BONNES
FEUILLES
DE...
LA FEMME, LA REPUBLIQUE, LA RELIGION
d'Olivia CATTAN et Isabelle LEVY
Editions Les Presses de la Renaissance
2è EXTRAIT
en ligne le 5 mars
Les Catholiques semblent être les moins permissifs, les moins charnels face au plaisir dans la sexualité. Pourtant, même si la relation sexuelle dans le mariage doit être active et ouverte à la fécondité, dans « la liturgie des corps » comme l’appelait le Pape Jean-Paul II, le plaisir de la femme est capital : « Il serait antinaturel et dangereux pour la santé de l’amour et de la chasteté conjugale qu’une femme tienne pour imperfection la jouissance sensuelle dans l’union. Cela conduirait à la frigidité et au dégoût de l’union et à la névrose »1.
Faire l’amour et apporter de la jouissance à son conjoint doit avoir un sens : « Le plaisir n’est plus alors simplement charnel. Il est charnel et spirituel. Il est. Y a-t-on droit ? Que vient faire le permis et le défendu ici ? C’est une grâce ! C’est un don de Dieu ! »2. La jouissance est autorisée et approuvée si elle est le fruit d’une rencontre totale avec l’autre.
Finie la légende du sexe tabou dans l’Eglise puritaine3 ! Comme l’explique Monseigneur Dubost : « Jésus n’a jamais rien dit sur la sexualité. C’est l’Église qui a formulé les interdits. Ainsi, saint Paul pensait qu’il était bon pour l’homme de s’abstenir de la femme. La religion catholique estimait que la vie sexuelle et la vie spirituelle étaient liées, aujourd’hui, notre époque les oppose. Les grands mystiques utilisaient la symbolique la plus érotique pour décrire leurs élans vers Dieu comme Sainte Angèle de Foligno qui, méditant sur sa croix, ose écrire qu’elle était tellement enflammée qu’elle se dépouillait de ses vêtements pour s’offrir à Dieu ».
Pendant de nombreux siècle, l’Eglise ne s’est pas préoccupée du plaisir de la femme : C’est saint Thomas d’Aquin qui a été l’un des premiers à souligner que le plaisir était « l’un des objectifs du mariage ». La femme catholique a donc le droit au plaisir dans le cadre du mariage, si la caresse de l’homme est « une offrande, une prière à la communion » non si elle sert à faire de la femme un objet d’asservissement.
1 B.Haring, la Loi du Christ, III, Desclée, 1954.
2 Monseigneur Michel Dubost, Evêque d’Evry, Les femmes. 15 questions à l’Eglise. Un évêque répond, Ed.. Mame / Plon, 2002.
3 La Sexualité selon Jean-Paul II d’Yves Semen, Presses de la Renaissance, 2007.
Revue de presse, panorama du monde, blog de lutte contre l'antisémitisme et le racisme, ouvert au dialogue, l'autre image d'Israël, la culture juive à la rencontre de toutes les cultures, le monde juif tel qu'il est.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire