"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

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CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

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Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

samedi, novembre 06, 2010

UNQUOTIDIEN
IRANIENMENACE
LEPRESIDENT

DELAREPUBLIQUE
FRANCAISE,SONEPOUSE,
BERNARD-HENRILEVY
Source : lemonde.fr en ligne le 6 novembre



Nicolas Sarkozy, Carla Bruni
et Bernard-Henri Lévy attaqués
par un quotidien iranien


Deux mois après s’en être pris à la première dame de France, le quotidien ultraconservateur iranien Keyhan revient à la charge en attaquant à nouveau, avec une violence extrême, Carla Bruni, mais également son mari, le président français Nicolas Sarkozy, ainsi que le philosophe Bernard-Henri Levy, en raison de leur soutien affiché envers l’Iranienne Sakineh Mohammadi Ashtiani, qui a échappé cette semaine à la pendaison grâce à une mobilisation internationale sans précédent.

“Le président français laisse soudain parler son honneur et prévient : prenez garde au jour où Mme… perd un cheveu !”, écrit tout d’abord le quotidien ultraconservateur dans son édition d’aujourdhui. Puis: “Ne vous trompez pas ! Nicolas Sarkozy n’a pas laissé parler son honneur en ce qui concerne sa troisième femme Carla Bruni mais uniquement lorsqu’il a reçu l’information de la possible exécution de Sakineh M. A”.

Le philosophe français Bernard Henri Levy a assuré mercredi que le président de la République avait joué “un rôle très important (…) dans ce nouveau sursis apporté à Sakineh”, ajoutant que Nicolas Sarkozy avait “fait savoir aux autorités iraniennes qu’il faisait de l’affaire Sakineh une affaire personnelle. Et que si l’on touchait, ce sont ses mots dans la conversation que nous avons eue hier soir, à un cheveu de Sakineh, cela interromprait ipso-facto tous les dialogues aujourd’hui en cours. Ce message est passé directement et il semblerait qu’il ait été entendu”.

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Manouchehr Mottaki, a affirmé le même jour, dans une conversation téléphonique rapportée par son homologue français Bernard Kouchner, que “le verdict final(concernant Sakineh) n’avait pas été prononcé par la justice iranienne et que les informations concernant son éventuelle exécution ne correspondaient pas à la réalité”. Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères a dénoncé, quant à lui, “l’insolence des Occidentaux qui ont transformé le cas de Sakineh Mohammadi Ashtiani, qui a commis des crimes et qui a trahi (son mari), en une affaire de droits de l’Homme”. Ils tentent d’utiliser un simple dossier (de droit commun) comme un moyen de pression contre l’Iran”.

Pourtant, selon les informations concordantes reçues par “Dentelles et tchador”, une lettre de la Cour suprême iranienne contenant le nom de Sakineh et demandant son exécution au plus vite, a bel et bien été envoyée à la branche d’application des peines de la prison de Tabriz. Le quotidien ultraconservateur poursuit alors : “Sakineh M est cette personne qui s’est rendue coupable de relation illégale et d’adultère, qui en plus de ses trahisons a participé au meurtre de son mari”.

Il est nécessaire de rappeler que selon les documents fournis par Javid Houtan Kian, l’avocat de Sakineh aujourd’hui emprisonné et torturé à Tabriz (nord-ouest de l’Iran) depuis le 10 octobre dernier en compagnie de Sajjad Ghaderzadeh, le fils de Sakineh, l’Iranienne a été innocentée en septembre 2006 de l’accusation de complicité de meurtre qui pesait sur elle par le Tribunal de la province d’Oskou. C’est lors de ce procès que le dossier d’adultère de Sakineh Mohammadi Ashtiani a alors été réouvert, et qu’elle a été condamnée à la lapidation pour “relation illégale” uniquement. Une décision sans fondement selon le droit pénal iranien lui-même, l’Iranienne ayant déjà reçu 99 coups de fouet en mai de la même année pour la même accusation sur la base d’aucune preuve ni témoignage, et une même personne ne pouvant être condamnée deux fois pour la même raison. À noter, par ailleurs, que Issa Tahéri, l’homme qui a été reconnu coupable du meurtre du mari de Sakineh, ayant été pardonné par le fils de celle-ci, il demeure aujourd’hui libre.


Et c’est au tour du philosophe français
de subir les foudres de Keyhan :

“Maintenant, (parlons des) programmes de Henry Levy, le philosophe sioniste français, intellectuel bénéficiant de l’attention des Juifs de France qui, selon les médias de ce pays, lorsqu’Israël a attaqué Gaza, était assis sur les chars sionistes jusqu’à ce qu’il soit témoin de la victoire de l’Occident! Les sionistes, durant cette guerre, ont bombardé Gaza pendant 22 jours et ont tué 1400 personnes qui étaient en majorité des femmes, des enfants et des personnes âgées”.

Bernard-Henri Levy a été l’une des premières personnes en Europe à s’indigner en juillet dernier de la condamnation à la lapidation de Sakineh Mohammadi Ashtiani, et a contribué à la vaste campagne de mobilisation internationale visant à la sauver. C’est lui qui est notamment à l’origine de la pétition internationale en faveur de Sakineh lancée sur le site La Règle du Jeu, en collaboration avec le quotidien Libération et le magazine Elle.

Mais c’est une nouvelle fois Carla Bruni, auteur de la première lettre de soutien à Sakineh, publiée le 24 juillet 2010 sur le site La Règle du jeu (dont Bernard-Henri Levy est le directeur), qui va être insultée par Keyhan:

“La publication de l’information selon laquelle Sarkozy a laissé parler son honneur au sujet d’une femme meurtrière et infidèle en Iran se produit alors que, selon les informations, celui-ci demeurerait fort mécontent et en colère vis à vis de sa troisième femme, Carla Bruni, car elle ne lui est pas restée fidèle et poursuit ses vaste activités immorales. C’est pour cette raison qu’il se dit que même si Bruni perd la vie, non seulement cela n’attristera pas Sarkozy, mais cela le rendra également heureux. Sarkozy, après avoir trompé ses deux anciennes femmes et avoir divorcé d’elles, s’est marié avec l’Italienne Bruni qui avec ses trahisons l’a dépassé dans ce domaine”.

Étonnamment, le quotidien Keyhan, qui qualifie les déclarations du président français rapportées par Bernard-Henri Levy, de “menaces comiques et ridicules” conclut en citant des commentaires pour le moins hostile à Sarkozy, mais aussi au Régime iranien, de la part des “utilisateurs du site contre-révolutionnaire Balatarin“, un des sites d’information officieux les plus populaires en Iran:

“Ils ont souhaité que l’info du coup de téléphone soit révélée à travers Bernard-Henri Levy. (…)Mais la République islamique n’a-t-elle pas commis peu d’exécutions de ce genre durant ces 31 dernières années ? (ironique) L’Occident a-t-il fait quelque chose ? Rien ! Tout ceci n’est que slogans ! En outre, quel dialogue existe-t-il avec l’Iran pour qu’il soit annulé ou non ? Un seul de ses cheveux ? Même s’ils rendent Sakineh chauve, ils ne montreront aucune réaction. (…) Oui, c’est comme cet assassin qu’ils ont envoyé en Iran (…) Sale menteur ! Que Sarkozy s’explique d’abord sur la libération de l’assassin de Bakhtiar (Shapour Bakhtiar, ancien Premier ministre iranien assassiné en France) qu’ils ont envoyé en Iran !(…) Quelles absurdités raconte-t-il ce Sarkozy ! Si les droits de l’Homme lui importaient tant, il n’aurait pas expulsé les Roms de France. (…) Mais que quelqu’un lui dise : cher oncle (…) en ne faisant que parler, rien ne change”.

Le quotidien ultraconservateur Kayhan, sous le contrôle direct du cabinet du guide suprême, l’Ayatollah Ali Khamenei, est considéré comme le plus conservateur des journaux iraniens. Il est sous la direction de Hossein Shariatmadari, fervent supporter de Mahmoud Ahmadinejad, et proche Conseiller du Guide suprême qui l’a nommé à ce poste. Il cultiverait de nombreux liens avec les Renseignements iraniens. C’est lui, directeur du quotidien, qui signe les éditoriaux, suivant les positions du Guide suprême.

Sa spécialité, les accusations toutes faites et retentissantes, comme la dénonciation obsessionnelle de liens avec l’Occident, l’Amérique, Israël, et les “Monafeqin” (”hypocrites”, façon dont est désignée en Iran l’organisation des Moudjahidines du peuple). Et cela pour mieux discréditer les avocats, activistes, journalistes, politiques et manifestants iraniens, ainsi que les dirigeants occidentaux. Signe d’un semblant de liberté en Iran, dans la forme en tout cas, Kayhan est régulièrement poursuivi devant les tribunaux pour ses outrances verbales contre des personnalités iraniennes ou étrangères.

Mais si les articles de Kayhan permettent de mesurer le pouls du Régime et les dernières orientations du Guide, ils ne demeurent en aucun cas une position officielle de la République islamique, encore moins celle de la presse iranienne, quand bien même celle-ci a été amputée ces dernières années de la plupart de ses titres réformateurs. D’ailleurs, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad avait qualifié le 19 septembre dernier de “crime” les insultes proférées par Keyhan contre la Première dame de France. Ces insultes sont “contraires à la religion”, avait commenté M. Ahmadinejad dans une interview au quotidien gouvernemental Iran. “C’est un crime pire qu’un crime. “Un média peut-il insulter l’épouse d’un président européen? Avec quel Islam cela est-il permis?”, avait demandé le président iranien sans citer nommément Carla Bruni ni Kayhan.

Armin Arefi

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