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AUMAROC
Source : lematin.ma en ligne
le 20 novembre
Medays
Israël mis devant de
ses responsabilités
pour une paix durable
La crise du Proche-Orient s'est, incontestablement, emparée des débats à la cérémonie d'ouverture des Medays, jeudi soir à Tanger et durant la matinée de vendredi. Ouvrant le bal des interventions, Taieb Fassi Fihri, ministre des Affaires étrangères n'y est pas allé de main morte pour dire la réalité des choses sans fioritures. «J'appelle le gouvernement israélien à cesser de penser qu'il est le seul à mener la région», a-t-il lancé sur un ton ferme.
Pour le ministre, ce conflit qui n'a que trop duré, mine le Moyen-Orient et handicape la possibilité de vivre ensemble et de partager. Et le ministre d'enchaîner que la seule issue à ce différend est la création d'un Etat palestinien stable et souverain avec pour capitale Jérusalem-Est. C'est justement cette option qui prévaut à la nouvelle feuille de route américaine qui préconise deux Etats distincts. Ce nouveau cap se trouve, toutefois, obstrué par une situation d'immobilisme qui continue de tenir toutes les relations mondiales en haleine.
Fassi Fihri n'a pas mâché ses mots à ce propos en disant que «la nouvelle administration israélienne n'est pas désireuse de paix». Utilisant une belle métaphore, le chef du cabinet de la présidence palestinienne Rafic Al-Hosseini, a dit que comme dans le film slumdog millionnaire, «Nous connaissons toutes les réponses, mais nous sommes à chaque fois obligés de les justifier». Le responsable palestinien a tiré à boulets rouges sur une majorité israélienne d'extrême droite qui refuse toute résolution proche du conflit et persiste dans sa politique d'installation de nouvelles colonies. Al-Hosseini a conclu qu'il faut d'abord commencer par reconnaître les frontières du futur Etat palestinien qui ne cesse de rétrécir. Bien évidemment, le temps joue contre une telle option remettant en question le sérieux de toute initiative si elle ne prend pas en ligne de compte ce premier critère.
Des réponses, il en existe. Invité en tant que chef du parti Kadima et leader de l'opposition en Israël, Tzipi Livni a rejoint les autres intervenants en soulignant que la solution réside dans l'existence de deux Etats souverains. «Nous avons trop souffert des deux côtés et nous avons aujourd'hui besoin que ce conflit cesse. Mais pour y arriver, il faut qu'on ait entre les mains un accord concret et détaillé», a-t-elle indiqué. Pour l'ex-ministre des Affaires étrangères, la menace vient essentiellement des radicaux des deux côtés. Les intervenants à cette séance du vendredi ont, tous, salué le rôle que le Maroc a joué et continue de jouer pour soutenir le processus de paix. Ces Medays, organisés par l'Institut Amadeus, représentent, une occasion pour relancer le débat autour des nouvelles pistes de sortie de crise.
L'Afrique est l'autre sujet phare de cette deuxième journée d'échanges. Fassi Fihri a commencé par mettre en exergue l'importance de la solidarité et de la coopération sud-sud prônée et développée par le Maroc. Ce rôle joué par le Royaume a été également salué par Li Zhaoxing, président de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée populaire de Chine.
Le responsable chinois a rappelé les relations d'amitié qui lient les deux pays depuis la reconnaissance par le Maroc de la Chine nouvelle en 1958. Toutefois, le tableau est loin d'être reluisant dans cette Afrique secouée par les conflits. Dans le continent, les Nations unies ont sept missions de maintien de la paix. Comptant un milliard d'habitants, l'Afrique représente moins de 4% du PIB mondiale et moins de 3% du commerce international. Pour Fassi Fihri, ces conflits qui secouent le continent, déchirent les hommes et cultivent les rentes pétrolières, forestières et autres. Certes, les exemples d'une meilleure gouvernance sont là, les élites aussi, mais une coopération à l'échelle sous-régionale reste la clé de voûte pour sortir l'Afrique de sa torpeur.
Dans cette veine, le ministre marocain a souligné que le partenariat avec l'Union européenne, la Chine, le Japon et l'Amérique du sud notamment, peut aider l'Afrique à résoudre ces problèmes et rattraper son retard dans les domaines économique, de la santé et de l'éducation. Pour Miguel Angel Moratinos, chef de la diplomatie espagnole, là où le bât blesse est qu'on veuille encore résoudre les problèmes du présent avec les recettes du passé.
Il s'est appesanti sur le rôle de l'Espagne, en tant que futur président de l'UE, pour encourager la paix au Proche-Orient. Mais aussi pour déployer les efforts nécessaires pour une meilleure croissance, plus d'engagement dans le social et en matière d'égalité avec les femmes. 2010, année sous le signe de la paix.
C'est que Moratinos revendique. Néanmoins, pour Cheikh Sidia Diarra, secrétaire général adjoint de l'ONU, conseiller spécial pour l'Afrique, la gestion des crises doit être menée par les groupements régionaux et sous-régionaux qui sont les plus proches des zones de conflits.
Par Mostafa Bentak
LE MATIN
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