AFFRONTEMENTS
INTER-PALESTINIENS
Source : lefigaro.fr en ligne le 4 août


Israël joue les équilibristes
entre le Fatah et le Hamas



Plusieurs dizaines de partisans du président Mahmoud Abbas poursuivis par les islamistes du Hamas ont dû se réfugier dans l'État hébreu.

Israël a joué ce week-end l'arbitre entre les deux principaux mouvements palestiniens qui s'entre-déchirent. D'un côté, l'armée israélienne a sauvé in extremis la vie à quelque 200 membres du Fatah de Mahmoud Abbas poursuivis par des islamistes du Hamas. Ces derniers voulaient se venger d'un attentat à la bombe qui avait coûté la vie une semaine auparavant à cinq responsables de la branche militaire de l'organisation dans la ville de Gaza. Les fugitifs n'ont trouvé le salut que dans la fuite vers le territoire israélien.

En réponse à ces violences, les Israéliens ont pris soin de ne pas fournir de prétexte au Hamas pour mettre fin à une trêve entrée en vigueur le 19 juin. Ce cessez-le-feu a permis l'arrêt des tirs quotidiens de roquettes vers les localités du sud d'Israël à partir de la bande de Gaza, passée sous la coupe des islamistes du Hamas.
«L'aide que nous avons accordée à des membres du Fatah ne constitue pas une violation de la trêve, car nous ne nous sommes livrés à aucune attaque à l'intérieur de la bande de Gaza», a souligné Haïm Ramon, numéro deux du gouvernement israélien.
Sur le terrain, cet exercice d'équilibre s'est traduit par la reconduction d'un premier contingent de fugitifs du Fatah vers la bande de Gaza, où ils ont été immédiatement arrêtés par la police du Hamas. Ce retour a été décidé à la demande expresse de Mahmoud Abbas. Seuls devraient rester en Israël une vingtaine de membres du Fatah hospitalisés après avoir été blessés, samedi à Gaza, lors des affrontements les plus sanglants depuis plus d'un an entre le Hamas et le Fatah (neuf morts).



Le risque d'une escalade

Israël souhaite éviter une escalade qui réduirait à néant les efforts déployés pour obtenir la libération de Gilad Shalit, un soldat israélien enlevé et détenu par le Hamas à Gaza. De plus, comme l'explique Matan Vilnaï, le vice-ministre de la Défense, Israël se garde bien de trop miser sur le Fatah et Mahmoud Abbas, le président de l'Autorité palestinienne qui ne contrôle plus que la Cisjordanie : «Le Fatah a atteint un tel degré de faiblesse que si Tsahal ne jouait pas le rôle de rempart en Cisjordanie, le Hamas y prendrait aussi le pouvoir.»