LEPOSTE
CE MATIN SUR FRANCE-CULTURE
UN ETE AVEC JEAN DANIEL
Une émission de Dominique Roussel
et Pascale Rayet
Diffusion : 13h
UN DEMI-SIECLE DE MEMOIRE
Sa famille, l'Algérie, Albert Camus, ...Premier volet d'une série de 10 émissions présentées le samedi et le dimanche tout au long de la période estivale consacré à l'un des derniers témoins de ce temps, fondateur il y a plus quarante ans d'une des plus grandes réussites de la presse fançaise, devenue aujourd'hui une référence, LE NOUVEL OBSERVATEUR, fleuron de la gauche française au lendemain de la secone guerre mondiale.
A plus de 80 ans, la voix de Jean Daniel, reconnaissable par sa gravité et sa lenteur, se fait pesante. Mais le style conteur reste intact. Benjamin d'une famille juive de Blida, en Algérie, de 11 enfants où l'on appréciat le silence, se souvient-il, Jean Daniel se sent très vite porté par l'écriture. Il sera écrivain ou journaliste.
Avant d'entrer en philosophie, il fait ses classes dans la Division Leclerc. "J'étais marqué par un gaullisme affectif" dit-il. Mais, venant en France au lendemain de la guerre, il découvre, dans les années 50, Pierre Mendès-France qui rendra l'autonomie à la Tunisie. C'est à cet instant que le futur patron du Nouvel Onservateur comprend l'enjeu de la colonisation par la France de l'Afrique du Nord et qu'il combattra à travers ses écrits et ses liens avec les intellectuels de l'époque les tenants d'un Maghreb rattaché à l'hexagone. C'est la guerre d'Algérie qui accélérera sa décision de porter l'habit de journaliste, non pas pour relater les faits, traîter l'actualité brute, mais pour juger, regarder, réléchir, faire bouger les choses. Etre, en somme, un journaliste engagé dans une ère résolument tourné vers la modernité. C'est bien la guerre d'Algérie qui précipitera définitivement son engagement politque et philosophique dans le camp "anti-impérialiste et anti-colonialisme".
Entre-temps, d'André Gide à Jules Roy, en passant par Sarte, il croisera au cours de ses combats, toute l'intelligentsia qui forme la pensée France de cette époque.
Mais, c'est l'amité qui lie le jeune Jean Daniel au futur Prix Nobel de litérrature; Albert Camus "L'Etarnger", "L'Homme révoté") qui restera graver dans la mémoire de l'Histoire des intellectuels français.
Faites comme toutes les amitiés fortes, de passion et d'incompréhension, de chassés-croisés des idées. "Je suis amoureux de Camus, mais pas un passionné" avoue-t-il.
Pourtant, c'est Camus, alors Directeur de collection chez Gallimard, qui publiera son premier roman "L'erreur". C'est Jean Daniel qui invitera Albert Camus à rejoindre l'équipe de L'Express de Jen-Jacque Servan-Schreiber et de Françoise Giroud en tant qu'éditorialiste.
Une première heure d'entretiens, entrecoupés de documents d'archives, captvante, riche en anecdoctes, où les noms les plus prestigeux qui ont fait bousculer les modes et les pensées défilent sans excès de nostolgie. De simples références. Une d'Histoire sur les débats et les combats idéologiques qui ont marqué les 50 dernières années de l'Histoire de France. Quand la France cherchait de nouvelles voix pour se faire entendre. Des nouvelles voies pour exister.
Un très grand moment de radio.
Bernad Koch
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