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Source : lejdd.fr en ligne le 12 novembre
Déportation:
Les regrets de la SNCF
Pour la première fois, la SNCF a exprimé ses regrets d'avoir participé à la déportation de juifs durant la Seconde Guerre mondiale. Un mea culpa prononcé alors que l'entreprise risquait de perdre de juteux contrats aux Etats-Unis.
La SNCF s'y était toujours refusée. Guillaume Pepy a finalement cédé. Soixante dix ans après le début de la Seconde guerre mondiale, le patron de l'entreprise ferroviaire a présenté des excuses pour avoir transporté 75.000 juifs dans les camps de la mort, rapporte Le Monde de vendredi .
Dans une déclaration remise début novembre à des élus de l'Etat de Floride et des associations juives, Guillaume Pepy a fait part de la volonté de la SNCF "d'exprimer sa profonde peine et son regret pour les conséquences de ses actes réalisés sous la contrainte de la réquisition", selon le quotidien du soir. L'entreprise envisagerait aussi d'aménager l'an prochain un lieu de mémoire près de la gare de Bobigny, d'où partaient les convois emmenant les prisonniers du camp de Drancy.
Contrats juteux
Ce mea culpa était réclamé de longue date par les Etats-Unis. Jusqu'ici, le groupe français avait toujours argué que l'entreprise et ses cheminots avaient agi "sous le joug de l'occupant". Ce que le président de la SNCF a d'ailleurs répété.
Mais des intérêts économiques ont semble-t-il poussé l'entreprise à assouplir sa position. Le voyage de Guillaume Pepy en Floride a eu lieu lors de la présentation des projets en lice pour la ligne à très grande vitesse Tampa-Orlando, soit 130 kilomètres de liaison. Sans ces excuses, la SNCF risquait d'être exclue de l'appel d'offre, des élus américains ayant appelé indirectement au boycott de l'entreprise française. Le démocrate Ron Klein a notamment déposé un projet de loi obligeant tous les candidats à un contrat à faire la lumière sur leur rôle éventuel dans le transport de déportés de 1942 à 1944.
Avec ces excuses, la SNCF défend également ses chances dans un autre appel d'offre, tout aussi juteux, cette fois en Californie, pour une liaison Sacramento-Los Angeles. Là-aussi des élus faisaient barrage à la compagnie française.
Mais la polémique n'est pas close. En France, des descendants de déportés demandent toujours de telles excuses. C'est notamment le cas de la famille d'Alain Lipietz, dont quatre membres ont péri dans les camps de la mort, et qui a perdu en appel un procès contre la SNCF. Tout en félicitant de cette nouvelle, Alain Lipietz déplore sur son blog que ces regrets interviennent "pour empocher un contrat". Lâchant, lapidaire: "L'argent n'a pas d'odeur".
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