LIRAN
ENCRISE
Source : romandie.com en ligne le 5 juillet
Des religieux réformateurs protestent
contre la présidentielle
TEHERAN
Un groupe influent de religieux réformateurs iraniens a protesté contre la réélection contestée du président Mahmoud Ahmadinejad, alors que les autorités ont annoncé dimanche la libération des deux-tiers des manifestants arrêtés lors des troubles post-électoraux.
Le ministre des Affaires étrangères britannique David Miliband a déclaré de son coté qu'un huitième employé de l'ambassade de Grande-Bretagne à Téhéran, sur un total de neuf arrêtés fin juin, devait être libéré dimanche.
L'Association des enseignants et chercheurs de l'école théologique de Qom, qui regroupe des religieux réformateurs, a mis en cause les résultats de la présidentielle du 12 juin et la légitimité du gouvernement du président Ahmadinejad.
Dans un communiqué, elle affirme qu'en raison des prises de position de membres du Conseil des Gardiens de la constitution en faveur de M. Ahmadinejad avant la présidentielle, cet organe "n'a pas le droit de porter un jugement sur les élections".
Le Conseil, qui compte 12 membres, dont le porte-parole du gouvernement Gholamhossein Elham, est chargé de superviser les élections et d'en valider les résultats.
L'association estime que cet organe n'a pas pris en compte "les plaintes et les preuves solides des candidats" malheureux, en particulier Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi, soutenus par les réformateurs, qui ont dénoncé des irrégularités et des fraudes.
Ces accusations ont provoqué les plus grandes manifestations qu'ait connues la République islamique en trente ans d'existence et ont divisé les dirigeants iraniens.
Les religieux réformateurs critiquent aussi la répression des manifestations, qui a fait au moins vingt morts, et les multiples arrestations de manifestants mais aussi d'hommes politiques, analystes et journalistes.
"Dans un climat sécuritaire, on a répondu par la violence à la voix pacifique du peuple pour demander justice et malheureusement des dizaines de personnes ont été tuées ou blessées et des centaines d'autres ont été arrêtées illégalement", ajoute le communiqué.
"Comment peut-on affirmer qu'un gouvernement né après tant d'irrégularités est légitime", demande l'association.
Sur le plan diplomatique, M. Miliband a précisé que l'employé local de l'ambassade britannique qui allait être libéré ne ferait pas l'objet de poursuites judiciaires.
"Une personne reste en détention et tous nos efforts sont maintenant dirigés vers sa libération", a souligné M. Miliband. Selon des avocats iraniens, le détenu a été inculpé d'atteinte à la sécurité nationale de l'Iran.
Ahmad Jannati, chef de la plus haute instance électorale d'Iran, avait annoncé vendredi que des employés locaux de l'ambassade britannique à Téhéran seraient traduits en justice pour leur rôle présumé dans les manifestations.
Le chef de la police nationale, le général Esmail Ahmadi-Moghadam, a déclaré dimanche que deux tiers des personnes arrêtées à Téhéran avaient été libérées. Il avait chiffré au début du mois à 1.032 le nombre des arrestations.
Par ailleurs, le site de campagne de M. Moussavi, principal rival du président Ahmadinejad, a publié un nouveau rapport détaillant des "fraudes et irrégularités" dans le scrutin.
Il se demande pourquoi le ministère a imprimé 14 millions de bulletins de vote supplémentaires que ceux prévus pour les 46 millions d'inscrits, y compris des bulletins "sans numéro de série".
Dans certains bureaux de vote, M. Ahmadinejad a obtenu plus de 95% des voix, ce qui parait anormal, selon le rapport.
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