FINDETRÊVE
ENTRELEHAMAS
ETISRAËL
Source : liberation.fr en ligne le 19 décembre
La trêve entre le Hamas et Israël
aura duré six mois
Gaza . Une confrontation armée avec l’Etat hébreu est envisageable.
JEAN-PIERRE PERRIN
A Gaza, la trêve ne sera pas reconduite. «Le calme est fini», a laconiquement annoncé hier Ayman Taha, un porte-parole du Hamas. A un jour près, elle aura duré six mois. Même si les islamistes n’ont pas indiqué quelle serait désormais leur politique, le risque d’une confrontation armée d’envergure, voire d’une invasion de la bande de Gaza, est désormais envisageable. En tout cas, l’armée israélienne s’y prépare et le Hamas s’y attend. D’autant que les incidents armés se sont multipliés récemment.
Farine.
En trois jours, une cinquantaine de roquettes ont été tirées sur le territoire de l’Etat hébreu. Tsahal a répliqué par des frappes aériennes qui ont tué un Palestinien. Israël a également maintenu fermé les points de passage vers l’enclave palestinienne, provoquant une rupture des stocks de farine distribuée par l’Office des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA). Ce dernier fournit une assistance alimentaire à 750 000 Palestiniens, la moitié de la population de la bande de Gaza.
«Si le calme perdure, nous demeurerons calmes. S’il vole en éclats, nous engagerons une opération», a menacé hier le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, dans une interview à paraître aujourd’hui dans le quotidien Haaretz. Il a cependant estimé que «la tahadiyeh [la période de calme] n’avait pas été une erreur» et s’inscrivait «dans la politique mise en place par [l’ancien Premier ministre] David Ben Gourion qui estimait qu’Israël n’avait aucun intérêt à faire la guerre».
En fait, même si la trêve n’avait jamais été respectée à la lettre, elle a permis de réduire de façon significative à la fois les assassinats d’activistes palestiniens - aucun pendant quatre mois et demi - par l’armée israélienne et le tir de salves palestiniennes sur la ville de Sderot. C’est à la suite du raid israélien du 4 novembre, qui a tué six militants du Hamas, que la situation s’est à nouveau dégradée. «Comme les fois précédentes, c’est Israël qui est à l’origine de la rupture de la trêve. Mais les militants du Hamas n’ont pas assez d’intelligence politique pour ne pas répliquer, ce qui fait qu’on ne retient que les tirs de roquettes Qassam contre la population israélienne» , estime un diplomate occidental en poste à Jérusalem. Cette période de répit a cependant permis aux mouvements radicaux palestiniens de se renforcer en prévision d’une invasion.
Blocus.
Hier, le Hamas a justifié sa décision de ne pas reconduire la trêve, prise à l’issue de discussions avec les autres groupes radicaux palestiniens, essentiellement par le maintien du blocus israélien. «L’ennemi sioniste l’a détruite et y a mis fin. Nous, au Hamas, avons le droit de répliquer à toute agression sioniste contre le peuple palestinien. Ceci est un devoir national» , a déclaré Fawzi Barhoum, un porte-parole du mouvement islamiste.
Du côté israélien, au ministère des Affaires étrangères Yigal Palmor s’est demandé si la rupture de la trêve par le Hamas ne visait pas à satisfaire des «intérêts étrangers», sous-entendus ceux de l’Iran, au détriment de la population palestinienne. De son côté, l’Union européenne a demandé, dans un communiqué, à la fois l’arrêt des tirs de roquettes Qassam et des incursions israéliennes.
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