TERRE
DISRAËL
PRIVATISEE
Source : lesechos.com en ligne le 27 juillet
Privatisation de la terre d'Israël
CATHERINE DUPEYRON,
Les Echos
Officiellement, le texte présenté ces jours-ci au vote de la Knesseth propose une « réforme de l'administration de la terre d'Israël »,équivalent de l'administration des domaines. En réalité, il s'agit d'une véritable révolution qui consiste à céder la terre d'Israël à des investisseurs privés, chose impossible jusqu'ici. Ce texte était l'une des promesses électorales du candidat Benyamin Netanyahu. Il l'a fait rapidement adopter par le gouvernement une fois devenu Premier ministre. L'objectif est d'alléger les procédures d'obtention de permis de construire, et par conséquent de faire baisser les prix de l'immobilier afin de permettre à un plus grand nombre de foyers d'acheter. Mais certains opposants estiment que la privatisation va au contraire générer spéculation et hausse des prix.
Jusqu'à présent, 97 % de la terre était entre les mains de l'Etat et ce principe semblait aussi inattaquable que la laïcité fut longtemps, en France, une loi d'airain. Une loi
de 1960, en vigueur jusqu'à aujourd'hui, stipulait que « la propriété de la terre d'Israël est la propriété de l'Etat, de l'Autorité de développement ou du Fond national juif, elle ne peut être transmise que ce soit par une vente ou de toute autre manière que ce soit ».Concrètement, ceux qui achetaient une maison avec un jardin n'étaient en fait que locataire à long terme, avec un bail de 49 ans renouvelable automatiquement. Avant la création d'Israël, en 1948, nombre de terrains ont été achetés à des Arabes par le Fonds national juif qui collectait de l'argent auprès des Juifs de la diaspora. La terre ainsi acquise appartenait donc au peuple juif tout entier.
Une brèche ouverte
C'est ce principe de propriété collective qui est remis en question par le texte de Netanyahu, même s'il a été très largement amendé par l'opposition parlementaire qui s'est exprimée au sein de tous les partis, des travaillistes aux députés religieux, en passant par les partis arabes et le Likoud dirigé par le Premier ministre. Les arguments sont bibliques, écologiques, économiques ou politiques, mais beaucoup soulignent que la nouvelle loi permettra à n'importe qui, y compris à un prince saoudien, d'acheter des terres en Israël.
Le président de la Knesseth, Réouven Rivlin, membre du Likoud, a obtenu de créer une sous-commission parlementaire pour débattre de ce texte et l'amender. La possibilité de vendre à des particuliers, qui initialement devait concerner l'ensemble du pays, a été limitée à 3,65 % de la surface (soit 80.000 ha), mais nul doute qu'une brèche sera ouverte si le texte est finalement voté. Comble de l'ironie, les kibboutz, autrefois modèles collectivistes et aujourd'hui largement privatisés, ont obtenu la possibilité, dans le cadre de cette loi, de vendre leurs terres agricoles.
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