La décision d'Antoine Gallimard de renoncer à la publication d'un essai sur Heidegger ravive la querelle autour de ce philosophe allemand contesté pour avoir été l'un des inspirateurs de l'Allemagne nazi.
La polémique qui vient de secouer le landernau éditorial parisien repose à nouveau le débat sur le trait-d'union qui relie le philosophe allemand Heidegger à son allégence à l'idéologie nazi. Cette querelle philosophique est déjà ancienne. Deux écoles s'affrontent, depuis la fin de la seconde guerre mondiale. L'une, classée heideggerienne, refusant de remettre en question son passé antisémite, l'autre, anti-Hedgerrienne, tout au contraire, mettant en avant le passé entaché de ce penseur pourtant adulé par bon nombre de intellectuels d'aujourd'hui.

Alain Suied, poète, philosopohe, proche des mileux de la psychanalyse, collaborateur à de nombreuses revues et à diasporablogj depuis ses débuts, fut un des tous premiers essayistes, dans les années 80, à manifester sa plus vive désapprobation contre les idées d'Heidegger et de ses propagateurs. Cette position critique, courageuse, très présente dans son célèbre "KADDISH POUR CELAN" '(Editions Obsidiane), lui a valu, et continue de lui valoir quelques inimitiés et des mises à l'écart des cercles très fermés du monde littéraire et poétique.

Alain SUIED participe, à son tour, au débat sur cette polémique qui resurgit, à l'ère des confusions généralisées, sur la Place de la Pensée.

Bernard Koch

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CHRONIC
d'Alain SUIED




MERCI ANTOINE GALLIMARD



Eminence grise du Pouvoir intellectuel parisien,Antoine Gallimard a pris une décision fort intéressante et pertinente dans ce que nous pourrions appeler la "nouvelle affaire Heidegger": il vient de renoncer à la publication d'un recueil d'articles proposés sous la direction de François Fédier et destinés à attaquer EMMANUEL FAYE (fils de Jean-Pierre Faye) , auteur d'un ouvrage considérable paru chez ALBIN MICHEL sur Heidegger
et l'introduction du NAZISME en Philosophie.

Ce livre va plus loin que l'essai de V. FARIAS (Verdier éd.) et s'appuie sur la publication en ALLEMAGNE des "GESAMTAUSGABE" , 102 VOLUMES....
d'oeuvres "complètes" du Philosophe antisémite.

Heidegger après 45 s'appuya sur ses relations avec des philosophes et des poètes Français pour "gommer" ces années de honte - où il s'acharna contre ses confrères Juifs
et même contre son maître Husserl - à qui sa pensée doit tant!Et pour faire oublier textes et discours vantant la MOTORISATION METAPHYSIQUE DES SS - qui venaient de recevoir de nouveaux véhicules...OU LE TERROIR OU LE FUHRER...

Les pages citées par FAYE dérangent...Surtout dans une Université encore marquée par la tentation Heideggerrienne,tentative de sauvetage du NARCISSISME PAIEN
ET EUROPEEN...L'Université Allemande?Non,Française...

ONTOLOGISATION DU RACISME:voilà ce que propose cette pensée,selon Faye - et l'on se rapproche des pamphlets-dégueulis de CELINE ou des fascinations glauques de GENET.Pas de la pensée humaine ou simplement humaniste...

François FEDIER a réuni quelques amis - dont un "ami" des Juifs pour salir - selon la démarche "parisienne" classique - la démarche de FAYE. Allant jusqu'à l'insulte. C'est la crainte des procés et le soutien d'intellectuels d'importance qui a fait reculer GALLIMARD.
Heureuse décision - mais bien logique:Fédier avait présenté les "Remarques" de HOLDERLIN (avec une préface de JEAN BAUFRET,l'ami(e) de MARTIN) et avait depuis publié d'autres ouvrages influencés par le philosophe-truqueur :qui se souvient de la moindre page de ces livres?L'idéologique est sans générosité...Et ces textes ne reflètent que l'air du temps,vicié par le non-dit...Et l'oubli de l'horreur...
Qu'en reste-t-il?
Les relents mortifères de la haine des autres...De tous les autres...
De cet ouvrage "renoncé" que serait-il resté?
Un exemple de pensée totalitaire?C'est le coeur même de la démonstration de FAYE.

ALAIN SUIED