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Source : le site UN ECHO D'ISRAËL
en ligne le 14 octobre


Débats en Israël sur la décision
d’expulser des enfants immigrés


par
Jean-Marie Allafort



Depuis l’arrivée au pouvoir de Binyamin Netanyahu et la nomination d’Eli Ishaï, du parti religieux orthodoxe séfarade Shass, au poste de ministre de l’Intérieur, la politique d’expulsion des travailleurs étrangers illégaux connaît un nouveau tournant. Le gouvernement israélien multiplie les efforts pour limiter la présence de ces étrangers dans le pays grâce à des moyens musclés.

Le 1er juin dernier, fut créée "l’unité Oz" chargée d’appliquer la politique d’immigration du gouvernement ; cette unité remplace la police de l’immigration. Directement sous l’autorité du ministre de l’Intérieur, elle est composée de 200 agents. Depuis sa création, 19 800 travailleurs étrangers ont été contrôlés, 1 835 ont été arrêtés, 1 106 étrangers ont été expulsés d’Israël et près de 7000 sont partis de ’leur propre volonté’. Cette unité spéciale remplit les objectifs fixés par le gouvernement. Toutefois, hier, le chef de "l’unité Oz", Tzki Séla, a annoncé subitement sa démission au ministre de l’Intérieur pour "des motifs personnels".

Depuis la création de cette unité, les organisations sociales et humanitaires d’Israël dénoncent les méthodes qu’elle utilise en semant la terreur parmi les travailleurs étrangers. Régulièrement, la presse israélienne rapporte les bavures des agents de l’Etat, depuis l’arrestation de la femme de l’ambassadeur de Chine entrain de faire son jogging sur la plage jusqu’aux violences physiques exercées sur des travailleurs étrangers illégaux. Presque chaque samedi en fin d’après midi, à quelques pas de la gare centrale routière de Tel Aviv, des centaines de travailleurs étrangers et des Israéliens manifestent contre la nouvelle politique du gouvernement. Les officiers en profitent pour procéder un peu plus tard dans la soirée à des "contrôles".

Cette semaine, une nouvelle étape est franchie. Un comité ministériel a décidé que 1200 enfants de travailleurs étrangers seront expulsés au terme de la présente année scolaire. Eli Ishaï, qui considère que ce millier d’enfants constitue une menace démographique pour l’Etat juif (dixit le quotidien Haaretz), refuse de leur accorder la résidence permanente et à plus forte raison la nationalité israélienne. La très grande majorité de ces enfants et adolescents est née en Israël et ne connaît aucun autre pays ni aucune autre culture. Certains même ne parlent que l’hébreu. La décision d’expulser ces enfants provoque une levée de boucliers en Israël. En plus des organismes sociaux et des associations de défense des droits de l’homme, certains politiques critiquent ouvertement cette politique y compris dans la majorité. Ainsi le ministre de l’Education, Guidon Saar et la ministre de la Culture Limor Livnat, tous deux membres du Likoud, estiment que ces enfants n’ont pas à vivre dans la peur et l’angoisse durant cette année scolaire. De nombreux députés ont eux aussi déclaré leur désaccord.

Le chroniqueur et écrivain, Menahem Ben, dans l’édition de Maariv de ce mercredi 14 octobre estime que la politique conduite par le ministre religieux Ishaï est contraire à la Bible puisque l’Ecriture demande "d’aimer l’étranger comme soi-même". Pour lui, la politique d’expulsion est tout, sauf un "acte juif".