"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

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CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

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Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

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de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

samedi, février 14, 2009

LEPRESIDENTOBAMA
BOUSCULE
LESNOIRS
Source : liberation.fre en ligne le 13 février


«Obama force les Noirs à se remettre en cause»
Analyse

L’élection du premier président afro-américain bouscule en profondeur les relations raciales.

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WASHINGTON,
de notre correspondant
PHILIPPE GRANGEREAU


Le président Obama qui a fait du «changement» son slogan, et de l’«unité» son idéal social, compte bien bouleverser les rapports entre Noirs et Blancs. «Lorsque je serais président, […] la dynamique raciale de ce pays va changer jusqu’à un certain degré, prédisait Barack Obama en 2007 devant l’Association nationale des journalistes noirs. Cela va changer la manière dont les enfants blancs vont considérer les enfants noirs, et la manière dont les enfants noirs vont considérer les enfants blancs. En un mot, cela va changer la façon dont l’Amérique se voit.»
Wilbur Rich, professeur afro-américain de sciences politiques à Wellesley College, près de Boston, explique à quel point le premier président noir des Etats-Unis peut renouveler en profondeur le tissu social. «La question raciale a tellement été au centre de l’histoire de ce pays qu’on peut dire qu’elle imprègne toute la culture américaine. La présidence Obama est un moment capital pour asseoir les bases d’une société post-raciale.» Une fantastique opportunité pour une Amérique qui revient de loin, puisque même la Maison Blanche et le Capitole ont été principalement construits par des esclaves, et qui est loin d’être guérie de ses turpitudes raciales.

«La discrimination flagrante est sur le déclin depuis assez longtemps, mais une discrimination plus subtile perdure et perdurera sans doute encore longtemps. Elle se manifeste lorsqu’un Noir dans une entreprise n’est pas informé de la création d’un poste alors que tous les Blancs le sont… Lorsqu’un Noir, même en costume-cravate, est suivi par un vigile pour s’assurer qu’il ne vole rien dès qu’il entre dans un grand magasin. Ou lorsque je hèle un taxi et que celui-ci ne s’arrête pas…» confie l’universitaire en rapportant des vexations qu’il a lui même subies.

Celui-ci, qui s’est rendu à Washington le 20 janvier pour assister à la cérémonie d’investiture du nouveau président, dresse sans détour le portrait d’un pays dont on pourrait s’étonner qu’il ait élu un président noir : «Les Noirs et les Blancs ne vivent généralement pas dans les mêmes quartiers. Souvent, on ne laisse pas les enfants blancs jouer avec les enfants noirs. Le dimanche demeure plus que jamais le jour le plus discriminatoire car les Noirs et les Blancs ne fréquentent pas les mêmes églises. Très peu de lieux de cultes sont racialement mixtes. Il arrive souvent que de jeunes Blancs rencontrent vraiment de jeunes Noirs pour la première fois à l’université, ou sur un terrain de basket. Cette ségrégation de fait débouche sur des visions stéréotypées.
Beaucoup de Blancs découvrent tardivement que les Noirs sont des êtres humains comme les autres. A la Maison Blanche, la famille Obama va contribuer à briser ces stéréotypes malsains qui empoisonnent encore notre société.»

«Pays de blancs». Le professeur de sciences politiques, auteur d’une dizaine d’ouvrages traitant des relations raciales, avoue ne pas avoir cru, jusqu’au dernier moment, qu’Obama serait élu président, le 4 novembre, face au républicain John McCain. «Je suis assez vieux pour me rappeler du mouvement pour les droits civiques, et je n’aurais jamais cru pouvoir vivre assez longtemps pour voir un moment pareil. Je m’étais dit que si Obama arrivait à devenir ne serait-ce que vice-président, ce serait une révolution.» Il ajoute : «C’est vraiment la réalisation du rêve de Martin Luther King qui avait présenté les Etats-Unis comme la terre promise.»

Pour la communauté noire, l’élection d’un président noir est une source d’immense fierté, mais c’est aussi pour beaucoup le catalyseur d’une très profonde remise en cause de leur identité. «Le sentiment de marginalisation est très présent. Je connais beaucoup de Noirs qui refusent de prêter allégeance au drapeau, ou qui ne se considèrent pas comme des citoyens américains à part entière, car ils estiment que leurs droits ne sont pas pleinement garantis. Pour eux, les Etats-Unis sont un pays de Blancs qu’il faut subir. Ils estiment que ce pays ne leur a jamais pleinement permis de réaliser leur potentiel, et ils se voient entravés par un système politique et économique destiné à les isoler, à les stéréotyper. La victoire de Barack Obama les force à remettre en cause leur attitude, et à reconnaître que les Etats-Unis sont réellement multiculturels et que c’est effectivement, bel et bien, leur pays», conclut Wilbur Rich.

«Distance». «Beaucoup de Noirs sont dans la nouvelle administration : cela va changer la perception que les gens ont des minorités, tout en leur donnant l’espoir qu’elles pourront participer désormais pleinement à la vie politique», confirme Marion Just, une universitaire de Boston. Les Noirs, surtout, voient s’éloigner cette sorte de distance méfiante que manifestent les Blancs à leur égard.»

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