LIMPROGLIO
POLITIQUE
ENCÔTED'IVOIRE
UNESOLUTION,
LEPEUPLE
Source : lepost.fr en ligne le 7 décembre


Elections en Côte d'Ivoire:
quelles solutions
après l'impasse post électorale?



Après que Laurent Gbagbo fut proclamé président, par une Cour constitutionelle qui lui était acquise, balayant du revers de la main les résultats proclamés par l'organe de régulation des élections qu'il a lui même assis, après l'avoir plusieurs fois restructurée, après qu'Allassane Ouattara désigné par la CEI comme le président élu, nié par Laurent Gbagbo suite à des contestations de ce dernier, sur des régions préalablement fort favorables à Allassane Ouattara au premier tour, Laurent Gbagbo espérant remporter les élections déjà dès le premier tour, après qu'Allassane Ouattara donc soit investi président reconnu par la communauté internationale, ayant fondé lui aussi son propre gouvernement avec le premier ministre de Laurent Gbagbo, Guillaume Soro, le monde entier se demande dans ce remake politique "d'un fauteuil pour deux", quel dénouement entrevoir pour ce scénario politique scabreux , dévastateur pour l'avancée de la démocratie en Afrique?

Laurent Gbagbo pourrait il accepté de déchoir la légitimité qu'il s'est acquise par le biais de sa Cour constitutionnelle? Autrement dit pourrait il accepté de démissionner? Comment Allassane Ouattara pourrait il légaliser son élection? Sa "présidence" peut elle espérer sortir d'une clandestinité légalisée par les urnes, par la CEI? La CEDEAO maintenant en charge de la régulation du conflit après l'échec de Thabo Mbeki trouvera t elle une solution au conflit? Le dénouement de la crise doit il passé par une ingérence de la communauté internationale quand on sait son besoin des matières premières de ce pays qui constitue 30% du PIB de l'Afrique de l'ouest?

Laurent Gbagbo qui espérait remporter les élections haut la main et ce dès le premier tour, fervent opposant du gouvernement d'Houpouët Boigny,dont le premier ministre n'était autre qu'Allassane Ouattara pourrait ne pas céder derechef sa place à ce dernier, toujours considéré par lui à demi mot comme un "étranger" même s'il a accepté la naturalisation de ce dernier. Alors une question subsidiare se dessine c'est celle de savoir pourquoi Laurent Gbagbo s'accrocherait au pouvoir? Est ce par zèle de patriotisme, lui qui n'a pas hésité à faire fi de la CEI et à se faire sacré président par une Cour constitutionnelle à lui favorable?Est ce par goût prononcé du pouvoir, comme cela est très souvent courant en Afrique, lui qui a déjà fait un mandat sans légitimation par les urnes?

Ce qui est certain c'est qu'Allassane Ouattara ne peut espérer être président, officiellement que si Laurent Gbagbo lui cède sa place. Et l'idée d'une investiture de ce dernier par forcing de la communauté internationale qui a déjà commencé par ailleurs à emmettre des menaces de sanctions économiques, ou liées à l'aide au développement et qui viendrait placer Allassane Ouattara au palais présidentiel , dans un pays où la mémoire de ces soldats français de la Licorne tirant sur les populations est encore vive n'est pas envisageable, et peut être considéré par un pan de la population comme politiquement immoral, et reposerait l'épineuse question du droit d'ingérence souvent teinté d'intérêts géo politiques ou économiques.

La côte d'Ivoire est donc dans une impasse, et à mon sens la solution pacifique devrait venir des ivoiriens eux même, des différentes parties en conflit qui devraient faire l' effort démocratique de construire le vivre ensemble, en ne regardant qu' aux intérêts de la population. Un exercice difficile quand on sait les besoins économiques de cette population dont on estimait que plus 48% vivait en dessous du seuil de pauvreté en 2008, mais exercice plausible si les deux leaders savent regarder aux problèmes des ivoiriens. Et une première étape pourrait être d'établir une commission d'enquête indépendante qui ferait la justice dans ce conflit post électoral.

Texte publié sur mon site
http://www.afrique-en-mutation.com/