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Source : magharebia.com en ligne
le 5 mars
Une association félicite le Maroc
pour avoir su préserver la culture juive
"Le Maroc est favorable à tous les efforts visant à restaurer et à maintenir le patrimoine du judaïsme", a expliqué à Magharebia le président de l'association Permanence du judaïsme marocain, Arrik Delouya.
Entretien par Mawassi Lahcen
pour Magharebia à Casablanca
[Mawassi Lahcen] Le président de Permanence du judaïsme marocain Arrik Delouya s'est entretenu avec Magharebia de la prochaine conférence sur les relations judéo-musulmanes.
Des centaines de chercheurs de renom provenant des cinq continents se rassembleront à Marrakech mercredi 10 mars à l'occasion du lancement de la seconde conférence internationale de l'association Permanence du judaïsme marocain, intitulée "Juifs et Musulmans peuvent-ils cohabiter en paix au Maroc ?"
Les participants visiteront de hauts lieux historique du judaïsme lors d'un "Périple identitaire dans le Sud du Maroc". Ce déplacement, qui se terminera le 21 mars, les emmènera de Marrakech à Erfoud à travers l'Oukaïmeden, la vallée de l'Ourika, Essaouira, Demnate, Ouarzazate, Tinghir, Goulmima et Merzouga.
Le président fondateur de l'association Permanence du judaïsme marocain (APJM) Arrik Delouya s'est entretenu avec Magharebia des buts de cette conférence.
Magharebia :
Pourquoi organiser un tel évènement au Maroc ?
Arrik Delouya : Tout d'abord, il faut souligner que les Juifs marocains ont réussi, de par le monde, à imposer leur identité, leur concept et nombre de leurs traditions marocaines, notamment celles liées aux cérémonies et au mode de vie. Ensuite le Maroc accueille toutes les initiatives souhaitant contribuer au rétablissement du souvenir, à l’entretien de la mémoire du judaïsme.
Le Maroc dépossédé de sa grande communauté juive est arrivé au stade de sa maturité pour œuvrer sur sa mémoire et sur le terrain du patrimoine du judaïsme marocain. Notre mémoire longtemps brisée puis occultée, mais gardée en éveil, est aujourd’hui retrouvée grâce à la persistance de nos valeurs, à la résistance à toute autre forme de communautarisme et de nouvelle identité d’assimilation.
Transmettre cet héritage à nos amis musulmans est un autre défi que nous relevons et que nous commençons à réussir. Citons l'exemple de la bibliothèque du Centre de recherches sur le judaïsme marocain de Rabat, qui compte tout de même un millier d’ouvrages sur notre patrimoine ayant servi aux chercheurs musulmans du Maroc travaillant sur leur doctorat.
J’avais donc initié ce grand évènement au nom de quelques organisations amies, dont le département d’hébreu de l’Université Paris VIII sous la direction du Professeur Ephraïm Riveline, le Centre de recherches sur le judaïsme marocain de Rabat-Paris-Jérusalem sous la houlette de son président-fondateur Robert Assaraf, la Casa de Sefarad de Cordoue, le Groupe de recherches et d’études sur le judaïsme marocain de Rabat sous la direction de son animateur-fondateur, le professeur Jamaa Baida de l’Université Mohammed V de Rabat, et d‘autres encore, mais surtout de l’association parisienne “Permanences du Judaïsme Marocain“ (APJM) que j’ai fondée et que j'ai l'honneur de présider.
Magharebia :
La population juive vivant au Maroc est de plus en plus restreinte ; comment dans ces conditions préserver ce patrimoine ?
Delouya : La communauté juive du Maroc bien que restreinte est suffisamment forte pour se charger de son patrimoine. De plus, elle est également aidée par la population majoritaire pour protéger ses lieux saints. Ce patrimoine est avant tout national, nos amis non juifs se chargent d’ores et déjà de le protéger et nous leur en sommes reconnaissants.
Savez-vous que les gardiens des cimetières juifs au Maroc sont musulmans ? Ils ont appris l’hébreu pour mieux identifier les tombes et y conduire les Juifs qui y retournent après de longues années d’absence. A Casablanca existe depuis une quinzaine d’années un musée du patrimoine juif marocain aidé partiellement par le ministre de la Culture.
Magharebia :
A combien estimez-vous la population juive marocaine, et comment se repartit-elle entre le Maroc, la France, Israël et l'Amérique ?
Delouya : Je vous renvoie au livre de l’historien Robert Assaraf, "Juifs du Maroc à travers le monde: Émigration et identité retrouvée".
Il rappelle que la communauté juive au Maroc comptait près de 300 000 membres au lendemain de la seconde Guerre mondiale et qu’elle est réduite aujourd’hui à 3 000 individus et il rajoute que cela "ne signifie pas pour autant la disparition du judaïsme marocain dont se réclament environ un million de personnes dans le monde, installées pour la plupart en Israël et qui continuent à maintenir intactes leurs traditions culturelles et religieuses".
Il faut compter environ 1 100 000 Juifs originaires du Maroc vivant éparpillés dans le monde dont environ 850 000 se trouvent en Israël, 170 000 en France et le reste réparti entre le Venezuela, le Canada, les USA, le Brésil et l’Argentine... Beaucoup reviennent au Maroc pour revoir les traces de leur enfance, montrer ce beau pays à leurs enfants, lors de leurs pèlerinages, surtout en mai, mois de la Hiloula.
Magharebia :
Pourquoi choisir le sud marocain, pour le "Périple identitaire'', alors que la composante juive concerne tout le territoire marocain ?
Delouya : Nous ne pouvons pas être partout, bien que l’envie ne nous en manque pas. Nous ne sommes qu’une organisation non gouvernementale et notre choix porté sur Marrakech et l’Atlas est justifié par le fait que nous y avons trouvé des partenaires fiables. De plus, il fallait bien commencer quelque part… Je n’exclue pas de me rendre à Tanger, Fez ou à ailleurs. C’est une question de temps et de priorités.
Magharebia :
Comment expliquer cet attachement des Juifs marocains à leur pays d'origine, à leur patrimoine et à leur identité marocaine ?
Delouya : Le Maroc est l’unique pays musulman au monde à protéger avec force sa communauté juive, même si elle se trouve en grande partie en diaspora. Il les considère comme citoyens à part entière et les déclarations en cascade de la lignée des Rois de ce pays sont assez convaincantes. Le Roi Mohammed V n’a-t-il pas protégé ses Juifs pendant la seconde Guerre mondiale en refusant de les donner au gouvernement de Vichy de l’époque? Puis, le Roi Hassan II aimait rappeler que le Maroc ne comptait que 6 000 Juifs, mais qu’il avait un million d’autres ambassadeurs dans le monde.
Enfin le Roi Mohammed VI dans le texte intégral de son discours, plein de courage et de bon sens, sur la Shoah et les Juifs lors de la conférence de lancement du projet Aladin en mars 2009 pour un dialogue interculturel fondé sur la vérité historique, la connaissance et le respect mutuel, au siège de l'UNSECO à Paris, a rappelé que sa lecture de l’holocauste et celle de son peuple ne sont pas celle de l’amnésie. Il a ajouté : «Notre lecture est celle d’une blessure mémorielle que nous savons inscrite dans l’un des chapitres les plus douloureux, au panthéon du patrimoine universel… Ce qu’a été la résistance au nazisme des pays qui, comme le mien, à partir de l’espace arabo-musulman, ont su dire non à la barbarie nazie et aux lois scélérates du gouvernement de Vichy''.
Revue de presse, panorama du monde, blog de lutte contre l'antisémitisme et le racisme, ouvert au dialogue, l'autre image d'Israël, la culture juive à la rencontre de toutes les cultures, le monde juif tel qu'il est.
"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS
Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha
Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam
CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions
Sortie en librairie début mai 2013
A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS
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