 7 hectares, les 1500 m² de bâti "bruts comme à l'époque" vont proposer des expositions permanentes étayées de recherches scientifiques "décortiquant les grandes étapes qui peuvent conduire au crime de masse". Vont héberger un centre de ressources multimédia et des ateliers pédagogiques, accueillir des débats et conférences, des événements culturels "qui compléteront par l'expression artistique ce que la raison scientifique ne peut totalement traduire".

En synthèse, "des clés de compréhension", illustrant comment, dans ce bâtiment "à l'écart de la ville et des regards", une froide tactique fut mise en place pour la déportation de masse. Comment "le gouvernement de Vichy s'est associé au crime impardonnable en livrant des hommes, des femmes et des enfants, arrêtés par la police française, alors que rien ne l'y contraignait", dira même Serge Klarsfeld, qui a suivi de près la longue bataille pour la création du mémorial. "Des clés de lecture qui soulignent les mécanismes et les processus conduisant les individus comme les sociétés au crime de masse. Et ceux menant, à l'inverse, à la résistance. Un outil de compréhension du présent montrant qu'il est possible à chacun d'intervenir, au début des engrenages, des exclusions. Pour que le pire ne puisse plus se reproduire".