"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

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CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

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Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

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de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

jeudi, août 20, 2009

ISRAËLTOUCHE
PARUNEVIOLENCE
URBAINE
Source : liberation.fr en ligne le 18 août


Après les meurtres de Tel-Aviv,
un pays confronté à sa propre violence



Par AMAR STÉPHANE
JÉRUSALEM, intérim





Une succession de faits divers sème un vent de panique sur Israël. Les médias évoquent le Chicago des années 30, le Premier ministre, Benyamin Nétanyahou, parle de «terrorisme intérieur» et l’homme de la rue dénonce l’incompétence des forces de l’ordre. A l’origine de cette poussée de fièvre : le lynchage, vendredi soir, d’un père de famille en plein Tel-Aviv. Alors qu’il prenait le frais avec sa femme et sa fille, Aryeh Karp a été agressé par une bande de jeunes, composée d’Arabes israéliens mais aussi de deux Juives, dont une soldate de Tsahal. Après l’avoir battu à mort, les agresseurs se sont débarrassés de son corps en le jetant à la mer, toute proche. La police est arrivée trop tard pour lui porter secours. Ses agresseurs ont tous été appréhendés et écroués.

Ce meurtre vient gonfler une série d’une dizaine de faits divers sanglants survenus ces deux dernières semaines. Quelques heures avant le lynchage d’Aryeh Karp, le corps démembré d’une femme avait été retrouvé dans un canal au nord de Tel-Aviv. La veille, le cadavre d’un homme avait été repéré au même endroit. Au début de la semaine, le tronc calciné d’une femme gisait à l’intérieur d’une voiture garée dans une paisible rue d’une banlieue chic de la ville côtière. Sans oublier l’attaque à l’arme automatique d’une association homosexuelle qui a fait deux morts au début du mois (Libération du 3 août) et dont l’auteur n’a toujours pas été identifié.


«Contextes».

«Ce sont des affaires avec des circonstances et des contextes très différents, tempère Doudi Cohen, le commandant en chef de la police de Tel-Aviv. Nos officiers et nos agents sont dans les rues jour et nuit et nos meilleures unités sont mobilisées. Les Israéliens de tout le pays peuvent se sentir en sécurité.» N’empêche, cette série d’atrocités a suscité un émoi sans précédent. Responsables politiques comme simples citoyens exigent des mesures radicales. Des députés ont cité en exemple les méthodes musclées de Rudolph Giuliani, quand il était maire de New York, pour faire face au crime et à la délinquance. Un ancien responsable du Chabak, les redoutables services de sécurité intérieure, préconise la création de polices municipales, inexistantes en Israël. D’autres dénoncent le manque de moyens alloués aux forces de l’ordre et leur mobilisation excessive pour le contrôle des Palestiniens, au détriment d’une présence massive sur la voie publique.


«Iceberg».

«Israël n’est pas un pays plus dangereux qu’un autre, affirme pourtant Simha Landau, professeur de criminologie à l’université hébraïque de Jérusalem. Selon nos études, le pays se situe dans la moyenne des pays industrialisés, moins sûr que l’Autriche mais bien davantage que les Etats-Unis. Si les Israéliens sont aussi effrayés par cette vague de violence - un phénomène au demeurant traditionnel durant l’été - c’est parce que la société tout entière est devenue plus brutale. Ces crimes ne sont que la face émergée de l’iceberg. Israël connaît les mêmes phénomènes que les autres pays : la violence scolaire, les drames familiaux, l’insécurité dans les hôpitaux, etc.» La courbe de la violence, à la hausse depuis une vingtaine d’années, suivrait peu ou prou celle des pays occidentaux. En Israël comme ailleurs, on l’explique par la baisse des budgets sociaux, le manque de moyens de l’éducation nationale ou encore une politique trop permissive qui protégerait l’agresseur plutôt que la victime.

Les chiffres montrent que les comportements violents sont d’abord le fait des populations à la marge de la société israélienne : les Arabes, mais aussi les immigrés originaires de Russie et même les Juifs ultraorthodoxes.


«Sanctuaire».

Ces derniers jours, les médias israéliens ont resservi à l’envi la fameuse boutade de David Ben Gourion : «Israël sera un pays normal lorsqu’il aura ses voleurs et ses prostituées.» Une formule qui accrédite le mythe d’un Etat épargné à l’origine par la délinquance et le crime. «En réalité, il y a toujours eu de la violence en Israël, comme dans chaque groupe humain, constate Simon Epstein, historien de l’université de Jérusalem. Et il n’y a pas de sanctuaire. Les kibboutz, par exemple, furent longtemps présentés comme des havres de sécurité. Or une étude a montré qu’il s’y produisait aussi des actes délictueux, voire criminels, mais qu’ils étaient cachés, et la justice rendue en interne. Même chose dans le monde des religieux ultraorthodoxes où l’omerta est de rigueur. Mais régulièrement, des affaires d’inceste ou de maltraitance sortent dans la presse. Personne n’a jamais sérieusement pensé qu’Israël pouvait être épargné par la violence.»

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