PASSERELLE
Source : lemonde via l'AFP
en ligne le 16 septembre


BENOIT XVI,
L'ISLAMISME
et LA VIOLENCE


Une bombe explose
devant une église
au sud de Bagdad: dégâts légers


Une bombe placée devant la porte d'une église à Bassorah, au sud de Bagdad, a explosé vendredi vers 20H00 (16H00 GMT), endommageant légèrement la porte, a indiqué samedi un officier de police.
Selon cet officier, l'explosion a eu lieu quand un des gardes de l'église a ouvert la porte. Ce dernier n'a pas été blessé.
Cette église est située au centre de Bassorah (550 km au sud de Bagdad), dans le quartier d'Achchar.
Des propos de Benoît XVI sur l'islam et le jihad, traitant des rapports entre religion et violence, tenus mardi durant le voyage du pape en Allemagne, ont provoqué une vague d'indignation dans le monde musulman.
A la suite des "propos inappropriés" du pape, le ministère irakien des Affaires étrangères a affirmé, dans un communiqué, avoir contacté le représentant du pape à Bagdad pour obtenir des explications.
Le ministère a aussi demandé à l'ambassadeur irakien auprès du Vatican d'exprimer "l'étonnement" du gouvernement irakien et "son espoir de voir le Vatican clarifier sa position pour éviter les réactions négatives".
Le communiqué a été diffusé avant que le Secrétaire d'Etat du Vatican Tarcisio Bertone déclare samedi que le pape était "absolument désolé que certains passages de son discours aient pu paraître offensants pour la sensibilité des croyants musulmans".
Le Parti islamique et le Comité des oulémas (sunnites), ainsi le parti Dawa (chiite), ont condamné samedi les propos du pape, avant ses regrets.
Le Parti islamique "s'est étonné que la personne la plus haut placée dans la hiérarchie religieuse chrétienne tente de nous faire revenir au temps des croisés".
"Le monde a besoin d'un tout autre discours et nous conseillons à l'autorité religieuse chrétienne de ne pas se laisser entraîner dans une confrontation avec le monde musulman", a-t-il ajouté dans un communiqué.
Pour sa part, le Comité des oulémas, principale instance religieuse sunnite, a souligné que de telles déclarations "confèrent une légitimité à la guerre des croisés (américains) contre les Irakiens", également dans un communiqué.
"Elles constituent en outre une atteinte aux croyances des musulmans et une incitation à les combattre", poursuit le texte en relevant que "les chrétiens irakiens ont, à la différence du pape, une bonne image de l'islam".
Dans une déclaration publiée par son parti Dawa, l'ancien Premier ministre Ibrahim al-Jaafari a affirmé qu'il "était inacceptable de tenir des propos portant atteinte aux religions (...) et qui ferment la porte au dialogue entre les civilisations".
Il a estimé que de tels propos pourraient "être exploités par des tierces parties pour semer la sédition entre musulmans et chrétiens".