TOUR
DEFRANCE
2008
Source : Eurosport.fr en ligne le 6 juillet
Poulidor:
"Le Tour, c'est ma vie"
Raymond Poulidor n'a jamais gagné le Tour de France ni même porté une malheureuse fois le maillot jaune. Le Limousin demeure pourtant une des figures les plus populaires de l'histoire de l'épreuve. A 72 ans, il continue de consommer le Tour sans modération.
Quel est votre sentiment sur ce Tour de France 2008?
Raymond POULIDOR :
On dit que c'est le Tour du renouveau. C'est peut-être vrai, mais cela fait dix ans qu'on dit ça, alors il faut rester prudent. Un Tour, c'est une histoire à écrire et personne ne peut dire à trois semaines de l'arrivée quelle sera la fin de l'histoire. Ce qui est sûr, c'est que ce Tour sera très surprenant.
Pour quelles raisons?
R.P. : D'abord parce que le parcours a été pensé pour que l'on assiste à une course de mouvement. Plus il y a de mouvement, plus la course est difficile à maîtriser et plus il y a de surprises. Puis je ne vois aucun favori qui se dégage. Bien sûr, on connaît les prétendants, comme Cadel Evans ou Alejandro Valverde, qu'on a déjà vu devant avec sa victoire à Plumelec. Mais aucun ne peut prétendre écraser le Tour.
Ce flou dans la hiérarchie peut-il servir les desseins des coureurs français?
R.P. : En tout cas, ils ont déjà commencé à se montrer lors de la première étape. Il y a 20 jours de course, il ne faut pas laisser une seule occasion de tenter sa chance. Les Français devront oser. Mais il faut aussi un peu de réussite pour gagner, surtout sur le Tour de France. C'est malheureux de voir un coureur comme Duclos-Lassalle disparaitre dès la première étape.
Où ce Tour va-t-il se jouer selon vous?
R.P. : Comme toujours, dans la haute montagne. Tout se décidera dans les Alpes, qui sont très difficiles cette année. Mais on peut avoir des surprises avant. On aura un premier écrémage dès la première semaine avec le premier contre-la-montre et l'arrivée à Super-Besse. Là, on peut très bien voir émerger une révélation.
Prenez-vous toujours autant de plaisir à venir sur le Tour?
R.P. : Oui, c'est toujours un immense plaisir. Le Tour de France, c'est ma vie. Antoine Blondin disait que le Tour est une maladie dont on ne guérit jamais. Il avait raison. Et quand je vois le monde qu'il y avait au départ à Brest, lors de la présentation des équipes, ou à Plumelec lors de cette première étape, c'est formidable. Le public répond toujours présent.
Malgré les affaires, l'enthousiasme populaire ne se dément pas. Cela vous surprend?
R.P.: Je crois que les gens finissent par se lasser de toutes ces affaires. J'ai même l'impression que la majorité du public prend la défense des coureurs, en se disant qu'il y a deux poids, deux mesures, et que l'on s'en prend toujours à eux.
Est-ce aussi votre avis?
R.P. : Oui, c'est un peu mon avis. Le cyclisme est toujours en première ligne en matière de dopage. Il ne faut pas se voiler la face, il y a des histoires dans ce sport, parfois tristes, et même scandaleuses. Mais pour moi, le coureur est trop souvent le seul à payer, alors qu'il n'est pas le principal fautif. Ce ne sont pas les coureurs qui ont inventé l'EPO ou les hormones de croissance.
Les coureurs savent tout de même ce qu'ils font, non?
R.P. : Prenez un jeune coureur qui arrive dans le milieu professionnel. Il débarque dans une équipe, avec un encadrement, on lui propose un contrat alléchant. Après, il n'a pas d'autre choix que de faire confiance aux gens avec lesquels il travaille. Le coureur est le dernier maillon de la chaîne en matière de dopage. Le public le sait, c'est pour cela qu'il continue de l'aimer et que les champions restent populaires.
Question popularité, vous en connaissez un rayon. Ressentez-vous toujours l'affection du public à votre égard?
R.P. : (à ce moment là, trois personnes arrivent pour lui demander un autographe...) Cet amour des gens, ça a été la grande chance de ma carrière et de ma vie. Les gens qui viennent me voir ont toujours un mot gentil. Ca me surprend toujours, surtout quand ce sont de très jeunes gens, qui ne m'ont pas connu du temps où je disputais le Tour.
Poulidor est-il éternel?
R.P. : (Rires).
Oh, non, sûrement pas. Mais je laisserai une petite trace.
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