"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma  Ed Universlam


CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions
Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

samedi, octobre 17, 2009

DECESDUNEDESPLUS
GRANDESFIGURES
DES SCIENCESMATHEMATIQUES
Source : lemonde.fr en ligne le 17 octobre


Israel Moiseevich Gelfand


Le mathématicien russe Israel Moiseevich Gelfand est mort, lundi 5 octobre, à New Brunswick, dans le New Jersey (Etats-Unis), à l'âge de 96 ans. Il compte au nombre des plus importantes figures des mathématiques du XXe siècle. Lauréat du prix Wolf, du prix Steele, du prix Kyoto, il était associé étranger de l'Académie des sciences française, où le mathématicien Henri Cartan l'avait présenté, en 1975, comme "un pionnier qui, à l'instar de Poincaré ou d'Hilbert, ayant défriché de nombreux domaines, a laissé du travail à ses continuateurs pour une ou plusieurs générations". Loin de se cantonner à un ou deux domaines précis, il aura exploré différentes facettes de sa discipline, s'autorisant bien plus que des excursions en biologie.


Né le 20 août 1913 à Krasnye Okny, près d'Odessa (aujourd'hui en Ukraine), il débarque à Moscou à l'âge de 16 ans. Il vit de petits métiers. Il donne quelques cours particuliers de mathématiques ; il est portier à la Bibliothèque Lénine... Le soir, il suit des séminaires de mathématiques à l'université de Moscou. Avec suffisamment de talent pour être pris, dès 1932, sous l'aile du grand mathématicien Andreï Kolmogorov (1903-1987). Il obtient une thèse de doctorat en 1940.

Trois ans plus tard, il fonde son séminaire à l'université de Moscou. Celui-ci demeure légendaire, tant par sa durée - près d'un demi-siècle - que par l'influence qu'il va exercer sur des générations de mathématiciens de l'ancien bloc soviétique. "A Moscou, son séminaire, qui se tenait le soir, avait un format très particulier, raconte le mathématicien Martin Andler (université de Versailles-Saint-Quentin), qui a côtoyé Israel Gelfand pendant une année à l'université Rutgers (New Jersey), sa dernière institution de rattachement. Quelqu'un faisait un petit exposé, puis Gelfand l'interrompait et, bien souvent, disait simplement : "Je ne comprends pas." Ensuite il demandait à quelqu'un d'autre de venir au tableau pour expliquer le problème à sa manière et ce petit manège pouvait durer pendant des heures et des heures, quitte à écouter la même histoire quatre ou cinq fois de suite, chaque fois racontée par quelqu'un de différent."

Et bien qu'il y eût quelque brutalité dans cette manière de faire, "cela était accepté, y compris par des mathématiciens illustres, car il était le maître". Son séminaire, ajoute M. Andler, rassemblait "des chercheurs qui, sans être à proprement parler des refuzniks, étaient bien souvent casés dans toutes sortes de placards parce qu'ils étaient juifs ou parce qu'ils étaient mal vus par le parti". D'éminents mathématiciens l'ont suivi avant d'essaimer dans les universités occidentales au début des années 1990.

Avec l'antisémitisme qui s'installe en Union soviétique dans les années 1950, Israel Gelfand est marginalisé par le monde académique, mais continue ses activités de recherche. Il ne sera pleinement membre de l'Académie des sciences soviétique qu'en 1984, presque dix ans après son élection comme associé étranger dans la section de mathématiques de son homologue française ! Malgré ce relatif ostracisme, il semble avoir été intouchable et même avoir joui d'une certaine reconnaissance de la part des plus hautes sphères de l'Etat soviétique. Non seulement il continue librement ses recherches en mathématiques, mais il s'intéresse, après la mort de l'un de ses fils d'une leucémie, aux sciences du vivant et fonde un deuxième séminaire, centré sur la biologie cellulaire. Outre cette liberté de travail, il a été à trois reprises décoré de l'ordre de Lénine - la plus haute décoration en ex-URSS - sans jamais s'être investi politiquement. Ce qui fait dire à certains que lui-même ou ses travaux ont joué un rôle dans le programme nucléaire soviétique. D'ailleurs, précise M. Andler, "son approche des mathématiques était souvent inspirée par des problèmes issus de la physique théorique". L'une de ses grandes contributions est ainsi la théorie des représentations, appelée aussi analyse harmonique non commutative, qui intervient en théorie des nombres et en physique mathématique.

Ses pairs citent aussi au nombre de ses principaux travaux la théorie des anneaux normés, la création des ultradistributions... Ce sont en outre les outils mathématiques qu'il a contribué à développer qui permettent aujourd'hui la construction des images obtenues par scanner ou résonance magnétique nucléaire. Savant à la curiosité exubérante, il a aussi animé des travaux de neurophysiologie et de biomathématique à son arrivée à l'université Rutgers, en 1990. Il y avait transporté son légendaire séminaire moscovite et, malgré une pénible maladie de Parkinson, il a continué jusqu'à un âge extraordinairement avancé à faire des maths, publiant ses derniers articles en 2005

Aucun commentaire: