"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma  Ed Universlam


CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions
Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

mardi, juillet 25, 2006

SOLIDAIRES
D'ISRAEL


LETTRE D'INFORMATION NUMERO 4
Dimanche 23 juillet 2006
Nouvelles du front nord


La nuit a été calme. En général, les nuits sont calmes. Je n'en connais pas la raison exacte mais les alertes après 22h00 ont été très rares.Vers 8h00, je quitte Akko pour Haïfa, où nous avons rendez-vous au Consulat de France pour une visite de Monsieur Douste-Blazy, ministre français des affaires étrangères. Le voyage se fait sans encombre, à part à l'entrée de Haïfa où les travaux de destruction d'un pont réussissent à occasionner un bouchon malgré la faible circulation.Arrivé un peu en avance au Consulat, je fais la connaissance des grands parents de Guilad Shalit, le soldat franco-israélien enlevé et détenu dans la bande de Gaza. Ils sont très dignes et ne veulent ni interview, ni photos. Le grand-père m'a tout de même affirmé qu'il n'y avait aucun signe permettant de se faire une idée de la situation exacte de Guilad. La seule chose que la famille désire pour l'instant, c'est que quelqu'un ou qu'un organisme humanitaire quelconque puisse obtenir une information sérieuse et vérifiable comme une lettre, une cassette qui donnerait une indication indiscutable sur la situation de Guilad.Monsieur Douste-Blazy arrive enfin, accompagné du responsable du CRIF et d'élus français. Il nous présente la position de la France qui essaie de renouer les fils du dialogue entre les différentes parties au conflit.Pour cela ,il se doit de rencontrer tout le monde et il était à Beyrouth hier, puis au Caire, enfin je ne suis pas le porte parole des affaires étrangères....Toujours est-il que monsieur le Ministre des affaires étrangères a eu une attitude plus que déplorable par rapport aux représentants français qui s'étaient déplacés à leurs risques et périls pour le rencontrer. La nature des commentaires et questions qui ont suivi son petit discours d'introduction n'ont pas eu l'air de lui convenir et il a décidé, après une brève réponse de partir directement vers son prochain rendez-vous.Ce n'est pas à Beyrouth qu'il aurait consacré sept minutes et demi de son précieux temps aux français locaux, en s'enfuyant après les premières questions génantes..; Là-bas, cela aurait créé un scandale, tout le monde aurait regretté son attitude.Pour les français du nord d'Israël, ils doivent savoir, et le sauront, que le représentant de l'Etat français leur a accordé 450 secondes de son temps précieux. Les élus et représentants qui l'accompagnaient n'ont même pas eu le temps de sortir de la salle, qu'il était déjà en train de s'engouffrer dans sa voiture...Dommage pour les employés du consulat qui se démènent sans compter pour donner une toute autre image de la France.J'ai tout de même eu le temps, en lui courant après dans les escaliers, de lui demander pour quelles raisons le Consulat de Haïfa n'avait pas reçu de budget exceptionnel pour gérer les problèmes des français en cette période de crise grave.Hélas, je n'ai pu obtenir qu'une réponse inaudible. Quand on pense aux millions dépensés de l'autre côté de la frontière pour rappatrier les français...Donc , pour résumer, près de 8000 français habitant le territoire actuellement sous le feu du Hezbollah se sont vus traiter de la sorte par l'intermédiaire de leurs représentants.Il ne devait pas être à l'aise, le Ministre, pour se sauver de la sorte. A moins qu'il ait préféré ne pas arriver en retard à son prochain rendez-vous du côté de Ramalllah...C'est vrai que Abou Mazen est autrement plus important qu'une poignée de français sortis de leurs abris pour lui faire l'honneur de le rencontrer.Un tel comportement de la part d'un serviteur de l'Etat français est tout simplement inadmissible, et tout Ministre des Affaires Etrangères qu'il soit, il se doit de respecter un minimum ses compatriotes en situation difficile.Si c'était un show médiatique qu'il comptait faire dans la région, il aurait pu nous épargner un déplacement pour rien, les journalistes auraient suffi, comme d'habitude.Passons à autre chose, puisque les katiouchas n'ont pas attendu le départ du ministre pour s'abattre sur Haïfa et sa banlieue dès 10h 45 environ causant la mort de deux personnes.Akko frappé réellement pour la première foisDe retour à Akko vers midi, ce sont les sirènes qui m'attendent à la descente du bus. Je patiente à la station centrale, sous l'épais toit de béton. Les explosions sont assez lointaines et sourdes, sans doute une nouvelle fois dans la banlieue de Haïfa.Je me dirige vers la vieille ville pour un rendez-vous.Les sirènes me surprennent près du tribunal. Le gardien à l'entrée me somme de pénétrer dans l'abri du tribunal. A l'étage inférieur, le vigile de service me demande pour quelle affaire je me présente( j'étais bien habillé, en l'honneur du ministre et j'avais vraiment l'air d'un avocat...). Je le fais rire en lui disant que je viens plaider dans l'abri...14h58; de nouveau les sirènes, j'appelle mes amis de Naharya qui me confirment que la ville a été touchée, sans blessés pour cette fois.15h58: La routine, je cherche l'un de mes téléphones avant de pénétrer dans la chambre sécurisée de mon appartement. Pas le temps de fermer la porte que les explosions se succèdent, très proches , très nettes. Je prépare mon appareil photo car je sais cette fois que Akko a subi sa première véritable attaque. J'attends encore quelques secondes et je me précipite sur mon balcon pour découvrir trois champignons de fumée qui s'élèvent au-dessus de la ville, au centre et à l'est. J'appelle la mairie. Ils cherchent à diriger les secours vers les points d'impacts. Je leur donne une vue précise de la situation: un impact à l'est de l'Institut Universitaire, un autre près de la gare, un troisième près de la colline Napoléon, qui n'a sans doute plus été bombardée depuis mai 1799, date de la levée du siège d'Akko par Bonaparte.Les ambulances repartent vers l'hôpital de Naharya: 5 blessés dont un très grave.Jusqu'à présent, seule une katioucha était tombée sur le sable en bord de mer.Je reçois un appel d'une famille française d'Akko et je décide deleur rendre visite. A mon arrivée, une nouvelle alerte me donne l'occasion de visiter leur abri où il manque un ventilateur, que je vais essayer de me procurer par l'intermédiaire de l'Unifan.Puis je passe, sur le lieu d'un des impacts, où je découvre un spectacle désolant: la katioucha est tombée sur une voiture en stationnement qui a pris feu. Le pavillon le plus proche a vu sa façade déchirée par les éclats. Des gardiens surveillent l'endroit que des barrières protègent des curieux.Je prends des photos pour mes archives , avant de partir rapidement au son d'une nouvelle alerte.D'autres villes ont été touchées et notamment près de la frontière. Safed, Kiriat Shmoné, Rosh Pina, Carmiel, la plupart du temps avec des victimes.Plus de cent katiouchas ont été tirées en cette journée sur le nord d'Israël.Nous ne recevons aucun avertissement du Hezbollah, contrairement à notre armée de l'air qui aux dépens de son efficacité, prévient les habitants du sud Liban d'évacuer leurs villes prises en otage par le Hezbollah, avant d'attaquer les objectifs terroristes.Alors quand j'entends à la radio, les critiques de la première soldate d'opérette de la France, je veux parler de Madame Alliot-Marie, sous prétexte qu'elle porte le titre de ministre de la défense, je peux lui répondre comme l'a fort justement dit Shimon Pérès, que les attaques proportionnées des aviations de l'OTAN sur le Kosovo ont fait plus de dix mille morts... Si je ne me trompe, l'armée de l'air française faisait partie de ces vagues d'attaques aériennes sur des ponts, des points stratégiques, centrales électriques etc... Si Alliot-Marie est prête à dénoncer les attaques de l'aviation française, alors j'essaierai de comprendre ce qu'elle a voulu dire sur Tsahal et ses attaques disproportionnées.Jusqu'à aujourd'hui, la France s'est montrée assez discrète dans les actes destinées à nous débarasser du Hezbollah...Flash de dernière minute, avant l'envoi de ce compte rendu des événements d'hier:Aujourd'hui, lundi 24 juillet, s'est écrasé un hélicoptère de type ''appache''. Les deux pilotes sont morts dans le crash...Tsahal demande à 300 terroristes du Hezbollah, encerclés dans six villages du sud-Liban, de se rendre. Flash de la télé israélienne à 20h05 , heure d'Israël..Une pensée pour nos trois soldats otages: Guilad Shalit, Ehoud Goldwasser et Elad Reguev. Qu'ils rentrent bientôt en bonne santé dans leurs foyer.

A demain, chalom à tous depuis Akko.


Claude LEVY

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