ALASSAD
APARIS
Source : lefigaro.fr en ligne le 8 juillet
Bachar el-Assad :
«La France doit jouer un rôle direct
pour la paix au Proche-Orient»
Propos recueillis à Damas
par Étienne Mougeotte
Bachar el-Assad : «Nous empruntons le chemin de la démocratie, c'est un long chemin»
Attendu samedi en France pour participer, dimanche, au sommet euro-méditerranéen, le président syrien a donné lundi une grande interview au «Figaro».
LE FIGARO. Vous allez participer, dimanche, à Paris, au sommet de l'Union pour la Méditerranée, et vous êtes invité par le président Sarkozy au défilé du 14 juillet. Ce voyage marque-t-il le retour de la Syrie sur la scène internationale ?
Bachar EL-ASSAD.
La France a une position internationale importante. Cela nous ouvre donc une grande porte sur la scène internationale. Ma visite est importante pour plusieurs raisons. D'abord, parce que nous assistons à une rupture entre la politique actuelle de la France et la politique du passé. Cette nouvelle politique est plus réaliste et correspond davantage aux intérêts de nos deux pays. C'est une base solide pour renouer une relation saine. Ensuite, le moment de ma visite est importante, car elle coïncide avec la relance de négociations avec Israël et la fin de la crise libanaise dans laquelle la Syrie s'est impliquée. C'est enfin une occasion pour l'Europe, et notamment pour la France, de jouer un rôle dans la résolution de plusieurs questions concernant notre région. Cette visite est pour moi une visite historique : une ouverture vers la France et vers l'Europe.
Vous avez engagé des relations indirectes avec Israël, en Turquie. Le moment est-il venu de passer à des négociations directes ?
En ce moment, les deux parties testent leurs intentions. Le processus de paix était paralysé depuis huit ans, des agressions ont eu lieu contre la Syrie et le Liban. Dans ces circonstances, il est tout à fait naturel qu'il y ait un manque de confiance. Il faut maintenant trouver une base commune pour entamer des négociations directes ; dès que cette base sera prête, nous pourrons engager ces négociations directes avec Israël. Le plus important dans des négociations directes, c'est leur parrainage. Bien sûr, le rôle des États-Unis est essentiel, mais celui de l'Europe est complémentaire. Et quand nous parlons du rôle politique de l'Europe, la France en est à l'avant-garde.
S'agissant de futures négociations directes, le nouveau président américain pourra-t-il faire avancer les choses ?
Franchement, nous ne pensons pas que l'Administration américaine actuelle soit capable de faire la paix. Elle n'en a ni la volonté, ni la vision, et il ne lui reste plus que quelques mois. Quand nous aurons établi une base commune à l'issue des négociations indirectes avec Israël, peut-être pourrons-nous donner des atouts à la nouvelle Administration pour qu'elle s'implique davantage. Nous misons sur le prochain président américain et son Administration. C'est, nous l'espérons, plutôt un avantage d'avoir un changement de président aux États-Unis.
La France pourrait-elle jouer un rôle actif dans le cadre de négociations directes entre la Syrie et Israël ?
J'en saurai davantage quand j'aurai rencontré le président Sarkozy. Mon impression est qu'il est enthousiaste à l'égard de ces négociations et pour que la France y joue un rôle direct. S'il me le confirme, je l'inviterai aussitôt à soutenir directement ce processus de paix. Bien sûr, je parle ici de négociations directes. La France fait preuve actuellement d'un dynamisme politique très élevé pour pousser en avant le processus de paix
SUITE DE L'INTERVIEW DU PRESIDENT SYRIEN
SUR
http://www.lefigaro.fr/international/2008/07/07/01003-20080707ARTFIG00586-bachar-el-assad-la-france-doit-jouer-un-role-direct-pour-la-paix-au-proche-orient.php
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire