LACOMEDIEMUSICALE
"ANNE"
AUCENTRERACHI
APARIS
L'AVIS
DE...
ALAIN CHOUFFAN
nouvel observateur
Bon, j'ai craqué ! Sous l'insistance pressante de mon amie et productrice du spectacle, Francine Disegni - comment résister à une femme ! Ce n'est pas mon genre ! - suis donc allé voir Anne Le Musical, un hommage à Anne Frank, à Rachi. Ne crois surtout pas qu'il s'agisse d'une nième pièce de théâtre, non, tiens-toi bien, Anne Frank... en musical ! Je ne plaisante pas, et tu comprends mieux ma réticence à y aller. Comment d'une telle tragédie faire un musical ? Franchement si mon amie ne m'avait pas menacé de mort brutale, jamais je n'y serai allé. Eh bien ! J'ai été complètement bluffé ! Un vrai musical, comme à Broadway !
Le spectacle est souvent drôle mais toujours poignant. Le décor est la cave réelle ou les deux familles étaient cachées dans une annexe pendant l'occupation, que l'on peut voir au Musée d'Amsterdam - dédié à la mémoires des deux familles juives qui y vivaient - et qui accueille chaque année plus d'un million de visiteurs. Plus de 30 comédiens sur scène, qui arrivent à évoquer le malheur en chantant. Ou en chœur. Il y a de magnifiques duos, des chœurs qui viennent amplifier l'émoi et une mise en scène qui débute dans le désordre pour finir dans l'émotion. On se laisse porter par les chants et surtout par la souffrance évoquée par les comédiens. Et surtout Cloé Horry qui incarne « Anne ». Absolument magnifique et dotée d'une voix sublime.
La vraie Anne avait treize ans quand elle commença à tenir son journal. Précoce, espiègle, elle avait les yeux bien ouverts sur les « grandes personnes ». Cloé parait un peu plus âgée mais ce décalage ne nuit en rien à son personnage. Elle conjugue des talents d'actrice avec une très belle voix. Tous les autres comédiens étaient de la même pointure. Une salle comble qui s'est levée pour témoigner de son enthousiasme. Justifié.
Bref, excellent spectacle. Et une occasion de te rappeler quelques dates de cette malheureuse Anne Frank. Elle a 4 ans quand sa famille fuient l'Allemagne nazie pour les Pays-Bas. Adolescente, elle rêve de cinéma et de journalisme. Elle entreprend l'écriture d'un journal le 12 juin 1942, et livre au monde l'un des témoignages les plus émouvants de l'histoire. Le 6 juillet de la même année, alors que sa sœur Margot vient de recevoir une convocation pour le travail obligatoire, les Frank se réfugient dans l'annexe de l'entreprise paternelle. Le 4 Août, après deux ans de réclusion totale, ils sont dénoncés, arrêtés et déportés à Auschwitz. Anne Frank meurt du typhus à 15 ans, quelques semaines seulement avant la fin de la guerre. Seul son père Otto Frank survit.
Une question me taraudait quand même : pourquoi un Musical pour un sujet aussi grave ?
Réponse de l'auteur-compositeur, Jean-Pierre Hadida : « On l'a souvent jouée au théâtre, filmée au cinéma ou à la télévision, il y a eu même un dessin animé sur Anne, on a rarement entendu une œuvre musicale inspirée de sa courte vie. J'avais envie d'entendre le son de ces années troubles, la voix et les mélodies qu'auraient pu chanter Anne, sa famille et ses amis...L'espoir, la détresse, mais aussi les joies d'une enfant en passe de devenir une femme ». Suis d'accord avec lui : pour transmettre ce message de mémoire, pour donner envie de lire son journal, la musique est un langage universel qui permet d'explorer d'autres horizons, de nouvelles sonorités pour toucher les générations d'aujourd'hui et de demain...Conclusion : comme tu l'as constaté ce spectacle ne laisse pas indifférent. Il bouleverse. Il étonne. On le reçoit en pleine gueule, on cherche les mots pour le définir, car il captive tout en mettant mal à l'aise. On ne peut le comparer à rien de semblable. Il est unique, et il suscite la curiosité. Comme la mienne. Peut-être aussi la vôtre !
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