DUCOTE...
D'AILLEURS
Saddam HUSSAYN et la Mauritanie
2è épisode
Le culte de la personnalité
...Saddam HUSSAYN était tellement populaire en milieu Bîdân que cette population avait donné son nom à des articles de consommation : une variété de thé, et cetera
L’influence irakienne dans l’idéologie panarabe bîdân est telle que à Nouakchott, on trouve des quartiers qui portent les noms : Bagdad, Basra. Dans la vallée du Sénégal, après les déportations des Noirs vers le Sénégal et le Mali entre avril 1989 et décembre 1990, des villages entiers ont été repeuplés par des Bidhân. Les villages délaissés par leurs propriétaires sont baptisés aujourd’hui Basra, Bagdad, et cetera par l’Etat idéologique bîdân.
Le renforcement de l’armée du Système Bîdân
Malgré les multiples tentatives de coups d’Etat (1985, 1987, 1988) initiés par l’ambassade d’Irak pour installer un régime baassiste, le gouvernement de Wul TAYA qui, lui, est très proche des thèses baassistes sur la Mauritanie et sur Les Noirs de ce pays, les relations n’étaient pas rompues entre Nouakchott et Bagdad. Au contraire. Ce dernier avait continué à soutenir économiquement le Système Bîdân afin que celui-ci puisse renforcer son hégémonie politique, économique et culturelle par l’arabisation intégrale du pays.
Après les arrestations des militaires Bîdhân à partir de septembre 1988, le gouvernement de Saddam HUSSAYN se mit pourtant à renforcer l’armée du Système Bîdhân :
* Financement du renforcement humain de l’armée mauritanienne par le recrutement et la formation de jeunes militaires exclusivement Bîdân et Hrâtîn. Ceci après les campagnes d’expulsions des corps constitués (Armée nationale, Marine nationale, Garde nationale, Gendarmerie nationale et Police nationale) suivies de tortures et des massacres de militaires, de gardes, de gendarmes et policiers Fulve (essentiellement), Sooninko et Wolof entre septembre 1987 et décembre 1990.
* Renforcement de l’armement militaire. Le régime de Saddam avait offert entre 1988 et 1989 des armes (fusils- mitrailleurs, des canons et quelques chars) capturées sur l’armée iranienne pendant la guerre Irak - Iran (1980 – 1888)
Le conflit de 1989 entre la Mauritanie et le Sénégal allait prendre une tournure encore plus dramatique si les armées des deux pays s’étaient affrontées. Pour encourager le Système Bîdhân à faire la guerre contre le Sénégal, Saddam HUSSAYN envoya encore plus d’armes au régime de Mâwiya Wul Sid’Ahmed TAYA. Sans avoir des preuves irréfutables, on parle d’armes chimiques semblables à celles qui avaient été utilisées par Bagdad contre les Kurdes d’Irak.
Les intentions de Saddam HUSSAYN sur l’Afrique de l’Ouest
En août – septembre 1983, j’avais participé à un congrès panafricain de la jeunesse à Tripoli (Libye). J’eus l’occasion d’y rencontrer des étudiants Fuuta Tooraqnkoove dans cette ville. L’un d’eux mit entre mes mains un journal arabe que j’avais rapporté d’ailleurs à Nouakchott. Il avait attiré mon attention sur un article qui parlait des objectifs politiques et idéologiques de Saddam HUSSAYN sur l’Afrique subsaharienne, particulièrement sa partie occidentale : instrumentaliser l’islam comme moyen d’arabisation des pays comme le Sénégal, le Mali, le Niger, la Gambie, la Guinée, etc. Paradoxalement, le pays sur lequel il comptait le plus était le Sénégal et pas la Mauritanie. Selon ses agents des renseignements, l’Administration du premier pays était mieux structurée, ses cadres arabisants étaient plus compétents que ceux du second pour mener à bien ce prosélytisme islamique au service de l’ idéologique panarabe dans ce pays d’Afrique de l’Ouest. Cette campagne était soutenue par une importante mobilisation financière traduite sous forme d’investissements mis à disposition de cadres arabisants sénégalais qui avaient crée des associations islamistes.
Mais une telle campagne n’avait aucune chance de réussir.
Invasion du Koweït (août 1990)
Lorsque l’Irak envahit le Koweït en août 1990, les Baassistes et la Ligue mauritanienne des droits de l’Homme (L.M.D.H.)- un organisme composé exclusivement de Bîdhân- organisèrent une campagne ouverte en faveur de cette invasion. Des collectes d’argent furent même organisées en faveur de l’ambassade d’Irak. Ce sont ces mêmes Baassistes, en complicité avec les Nassériens[1] qui élaborèrent les plans de massacres et de déportations des Noirs, particulièrement les Fulve. Rappelons que cette politique d’épuration ethnique était formalisée depuis les années 70. Il faut rappeler que dans le monde dit arabe, Les Fulve, les Berbères et les Perses sont considérés comme les trois peuples ennemis des Arabes !!!
L’écrasante majorité des Noirs de Mauritanie (Fulve, Sooninko, Wolof et Bamana) détestaient Saddam HUSSAYN et son régime baassiste. En effet, il n’avait jamais caché ses sentiments racistes anti- Noirs et aussi son chauvinisme arabe contre les Noirs qui ne sont pas de culture arabe ou arabisée. C’est la raison pour laquelle, pendant la guerre du Golfe en 1991, les Noirs de Mauritanie, sauf les Hrâtîn, soutenaient les Américains. Cette population non arabe espérait la chute de Saddam HUSSAYN qui a été un des soutiens politiques et idéologiques conséquents du Système Bîdhân, malgré les contradictions sur les pratiques opérationnelles pour la mainmise des Arabes sur l’Afrique en général et sur la Mauritanie en particulier.
Ibrahima ABOU SALL
[1] Le Nassérisme est né aussi de l’idéologie nationaliste arabe qui avait été développé par Gamal Abdel NASR qui avait organisé en 1952 le coup d’Etat contre le roi Farouk d’Egypte. Il porta le général NEGIB au pouvoir. Après la proclamation de la République d’Egypte, il renversa NEGIB et se proclama Président de la République arabe d’Egypte en 1956. Il se présenta alors comme le leader du nationalisme arabe, rivalisant avec les leaders baasssistes. Il initia la création de la République arabe unie réunissant l’Egypte et la Syrie (1958-1961).
Revue de presse, panorama du monde, blog de lutte contre l'antisémitisme et le racisme, ouvert au dialogue, l'autre image d'Israël, la culture juive à la rencontre de toutes les cultures, le monde juif tel qu'il est.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire