GAZA
Source : ouest-france.fr via l'Agence Reuters
en ligne le 31 janvier
L'Égypte commence à refouler les Palestiniens
Des barrages de policiers égyptiens contrôlent le retour de Palestiniens de Gaza, chargés de nourriture et de matériels au passage de la frontière.
Les Palestiniens de Gaza continuent d'entrer en Égypte, mais Le Caire veut y mettre un terme. Moubarak a rencontré, hier, séparément, le président Mahmoud Abbas et des dirigeants du Hamas.
Rafah. De notre correspondantExaspérée par l'afflux de Palestiniens depuis une semaine, l'Égypte a décidé de prendre des mesures draconiennes pour y mettre un terme. Sur la route qui relie Rafah, à la frontière avec la bande de Gaza, à Al-Arish, la plus grande ville du Nord Sinaï, pas moins de sept barrages ont été dressés.En tenue noire, casque, gilet pare-balles et fusil à pompe, les policiers égyptiens contrôlent strictement l'identité des passagers à chaque check point. Depuis le début de la semaine, 20 000 policiers égyptiens auraient été déployés dans la région afin d'y mener une traque sans répit, mais sans violence.Dans la ville d'Al-Arish, c'est un jeu de cache-cache qui se joue entre Palestiniens et Égyptiens. Car, malgré les efforts égyptiens, des Palestiniens parviennent encore à quitter Rafah. Ceux qui se font arrêtés sont redirigés vers la frontière. « Nous sommes harassés, nous devons travailler jour et nuit pour les rechercher », se lamentent deux policiers égyptiens en civil, la figure emmitouflée dans une épaisse écharpe de laine.En cette journée de janvier, il souffle sur la route un vent glacial et chargé de sable.Depuis l'ouverture sauvage de la frontière par des militants du Hamas, plus de la moitié du million et demi d'habitants de la bande de Gaza se serait déversée sur l'Égypte.
Le pays organise la pénurie alimentaire en bloquant les camions de marchandises sur le pont Al-Salam, qui relie les deux rives du canal de Suez.Pénurie alimentaire organiséeMais à Rafah, le commerce va toujours bon train. Dans les rues de cette petite ville, marchands de motos côtoient vendeurs de chips, de cigarettes, troupeaux de chèvres et sacs de ciment. On discute les prix en dollars, en livres égyptiennes ou en shekels israéliens.« Les affaires marchent moins bien que la semaine dernière », regrette Ayman Akala, installé derrière un tas de « Cleopatra », des cigarettes égyptiennes. « Je crois que les gens ont dépensé tout leur argent, maintenant ils viennent en Égypte pour se promener », poursuit-il.Une promenade gâchée par l'atmosphère chaotique qui règne à Rafah.
Sur le bitume couvert de boue et de détritus, c'est un concert de klaxons. Des charrettes tirées par des ânes bloquent des camions palestiniens chargés de matériel de construction. Au point de passage de Salah ed Dine, les policiers égyptiens et les miliciens du Hamas tentent de réguler la circulation.Cette situation finit par provoquer la colère des habitants égyptiens. « Il n'y a plus d'eau potable, plus de riz : les palestiniens achètent tout ! », déplore Rachid Youssef, un vendeur de légumes de Rafah. « Je ne trouve même plus de sucre pour boire mon thé. J'ai envie que les Palestiniens restent chez eux et que cela redevienne comme avant. »
Guillaume de DIEULEVEULT.
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