DANS
LA LUCARNE
Ce soir,
à 23h
sur FRANCE2
L'AVIS DE DIASPORABLOGJ
LES ANNEES DE SANG
ISRAEL-PALESTINE
Ecrit et commenté par
Chrales Enderlin
Réalisé par Dan Setton
1er Episode :
L'AVEUGLEMENT
Arafat :
la comédie du pouvoir
Dans son premier documentaire LE REVE BRISE qui suscita, à sa diffusion en 2002, des commentaires très contrastés, Charles Enderlin, le correspondant de France 2 à Jérusalem, accusé par un certain nombre de membres de la communauté juive, d’avoir, au tout début de la seconde intifada en septembre 2000, tronqué un reportage sur la mort suspecte d’un jeune palestinien, fit endosser sur les épaules du gouvernement israélien, conduit alors par le Général Ehud Barak, la responsabilité de l’échec des négociations de Camp David. Omettant, par omission volontaire, la part considérable de responsabilité d’Arafat dans ce constat d’échec.
Ce soir, dans sa nouvelle série de reportages LES ANNEES DE SANG, ISRAEL-PALESTINE, diffusée en deux épisodes, Charles Enderlin part de la conclusion de son film précédent, reprenant le diagnostic très tranché d’Ehud Barak qui, à la suite de la réunion de la dernière chance qu’il venait d’avoir avec Yasser Arafat reconnaissait que "dans le camp palestinien, il n' y avait, visiblement pas, d’interlocuteur crédible".
C’est vers les hésitations d’Arafat, sa non-action, son double langage –diplomatique envers l’Occident, promesse de revanche envers les siens-, son refus de participer à la lutte contre le terrorisme que se tournent, cette fois, les regards du journaliste de France 2. Pénétrant davantage au cœur même du système palestinien. L’épisode L’AVEUGLEMENT fait défiler des images d’un autre âge que Charles Enderlin a eu la bonne idée de montrer ; un simulacre de procès contre un palestinien accusé présumé de collaborer avec l’ « ennemi sioniste », des exécutions sommaires de palestiniens accusés de « collaboration », sans oublier le « rituel » des attentats – suicides qui ont ensanglanté, quotidiennement, la population civile israélienne jusqu’à ce que le gouvernement Sharon décide de construire un mur de séparation tendant à empêcher toute infiltration de Palestiniens en zone contrôlée par les Israéliens.
Si LE REVE BRISE paraissait comme un réquisitoire sans état d’âme, contre l’attitude d’Israël face au problème palestinien, il semble bien qu’ à la vision de cette première partie de ce travail introspectif sur ce conflit interminable, après trois ans d’intifada, après les attentats du World Trade Cebter à New-York en septembre 2001, la réflexion de Charles
Enderlin ait pris plus de maturité, de consistance et de recul sur cette question. Ici ou là, dans le commentaire, traînent encore quelques phrases hostiles à la prise de position israélienne, mais cette fois, le journaliste ne s’embarrasse pas de circonlocutions pour malmener les débordements d’Arafat dans ses actes politiques. Au point que Charles Enderlin nous rappelle par une image extravagante qui restera dans toutes les mémoires au lendemain du 11 septembre : Arafat se faisant prendre le sang dans un hôpital de Ramallah pour sauver la vie d’une victime américaine, devant des centaines de caméras et de micros. On apprendra plus tard que « son » sang n’était pas le sien. Toute sa vie Arafat aura confondu comédie dramatique et action politique. Le rappel de cette image en est que plus significative.
Bernard Koch
Revue de presse, panorama du monde, blog de lutte contre l'antisémitisme et le racisme, ouvert au dialogue, l'autre image d'Israël, la culture juive à la rencontre de toutes les cultures, le monde juif tel qu'il est.
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