BLOCUS
DEGAZAALLEGE
LECONOMIEREPART
Source : lenouvelobs.com
via l'Associated Press en ligne
le 21 juillet
Le blocus assoupli,
les affaires reprennent - un peu
BEIT HANOUN
A présent qu'Israël a assoupli le blocus de la Bande de Gaza, certaines entreprises ont pu y reprendre leur activité mais cela ne suffira probablement pas à relever l'économie du territoire palestinien qui ne peut toujours pas exporter.
La plupart des biens de consommation peuvent maintenant entrer dans la Bande de Gaza mais par un unique point de passage qui est engorgé. En outre, certaines matières premières comme le ciment et l'acier continuent à faire l'objet de restrictions.
"Les mesures prises par Israël constituent un grand progrès mais ce n'est pas assez", considère Amr Hamad, de la Fédération des entreprises palestiniennes. Selon lui, seulement quelques centaines des 3.900 usines et ateliers gazaouis vont pouvoir redémarrer.
Israël et l'Egypte ont imposé un blocus à la Bande de Gaza en juin 2007 lorsque le Hamas y a pris le pouvoir. L'Etat hébreu espérait affaiblir le Mouvement de la résistance islamique et obtenir la libération du soldat israélien Gilad Schalit. Mais le Hamas est toujours au pouvoir et le soldat Schalit est détenu depuis maintenant plus de quatre ans.
Les entreprises gazaouies ont pour leur part été durement affectées par le blocus. Plus de 90% des usines ont mis la clef sous la porte et des dizaines de milliers d'ouvriers ont perdu leur emploi. Environ un tiers de la main-d'oeuvre est actuellement au chômage.
Avant l'assouplissement du blocus, quelques centaines d'entreprises ont repris partiellement leur production en utilisant des matériaux acheminés par les tunnels creusés sous la frontière avec l'Egypte. Cependant, cette contrebande s'avérait chère et les livraisons étaient évidemment imprévisibles.
Durant le blocus, Israël n'autorisait qu'une petite sélection de produits de première nécessité (aliments de base, médicaments) à entrer dans la Bande de Gaza. Depuis maintenant quelques semaines, l'Etat hébreu a élargi la liste de produits autorisés. Les premières livraisons comportaient du bois de construction, des tissus, du fil, du cacao et des récipients de métal, de verre et de plastique.
Ayman Hamada, qui possède une conserverie de concentré de tomate dans la petite zone industrielle de Beït Hanoun, a ainsi réussi à faire venir 400.000 boîtes de conserve vides, qui s'empilent jusqu'au plafond de ses entrepôts. La conserverie fonctionne huit heures par jour. Hamada explique qu'il ne peut pas relancer la production à sa pleine capacité parce qu'il ne peut pas exporter et que le marché gazaoui est petit. De plus, l'assouplissement du blocus est intervenu après la saison de la tomate donc il n'a pas assez de fruits pour préparer le concentré.
L'entrepreneur voisin, Sami Abou Obeïd, fabrique des parpaings. Comme le ciment est sur la liste noire israélienne -afin d'éviter que des activistes palestiniens ne l'utilisent à des fins militaires-, il le fait venir d'Egypte par les tunnels de contrebande. Pour le gravier, il recycle les matériaux des bâtiments détruits par l'armée israélienne durant l'opération Plomb durci. Toutefois, beaucoup de ces débris ont déjà été ramassés et Obeid craint de devoir bientôt cesser son activité.
Teissir Abou Aïda, lui, arrive à importer des matières premières d'Israël. L'Etat hébreu laisse en effet passer le ciment et l'acier destinés à des projets humanitaires supervisés par des organisations internationales. M. Aïda entre dans ce cas de figure puisque son entreprise doit réparer un hôpital et construire une station d'épuration. Il a fait visiter son usine à Catherine Ashton, la Haute représentante de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, lors de sa visite dimanche dernier à Gaza.
Pour l'heure, la priorité est d'élargir le point de passage des marchandises, Kerem Shalom, afin que 250 camions puissent y transiter par jour au lieu des 180 actuellement, a indiqué le ministère israélien de la Défense.
Pour l'association israélienne de défense des droits de l'Homme Gisha, ça ne suffira pas. "Sans une augmentation importante du transit aux points de passage, bien au-delà de ce qu'Israël est en train de promettre, et sans une reprise des exportations, il n'y aura pas de reprise économique" dans la Bande de Gaza, a estimé Sari Bashi, directrice générale de l'ONG. "Une économie étouffée peut fonctionner mais il y a une limite". AP
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