UNEAGGADAH
ETHIOPIENNEVIENT
DEPARAÎTRE
Source : le site un écho d'Israël diffusée
le 28 mars
« Nous aussi nous étions esclaves » :
La première aggadah éthiopienne
mercredi 24 mars 2010,
par Suzanne Millet
« J’ai écrit beaucoup de livres sur le judaïsme éthiopien » dit le rabbin Menahem Waldmann, historien des Juifs d’Ethiopie, « mais c’est la première fois que nous mettons l’histoire de la communauté juive éthiopienne sur la table du Seder de Pessah. » Cette nouvelle aggadah est très attrayante, c’est un livre d’histoires ; aggadah veut dire histoire.
On y raconte la sortie d’Egypte selon la aggadah traditionnelle du seder de Pessah. Souvent les aggadot sont illustrées ; ici ce sont des peintures éthiopiennes qui illustrent la sortie d’Egypte : peintures naïves, très colorées et parlantes, où les yeux grand ouverts des personnages fixent le lecteur.
Mais on y raconte aussi la sortie d’Ethiopie et du Soudan avec des témoignages de la marche dans le désert du Soudan où des milliers sont morts sans sépulture. Beaucoup de photos sur les camps au Soudan, dans le désert, sur les Ethiopiens faisant leur alyia (immigration vers Israël), transportés en camions, puis dans le « ventre » d’un bateau ou d’un avion.
Des lettres d’Ethiopie, l’une datée de 1862, demandant au « grand prêtre » de Jérusalem si le temps est venu de monter à Jérusalem, nous montrent cette attente passionnée du retour au « pays ».
On y trouve aussi les coutumes éthiopiennes traditionnelles et les prières, traduites de l’amharique en hébreu, liées à la fête de Pessah. Par exemple une longue prière « de Moïse contre Pharaon », des prières sous forme de litanies, une prière du sacrifice. En effet les Ethiopiens choisissaient un agneau ou un chevreau sans tache le premier du mois de Nissan, qu’ils fêtaient comme le premier de l’an selon la Bible. Ils le gardaient jusqu’au soir de Pessah, l’égorgeaient et le mangeaient grillé, debout, les hommes le bâton à la main, les femmes, le bébé dans le dos, comme prêts au départ. Des photos prises en Ethiopie en 1950 montrent le sacrifice de l’agneau ainsi que les préparations des matzot (pains azymes) par les femmes.
Cette aggadah, avec ses commentaires, ses peintures, ses photos, est vraiment un livre d’Histoire et d’histoires. Permettra-t-elle aux Israéliens de connaître la communauté juive éthiopienne et sa riche tradition, de l’intégrer ? Et permettra-t-elle aux Juifs éthiopiens et à leurs descendants de ne pas perdre leur héritage et de se rappeler le temps où leurs ancêtres en Ethiopie, voyant passer les cigognes qui, lors de leur migration, avaient survolé Jérusalem, leur disaient : « Cigognes, cigognes, comment va notre pays, Jérusalem ? »
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