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Jeudi 6 décembre à 20h 40
L'AVIS DE DIASPORABLOG
LES COUPLES MIXTES
DANS L'ALLEMAGNE NAZI
Depuis quelques temps, un nouveau courant amène le cinéma allemand à se souvenir que toute l'Allemagne ne s'était pas ralliée au régime nazi. Cette Allemagne résistante qui commence à peine à surgir de la mémoire collective allemande, après que l'Etat allemand ait entrepris dès le lendemain de la seconde guerre mondiale, un véritable travail en profondeur de prise de conscience de cette partie sombre et terrifiante de son Histoire qui a conduit, parmi les étapes importantes de sa mutation, plus d'une dizaine d'années plus tard, à normaliser ses relations avec le nouvel Etat juif d'Israël. La fin de la guerre froide, la réunication de l'Allemagne, une espèce de sérinité retrouvé, font sans doute aussi parti d'une libéralisation des esprits face à une Hisoire lourde à porter.
Le film "Rosenstrasse" de le réalisatrice allemande, Margerthe Von Trotta, qu'Arte diffuse ce jeudi, entre parfaitement dans cette nouvelle démarche.
Hannah, fil conducteur du film, veut savoir, cherche à comprendre, à pénétrer jusqu'au fond de l'histoire qui va permettre à sa mère, Ruth, de retrouver, brusquement, son judaïsme après la décès de son mari.
Rosenstrasse était à Berlin ce qu'est la rue des Rosiers à Paris. C'est dans cette rosenstrasse que se trouvait, avant la guerre, le Centre Culturel Juif. Dès 1939, c'est là qu'onentassait et parquait les Juifs berlinois en partance pour les camps d'extermination. Chaque jour, des centaines de femmes non-juives vont manifester devant ce bâtiment pour réclamer la libération de leurs maris juifs.
Il n'en sera relâché que quelques uns. Ceux qui ont pu bénéficier de quelques rares sauf-conduits accordés grâce à de discrets et solides appuis
Margarethe Von Trotta, à travers, la quête d'Hannah, tente de réhabiliter la mémoire de ces milliers de non-juifs époux ou épouses de juifs ou de juives, que l'Allemagne nazi qualifiait d'aryens. Comme quelques petits groupes de résistants allemands plus ou moins organisés, mais souvent peu soutenus par la population, ces "aryens" vont participer à leur façon, à la résistance contre Hitler et ses vasseaux. Non sans leur risque et péril.
Il est bon en effet de ne pas méconnître un des aspects les plus méconnus de cette période en Allemagne. Il aurait été utile, y compris dans un film de fiction, de faire entrer un peu plus de pédagogie, de leçons d'Histoire, pour donner à ces allemands s'opposant courageusement à cet Etat diabolique et dévastateur.
Au lieu de cela, nous avons un film glacial, réservé.
Son esthétique est irréprochable, mais à force d'en abuser nuit à la narration et ralenti son rythme.
Au total, un film utile qui ne va pas jusqu'au bout de ses intentions. Dommage!
Bernard Koch
Revue de presse, panorama du monde, blog de lutte contre l'antisémitisme et le racisme, ouvert au dialogue, l'autre image d'Israël, la culture juive à la rencontre de toutes les cultures, le monde juif tel qu'il est.
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