"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

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CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

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Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

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de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

lundi, avril 05, 2010

LEPAIN
QUIRAPPROCHE
Source : lenouvelobs.com

via l'Associated Press en le ligne le 5 avril


Les matzot,

pain traditionnel juif très prisé
des Arabes israéliens


UMM EL-FAHM,
Israël


C'est une tradition pendant Pessah, la Pâque juive: des tonnes de matzot, ce pain azyme non-levé, s'écoulent en Israël. Paradoxalement, ces galettes sèches et croustillantes sont très prisées des Arabes israéliens, dont le goût pour ce mets pourtant typiquement hébreu semble traduire leur place ambiguë dans le pays.

Malgré des décennies de malaise dans leur coexistence avec la majorité juive, les Arabes israéliens -environ 20% de la population- raffolent de matzot, ce pain non-levé que mangent les Juifs pratiquants pendant la semaine sainte de Pessah qui s'achève mardi. A tel point que, plusieurs semaines à l'avance, les magasins arabes en font le plein, certains que tous leurs stocks trouveront preneur.

"On en mange du début à la fin de la semaine. Et quand on n'en a plus, on en rachète", explique Umaima Igbaria, une musulmane de 35 ans, un plein carton de matzot dans les bras à la sortie d'un supermarché d'Umm el-Fahm, localité arabe du nord d'Israël. Pour Pessah, Tarik Ifin, le propriétaire du magasin, avait commandé plus de quatre tonnes de matzot. Il n'en reste plus que quelques cartons.

Umaima Igbaria, son mari et leurs trois enfants mangent tous des matzot, habituellement avec du thé et une sauce au chocolat. Et se moquent qu'il s'agisse de "nourriture juive".

Une habitude culinaire qui traduit, entre autres comportements, la place ambiguë des Arabes dans la société israélienne. Ils sont 1,5 million, possèdent un passeport israélien, votent aux élections, parlent hébreu, mais beaucoup s'identifient aux Palestiniens et se disent victimes de discrimination. Et pourtant, ils mangent des matzot.

Selon la tradition de Pessah, ces galettes symbolisent l'exode biblique des Juifs quittant l'Egypte dans l'urgence, sans avoir le temps de faire lever leur pain. Les juifs les considèrent également comme le pain du pauvre, consommé pour leur rappeler les difficultés de leurs ancêtres. Peu en sont friands.

"Je n'aime pas vraiment ça mais ça fait partie de la tradition", explique Simon Mizrahi, un juif pratiquant âgé de 44 ans, qui mange ses matzot avec de la soupe, du fromage ou du beurre. En plus du manque de goût, il juge les matzot peu nourrissantes et peu équilibrées.

Beaucoup d'autres juifs partagent ses réticences pour la matza (singulier de matzot), reconnaissant en consommer par tradition plus que par plaisir. D'où leur surprise de voir les Arabes -qui ne respectent évidemment pas Pessah et peuvent donc manger le pain qu'ils veulent- choisir les matzot.

Pour les Arabes, la réponse est simple: eux adorent le goût. "Les enfants adorent ça. Il les mangent comme des biscuits", souligne Wisad Jamil, une femme de 43 ans d'Umm el-Fahm. "Les juifs mangent bien notre pain. Nous, on mange des matzot."

Car, en Israël, le mélange des traditions culinaires s'étend en effet au-delà des matzot. Au fil de la cohabitation, les plats arabes tels que le hoummous ou les falafels sont devenus très prisés des Israéliens, y compris ceux qui ne sont pas originaires de pays méditerranéens. Et, pendant Pessah, beaucoup de juifs non-pratiquants se tournent vers les magasins arabes pour acheter du pain levé, alors introuvable dans les magasins juifs.

"Il est impossible de dire qu'Arabes et Juifs sont un seul et même peuple. Mais on partage la même terre, donc pourquoi ne pas partager la même nourriture?", confie Tarik Ifin, le propriétaire du supermarché d'Umm el-Fahm.

Le mélange semble en revanche s'arrêter aux frontières israéliennes. Dans les Territoires palestiniens et à Jérusalem-Est, les Palestiniens ne consomment pas de matzot, et les magasins n'en vendent pas. "On n'aime rien de ce qui vient d'eux", explique Firas Salem, un chauffeur de taxi de Jérusalem. "Et puis, le pain, c'est meilleur."

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