PASSERELLE
Source : lemonde.fr via l'Agence Reuters
en ligne le 1er Juillet
Ehud Olmert demande à Rice
de court-circuiter le Hamas
par Sue Pleming
JERUSALEM (Reuters) - Condoleezza Rice a entamé à Jérusalem une visite de 24 heures visant à promouvoir auprès d'Ehud Olmert le projet de conférence internationale de paix sur le Proche-Orient envisagée pour l'automne par le président George Bush.
La secrétaire d'Etat américaine aura la tâche plus facile lorsqu'elle rendra visite jeudi à Ramallah à Mahmoud Abbas, un président palestinien tout acquis à l'idée américaine.
Lors de leur première entrevue depuis la prise de contrôle par le Hamas de la bande de Gaza, Ehud Olmert a prié son interlocutrice de "laisser de côté" les islamistes palestiniens.
Selon le porte-parole du gouvernement israélien, le Premier ministre a également déclaré à son hôte américaine que l'Etat hébreu était prêt à remettre aux forces de Mahmoud Abbas une partie du contrôle de la sécurité en Cisjordanie à condition de recevoir des conditions de sécurité acceptables.
Rice avait fait escale auparavant à Charm el Cheikh, sur les rives égyptiennes de la mer Rouge, et à Djeddah, en Arabie, où elle a obtenu l'appui des alliés arabes modérés des Etats-Unis au projet de conférence, pourvu que la Syrie y participe, ce que Damas a accepté, et que son ordre du jour soit minutieusement préparé.
De son côté, la secrétaire d'Etat américaine a endossé à l'occasion de sa visite à Charm el Cheikh le plan de paix de la Ligue arabe d'inspiration saoudienne proposant à Israël une paix totale en échange de son retrait complet des territoires arabes occupés depuis 1967, l'estimant compatible avec les objectifs de Washington.
A Jérusalem et Ramallah, Rice cherchera à relancer le dialogue engagé entre Olmert et Abbas depuis que celui-ci s'est émancipé à la mi-juin du Hamas, retranché et isolé à Gaza après son coup de force. Le président palestinien se dit à aborder au plus vite les questions de fond avec Israël.
RETICENCES D'OLMERT
"Israël ne va pas rater cette occasion de promouvoir le dialogue avec Mahmoud Abbas" et compte aborder avec lui des "questions de fond", mais sans pour autant s'attaquer aux questions les plus "sensibles", a dit la ministre israélienne des Affaires étrangères Tzipi Livni après avoir rencontré Rice.
Olmert et Abbas doivent se revoir la semaine prochaine, probablement à Jéricho, et la diplomatie américaine ne cache pas son souci que leur dialogue ouvre rapidement aux Palestiniens des perspectives concrètes de parvenir à la création d'un Etat indépendant et viable.
George Bush souhaite que la conférence de paix qu'il appelle de ses voeux dans les mois qui viennent parvienne à définir les frontières du futur Etat, ouvrant ainsi aux Palestiniens un horizon politique sérieux, alors qu'Olmert a fait savoir qu'Israël n'était pas encore prêt à aborder ce sujet délicat avec Abbas.
"Il y a un mouvement international en faveur de la paix, Israël doit y répondre", a déclaré mercredi le prince Saoud al Fayçal, chef de la diplomatie saoudienne lors d'une conférence de presse conjointe avec Rice, ajoutant que Ryad "se félicite de l'initiative" américaine.
Les Etats-Unis et Israël cherchent à associer l'Arabie saoudite à la conférence de paix, mais Saoud al Fayçal a subordonné la participation de son pays à l'inscription à l'ordre du jour des principales questions au coeur du conflit israélo-arabe.
En contrepartie de cette bonne volonté saoudienne affichée, Rice cherchera à obtenir d'Olmert qu'il presse le rythme des mesures susceptibles de renforcer la main d'Abbas en Cisjordanie et engage avec lui les négociations de fond susceptible de garantir le succès de la conférence de paix parrainée par les Etats-Unis.
"C'est le moment de saisir les occasions, et d'avancer avec préparation et soin, parce qu'on ne veut pas rater des occasions par manque de préparation, mais c'est néanmoins le moment de saisir les occasions qui s'offrent", a souligné Rice.
Pour le moment, Olmert ne s'est dit prêt à discuter des questions au coeur du conflit qu'"en termes généraux" pour aboutir à un "accord de principe", mais il répugne à aborder dans le détail les problèmes épineux comme celui des frontières et du sort de Jérusalem et des réfugiés de la guerre de 1948, comme le souhaite Abbas.
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