PASSERELLE
Source : lefigaro.fr
en ligne le 15 septembre
EXTRAITS du
bloc-notes d'Ivan Rioufol :
Comment perdre la guerre
Cette constatation : pour avoir choisi de résister au djihad lancé contre les États-Unis par al- Qaida, le 11 septembre 2001, George W. Bush est devenu l’homme le plus décrié de la planète. L’Europe angélique s’est désolidarisée de sa guerre contre «les fascistes islamistes». Elle redoute d’offenser l’islam radical, compris comme l’expression exaltée d’une culture humiliée par l’Occident. Devant Hitler aussi, les pacifistes recherchaient l’apaisement.
Le monde libre veut-il défendre ses valeurs ? Cinq ans après les attentats contre NewYork et Washington, la question se pose. Tandis qu’une idéologie totalitaire menace les démocrates, y compris musulmans, en se glorifiant : « Nous aimons la mort plus que vous n’aimez la vie », nos sentinelles ne voient d’autre danger pour le monde que le président américain. À les entendre, c’est avec le diable que Nicolas Sarkozy s’est entretenu, mardi, à la Maison- Blanche.
Critiquer Bush pour ses erreurs en Irak est légitime. Ses compatriotes ne s’en privent pas. Mais c’est son choix de briser une barbarie qui est surtout dénoncé. Bush et son allié Tony Blair sont désignés malfaisants, parce qu’ils ont répondu par la force au terrorisme et qu’ils ont réussi, cruellement pour les Irakiens il est vrai, à faire sortir l’ennemi de ses caches. Ils payent pour leur audace, autant que pour leurs maladresses.
Oui, il y a de la lâcheté dans le procès instruit par ces Européens, qui ont peur qu’une défensive n’attise un choc des civilisations. Mais où est la civilisation, dans la vision sectaire d’un monde arasé et soumis ? La « religion de paix et de tolérance » ne peut se reconnaître dans ces bombes humaines qui tuent des civils ou dans ces égorgements. Les musulmans ne devraient avoir de cesse – certains commencent à se faire entendre – que de dénoncer la stérilité de cette folie mortifère.
Il serait temps d’ouvrir les yeux sur la réalité de la guerre, dont Dominique de Villepin continue de dire qu’elle n’a pas lieu d’être. « Contre le terrorisme, ce n’est pas une guerre qu’il faut engager », assure-t-il, tandis que Michel Rocard estime que le traitement de la menace « relève de techniques de police ». Mais alors, pourquoi ces soldats armés dans les lieux publics, ces chars Leclerc débarqués mardi à Beyrouth, ces discours inquiets de Jacques Chirac? La guerre est sous notre nez. Où sont les combattants pour la gagner?
Fermeté de Benoît XVI
À ceux qui persisteraient à ne pas voir de guerre à l’horizon, Benoît XVI a mis cette semaine les points sur les « i », avec une franchise qui annonce une fermeté nouvelle de l’Église catholique face à l’islamisme. Mardi, en Bavière, le Pape a dénoncé la « guerre sainte » comme une des « maladies mortelles » de la religion. Le parler vrai a gagné Le Vatican.
Ivan Rioufol irioufol@lefigaro.fr
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