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Source : courrierinternational.com
en ligne le 25 février
De quoi alimenter
un désamour croissant
La mort brutale de Mahmoud Al-Mabhouh, le mois dernier à Dubaï, a provoqué un regain de tension entre Israël et le Royaume-Uni. Les détails de l’assassinat du chef militaire du Hamas sont encore flous. Mais Israël est déjà dans la ligne de mire de la communauté internationale – à cause de son opération militaire contre Gaza l’année dernière – et le gouvernement israélien se doit de calmer le jeu, d’autant plus que le Royaume-Uni est un allié stratégique indispensable. Les autorités israéliennes vont donc surveiller de près les réactions de l’opinion publique britannique. L’hostilité du pays, considéré comme le plus virulent des pays européens, est une source d’inquiétude pour l’Etat juif.
Les relations entre les deux gouvernements sont bonnes, insistent les diplomates des deux pays. Le Royaume-Uni et Israël travaillent ensemble sur des sujets importants, comme le programme nucléaire iranien. D’autres thèmes, en revanche, suscitent des tensions évidentes. Ainsi, les récentes tentatives des tribunaux britanniques d’inculper pour crimes de guerre hommes politiques et militaires israéliens exaspèrent les dirigeants israéliens. Dernièrement, Tzipi Livni, ancienne ministre des Affaires étrangères et actuelle dirigeante de l’opposition, a dû annuler un voyage à Londres. Un juge anglais venait en effet de lancer un mandat d’arrêt à son encontre pour son rôle dans l’opération militaire israélienne sur Gaza en 2009.
Pour Jonathan Rynhold, chercheur au Centre Begin-Sadat d’études stratégiques, la controverse sur l’assassinat de Dubaï ne va que faire empirer les choses : “C’est une situation idéale pour ceux qui veulent arrêter des Israéliens dès leur arrivée à Heathrow. Et les dernières rumeurs leur facilitent la tâche.” Le gouvernement israélien suit également avec inquiétude la montée des critiques concernant sa politique de colonisation en Cisjordanie. Par exemple, le Royaume-Uni a été le fer de lance d’une campagne de l’Union européenne visant à priver les exportations en provenance des colonies juives dans les Territoires palestiniens des avantages commerciaux accordés aux autres exportations israéliennes. Les Israéliens craignent que cette campagne ne soit que le début d’une volonté d’appliquer des sanctions économiques à l’encontre d’Israël – même les diplomates britanniques nient farouchement cette accusation.
La virulence de l’opinion publique britannique à l’égard de la politique israélienne en Cisjordanie et à Gaza est une autre source d’inquiétude. “Nous entretenons d’excellentes relations de travail avec le gouvernement – et des relations très tendues avec une partie de l’opinion publique”, a déclaré dernièrement un diplomate israélien. Il a même reconnu que cette défiance envers Israël s’étendait à la sphère diplomatique.
M. Rynhold reconnaît qu’il y a eu “une prise de distance avec Israël” au Royaume-Uni. Selon lui, les relations ont commencé à se détériorer au moment du départ de Tony Blair. Pourtant, ajoute-t-il, l’assassinat de Dubaï ne risque pas d’engendrer une nouvelle crise, car toute cette affaire est bien trop opaque. “Je ne crois pas que cela sera une cause de rupture”, dit-il.
Pour le moment, c’est le sentiment partagé par de nombreux représentants d’Israël. Selon eux, l’origine des assassins de Dubaï ne sera jamais établie de manière définitive, et ils restent persuadés que le Royaume-Uni et les autres gouvernements européens soutiennent – du moins officieusement – l’intransigeance d’Israël à l’égard du Hamas. Devant la montée des critiques à l’égard d’Israël au Royaume-Uni – mais aussi dans le reste du monde –, les semaines à venir viendront confirmer ou non ces suppositions.
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