FLOTILLE
POURGAZA
Source : 20minutes.fr en ligne le 2 juin
Israël contraint de revoir sa stratégie
face aux futurs bateaux humanitaires
PROCHE-ORIENT
Selon les spécialistes, l'Etat hébreu va tâcher d'éviter une escalade de la violence alors que de nouveaux navires approchent...
Un nouveau navire est en route et Israël a prévenu qu'il empêcherait tout autre bateau humanitaire international d'entrer dans les eaux de la bande de Gaza. Faut-il craindre le même scénario que lundi, où un raid israélien sur une flottille a fait au moins neuf morts? «Que se passera-t-il l'an prochain lorsque nous viendrons avec des centaines de bateaux? Tireront-ils une bombe atomique?», s'est interrogé l'auteur suédois de romans policiers à succès Henning Mankell, qui faisait partie des personnes embarquées sur la flottille.
A priori non, estiment les spécialistes. «Tsahal doit être en train de phosphorer sur une nouvelle stratégie, indique Samy Cohen, auteur de Tsahal à l'épreuve du terrorisme (Seuil, 2009). L'armée a sûrement compris qu'il fallait réagir de façon plus subtile.»
Problème de stratégie
vis-à-vis des populations
L'image de l'Etat hébreu, mis à mal par l'épisode de lundi, ne souffrirait pas un nouveau dérapage. La tâche ne va pas être facile. «Israël n'a pas de stratégie en ce qui concerne les combats au sein de la population. Les unités d'élite dépêchées sur les bateaux n'avaient aucune compétence pour gérer 600 civils», analyse Samy Cohen. Selon le spécialiste, «Israël craint que toute stratégie plus subtile soit perçue comme une faiblesse, compromettant sa force de dissuasion.» Et Samy Cohen de rappeler le fiasco de l'opération plomb durci à Gaza.
Il va donc falloir repousser les nouveaux bateaux d'une autre manière. Car Israël reste déterminé à maintenir le blocus de Gaza en place depuis quatre ans. «Ouvrir une route maritime pour Gaza constituerait un grand danger pour la sécurité de nos concitoyens. Il faut donc continuer avec le blocus maritime», a affirmé le chef du gouvernement israélien, Benjamin Netanyahu.
«Lever le blocus maintenant reviendrait pour Israël à reconnaître son erreur», estime Samy Cohen. Et sonnerait comme une victoire pour le mouvement islamiste Hamas, qui a pris le contrôle de la bande de Gaza depuis 2007.
Un «blocus» difficile à maintenir?
Malgré tout, les appels de la communauté internationale à lever le blocus deviennent de plus en plus pressants. En janvier 2009, le Conseil de sécurité de l'ONU avait déjà adopté une résolution en ce sens. Et avec l'affaire de la flottille, la question est remise à l'ordre du jour.
«Si Israël ne va pas lever le blocus maintenant, son maintien risque de devenir de plus en plus difficile dans les prochaines semaines ou les prochains mois», pronostique Jean-Paul Chagnollaud, professeur des universités spécialiste du Proche-Orient. «L'objectif d'Israël était que la population se retourne contre le Hamas mais ça n'a pas marché. Même Hillary Clinton a qualifié "d'intenable" ce blocus», poursuit-il. Première brèche, l'Egypte a rouvert mardi le terminal de Rafah, seul point de passage non contrôlé par Israël.
Catherine Fournier
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