"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

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CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

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Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

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de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

mardi, décembre 04, 2007

PASSERELLE
Source : rue89.com en ligne le 4 décembre





Chaïm Soutine,
les mystères d'un peintre paria
Par Alice Milot (Etudiante) 18H05 04/12/2007


Soutine et son rêve pictural étrange et dérangeant colorent les galeries de la Pinacothèque de Paris jusqu’au 27 janvier. Une exposition de près de 80 tableaux, pour beaucoup inédits, revisite cet artiste d’origine russe qui se fond dans l’univers avant-gardiste du quartier de Montparnasse à partir de 1913. C’est un hommage sincère que le Musée porte au seul expressionniste qu’ait connu la France, longtemps resté méconnu et incompris.

Une énorme loupe ou un miroir déformant. Voilà ce qu’évoquent les tableaux de Soutine, qui savent transformer la réalité avec justesse. De portraits tordus en paysages tourbillonnants qui donnent le vertige, c’est toujours à la couleur que Soutine accorde la vedette. Avec violence et sans pudeur, elle casse tous les codes. Couleurs vives, primaires, chaudes ou froides, l’artiste ne rougit pas de faire côtoyer dans une harmonie enchanteresse le jaune avec le bleu, le bleu et le rouge. Tout est permis.
Battu par ses parents pour les uns, encouragé dans sa vocation pour les autres
On a jamais vraiment su qui était Soutine. Plus que c’est ses tableaux, c’est l’homme et sa légende qui intriguent. Avec ses panneaux détaillés et pédagogiques, la Pinacothèque recense les incertitudes de son histoire.
Selon certaines sources, ses parents le battaient à cause de ses aspirations artistiques, qui l’écartaient de la tradition orthodoxe juive. Mais pour d’autres, ses parents, fiers de ses dons, l'encourageaient dans cette voie, au point de le placer chez un photographe de Minsk.
L’exposition s’attache surtout à démonter les préjugés dont Soutine est toujours victime, notamment autour de son judaïsme. Le site du musée rappelle l’idée de Marc Restellini, commissaire de l’exposition:
"[Soutine est] assimilé souvent à un artiste malsain, difficile, sur lequel tous les poncifs de l’antisémitisme ambiant viennent se greffer pour en faire un marginal dès son arrivée à Paris.
"Encore aujourd’hui, il ne reste de Soutine que l’image du juif émigré, sur qui pèsent tous les interdits d’une religion trop contraignante, et dont le physique se prête à tous les clichés antisémites."
Le Talmud fait bien la différence entre l’idolâtrie, qu’il interdit, et la recherche esthétique, qu’il autorise. Pourtant, Soutine, qui est loin de donner dans "l’art juif", a été persécuté en Russie comme en France, sur cette question. Mais cet expressionniste n’est pas un artiste qui s’engage, en politique -malgré le contexte agité de ce début de siècle-, ou en religion -qui n'est jamais évoquée dans ses peintures.
Une fièvre destructrice, qui le fait déchirer ses peinture
Malgré les multiples interprétations que l’on peut faire de son oeuvre, tous s’accorderont à dire que Soutine était un torturé. Empreint d’une fièvre destructrice, il a souvent déchiré ses peintures de rage.
Toujours très entouré, il a appartenu à la vogue artistique de Montparnasse, était le grand ami de Modigliani et de son modèle Paulette Jourdain. Il fut, à contrecoeur, un proche du marchand d’art Léopold Zborowski, même si c’est au collectionneur américain Albert Barnes qu’il doit son succès. Plus tard, il devint le protégé de l’antiquaire Madeleine Castaing. Pourtant, ses peintures laissent penser que Soutine crevait de solitude.
Certains verront dans "La Cuisinière au tablier bleu" une femme éreintée et blasée, ou dans ses peintures de villages du Sud de la France un profond ennui pouvant déraper dans la folie, ou encore dans les carcasses d’animaux des compositions sordides.
Mais la qualité première de l’exposition reste d’en dire assez pour comprendre mais pas trop, afin de laisser la liberté au public d’imaginer leur propre Soutine. Ainsi, chacun peut entrer à sa façon dans l’univers fascinant et atemporel de cet artiste hors du commun.

Cliquez ici pour voir le diaporama en plein écran

Chaïm Soutine,
exposition à la Pinacothèque de Paris,
28, place de la Madeleine,
Paris VIIIe
Jusqu'au 27 janvier -
Tlj. de 10h30 à 18h
Rens.: 01-42-68-02-01
0€/9€ -
plan.

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