"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma  Ed Universlam


CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions
Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

dimanche, octobre 29, 2006

DEBATTONS

C'est parce que le texte que nous publions a été rejeté par un quotidien du soir dit de "référence" que le soumettons à nos internautes. Dès lors que nous estimons qu'il ne porte aucunement atteinte à la dignité personne, à la dignité d'une communauté religieuse ou ethnique et que nous nous assurons qu'il ne comporte aucun propos haineux.

Le texte de Morad El Attab, philosophe, d'origine algérienne, musulman, fortement inspiré par la philosophie d'Emmanuel Lévinas, porte essentiellement sur l'interprétation de certaines sourates du Coran, en partant du discours du leader chiite libanais, Nasrallah, que la masse musulman à travers le monde a tendance à vouloir glorifier. Une relecture qui mérite qu'on s'y arrête, car elle nous invite à clarifier notre regard sur un texte théologique qui de puis, le 7è siècle, ne cesse de nous interroger, de nous inquiéter, et aujourd'hui, devrait, tout naturellement, nous amener, comme tout autre texte religieux ou philosophique, à la discussion, au débat. Comment certains musulmans ont-ils fait passer l'Islam de la religion du Livre à la religion de l'action. De l'action armée. Comment certains en ont fait une arme contre l'Occident, la retournant contre eux-même?
Morad El Attab nous propose, dans son texte, une piste de réflexion documentée et fort instructive.

Enfin, l'affaire Reddecker, a mis à mal la liberté de s'exprimer et de débattre sur l'Islam, de la même manière qu'on débat, le plus simplement du monde, sur les aspects du judaïsme ou du christianisme, dès lors que le débat assure une connaissance, fait progresser les esprits. En France, débattre sur l'Islam s'est s'exposer à des représailles, à des FATWA et inéxorablement à des replis idéologiques, identitaires, . Nous nous sommes éloignés du pays fondateur des droits de l'homme et du citoyen.

Les médias qui usent du stratagème de l'auto-censure ne font, tout compte fait, quefaire reculer, la société française, de plusieurs siècles.

En ne refusant pas le débat, la France renoue avec sa tradition de patrie de la Démocratie en Europe.

C'est dans cet état d'esprit que nous n'avons pas hésité pas à vouloir vous faire partager les analyses d'un musulman plus près des Lumières que de l'obscurantisme.

Bernard Koch


Vous êtes d'un avis différent? Vous ne partagez pas cette analyse?
DIASPORABLOGJ vous invite à faire entendre votre voix dans les règles que nous avons fixé dès la création de notre blog.
Nous attendons votre contribution. La parole est maintenant... au débat!

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Nasrallah, un anti-héros…

Comment qualifier le « point de vue » de Georges Sarwat Fahmi paru dans Le Monde du 14 septembre ? L’écrivain égyptien peut bien penser que Nasrallah est le Che Guevara du Moyen-Orient, le turban remplaçant le béret. Mais dire que son « action se plie aux règles du jeu » fait tressaillir tous les Libanais qui en ont assez que le « parti de Dieu » décide pour le Liban de la paix et de la guerre et les prennent en otage. Otage, et plus si affinité : « Le Hezbollah nous utilise comme boucliers humains » dit Rima Khouri, une femme chrétienne libanaise d’Ain Abel.[1] Le journaliste d’An-Nahar, Jubran Tweini, avait condamné en août 2003 la reprise des activités du Hezbollah contre Israël au Sud Liban. On ne l’entendra plus se plaindre du Hezbollah, il a été assassiné.

Même le mufti chiite de Tyr accuse le Hezbollah et sa milice d’avoir inconsidérément engagé le pays dans la guerre. Mais Monsieur Sarwat Fahmi veut croire – ou faire croire – que le Hezbollah n’a visé (« menacé » dit-il pudiquement) les civils israéliens « qu’après la guerre lancée par Israël ». Peu importe les faits : les civils israéliens ont été canardés dès le premier jour de la guerre, le 12 juillet, et avant toute riposte israélienne. 6 Israéliens ont été blessés parce qu’en même temps de tuer et d’enlever des soldats en Israël, le Hezbollah envoyait ses roquettes Katiousha sur le nord d’Israël. Même le rapport de la FINUL l’atteste. Mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose. Mais enfin, il est vrai que Nasrallah s’est excusé pour les victimes civiles israéliennes. Pour les victimes arabes uniquement, bien sûr.

Que nous dit encore notre auteur…Que le Hezbollah ne s’en prend qu’aux militaires. Tiens, dommage pour Aviv Dadon. Il avait juste le tort d’être israélien et d’habiter à Schlomi, tout près de la frontière libanaise. La roquette envoyée par le Hezbollah sur sa petite ville le 10 août 2003 l’a tué. Il avait 16 ans, même pas un réserviste ! C’est qu’avant cette date fatidique du 12 juillet 2006, le Hezbollah avait tenté à maintes reprises de provoquer Israël par ses tirs de roquettes, ses enlèvements de soldats et de civils. En novembre 2005, l’organisation chiite avait même réalisé exactement la même opération que ce 12 juillet – tirs de roquettes sur le nord d’Israël et simultanément tentatives d’enlèvements-, mais le dernier point a échoué.

Comme les répliques d’Israël étaient tout en retenue malgré les dizaines de provocation, dont certaines mortelles, et même après la mort de l’adolescent et les enlèvements en octobre 2000 de trois soldats et d’un civil, le Hezbollah se concentra sur le volet éducatif.

En attendant la guerre, il cultivait sa jeune génération. L’Association de soutien à la résistance islamique, qui collecte des fonds, n’oublie pas de rappeler et d’inculquer à ses jeunes l’idéologie islamique radicale du Hezbollah, le concept de jihad contre Israël et de lutte contre les Etats-Unis et l’Occident. Nasrallah n’est pas qu’un leader, c’est un grand pédagogue. Il déclare que « La nation islamique a recommencé à utiliser les attaques suicides. Sans ces attaques, la lutte n’a aucun sens ». Et oui, car, ajoute-t-il, « Nous devons diffuser la mort pour suivre la voie d’Allah et des actions militaires pour la lutte de la nation islamique. »[2]

Côté éducation, on aime bien aussi les Scouts de l’imam al-Mahdi, le mouvement de jeunesse du Hezbollah, 42.000 enfants à qui l’on n’inculque pas tant les principes du scoutisme que le culte de Guide suprême iranien, Ali Khamenei, et les préceptes de la révolution islamique. Et, évidemment, la nécessité de la disparition d'Israël. D’ailleurs, à l’emblème international du scoutisme, la fleur de lys, les Scouts de l’imam al-Mahdi ont rajouté deux sabres et la phrase « Obéis ! ». Ils sont mignons à voir, des gamins de 8-12 ans défilant en habit militaire avec des kalachnikov…en plastique, pour le moment. L’écrivain égyptien qu’est Sarwat Fahmi ne lit-il pas les journaux de son pays ? Il y apprendrait que les scouts de l’imam al-Mahdi prêtent serment au jihad et qu’ils ont recruté plus de 2000 enfants de 10 à 15 ans pour former des milices armées[3]. Ils feront à n’en pas douter de bonnes bombes humaines. En attendant, les hezbollahis font le salut nazi à la frontière libano-israélienne ou lors de leur parade militaire.

C’est peut-être leur seul emprunt à l’Occident. Ils ont plutôt l’habitude de le combattre. En attaquant à la bombe humaine l’ambassade américaine à Beyrouth, en 1983, ainsi qu’un peu plus tard les casernes française et américaine (360 morts en tout), le Hezbollah avait beau jeu de vouloir défendre le Liban. On ne l’a pas vu bouter les Syriens dehors, eux qui ont occupé le pays depuis 1976. Et quand le Hezbollah attaque l’ambassade d’Israël en Argentine en 1992 (29 morts, 242 blessés) et un centre communautaire juif dans ce même pays en 1994 (85 morts et 200 blessés)4, au fond, il ne tue que des sionistes. La routine habituelle, quoi.

Le Hezbollah a quand même enlevé une centaine d’otages occidentaux, dont des diplomates, des journalistes, des membres de l’ONU. Le chercheur français Michel Seurat a été assassiné en 1986 et le Hezbollah n’a pas jugé bon de rendre son corps à sa veuve. Et puis les pistes des 13 attentats qui ont ensanglanté la France entre décembre 1985 et septembre 1986 remontent tout de même au…Hezbollah et à l’Iran. Mais c’est vrai que le Hezbollah ne s’en prend pas qu’aux Occidentaux. Des milliers de Libanais chrétiens sont toujours portés disparus.

Que Nasrallah ait supplanté Ben Laden dans une partie du monde arabe n’a rien d’une bonne nouvelle. Quand la haine remplace la haine, rien de bon ne peut advenir. Quand pour figure de héros on a un leader extrémiste, fondamentaliste, inféodé au régime des mollahs, qu’on ne s’étonne pas que, selon les derniers rapports du PNUD5, les pays arabes aient le plus faible index de liberté au monde, des gouvernances catastrophiques, le plus haut taux d’illettrisme parmi les femmes et un nombre d'analphabètes en hausse.

« Les obstacles politiques au développement humain dans le monde arabe constituent les principales entraves aux opportunités de renaissance au sein de la région », relèvent les rédacteurs arabes du rapport. Israël est un ennemi fédérateur pratique et qui détourne facilement des vrais problèmes. Mais il serait temps de changer de héros M. Sarwat Fahmi.


Morad EL HATTAB,

Philosophe
Lauréat du Prix pour la Paix et la Tolérance,
Auteur des Chroniques d’un buveur de lune (Albin Michel)



1) National Post (Canada), 5 août 2006

2) El-Intikad, journal du Hezbollah, 15 novembre 2002

3) Quotidien égyptien Ruz al-Yusuf du 18 août 2006

4) Le 9 novembre 2005, le Ministère public argentin, qui enquête sur l’attaque terroriste du centre communautaire juif AMIA de Buenos Aires depuis 11 ans, a révélé pour la première fois l’existence de preuves solides selon lesquelles l’auteur de l’attentat était un citoyen libanais de 21 ans membre du Hezbollah. Dans une interview télévisée, Alberto Nisman, responsable de l’enquête, a déclaré qu’il s’agissait de Hussein Ibrahim Berro. Selon Nisman, Hussein Berro se serait infiltré en Argentine via le Paraguay ou le Brésil. La possibilité d’une implication iranienne dans l’attaque terroriste fait également l’objet d’une enquête.

5 Programme des Nations unies pour le développement. Rapport de 2002 réalisé avec le Fonds arabe pour le développement social et économique et effectué par des universitaires arabes.

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