"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma  Ed Universlam


CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions
Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

jeudi, février 16, 2006

CHAMPS
SAVANTS


LA PROBLEMATIQUE
DE LA JUDEITE DES PEULS


(4è partie)


Suite et fin de cette passionnante synthèse d'étude d'Idrissa Ba sur la parenté décelable entre les rites des Peuls, l'une des peuplades les plus anciennes et les plus reculées du continent africain et les rites de la tradition juive. Des travaux d'une rare précision, patiemment établis, qui font, dès à présent, figure de référence.
Ces travaux donc, feront l'objet avant cet été d'un soutenance de thèse qui devrait, selon toute vraisemblance, aboutir à sa publication dans les mois qui suivent.
La semaine prochaine, diasporablogj. republiera l'étude du chercheur sénégalais dans son entier.
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Nous vous invitons à donner votre point de vue sur cette étude. Idrissa Ba n'hésitera pas à dialoguer avec vous.

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Tentatives d’explications



Comment expliquer toutes ces convergences ? La tradition pulaar n’offre offre aucune explication convaincante sur le sens et la signification du terme « Peuls » (Pullo au sing. Et Fulbe au pluriel) et des termes voisins. Tous ces termes (Pullo, Fulbe, Fuuta, fullude, fulde, …) ainsi que les ethnonymes par lesquels les Peuls sont dénommés par leurs différents voisins (Foullânia, Ifoulân, Foulani, Fellata Fila, …) ont pour radical Pul ou Fut. Des tentatives de rapprochement ont été faites entre ce terme et le Phout (Pout, Pul) biblique, celui-ci étant l’un des quatre fils de Cham. Dans l’Ancien Testament Pout est à la fois un anthroponyme, un ethnonyme et un toponyme. Il s’agit du pays de Pount (Pwnt) des anciens Egyptiens, sis aux voisinages du pays de Kouch (Ethiopie), c’est-à-dire en gros la Somalie actuelle. Le pays de Pount se disait Puta en Assyrien et Putiya en vieux Perse. La question qu’on se pose alors est de savoir si les Peuls viennent du pays de Pount. Un certain nombre d’indices peuvent le laisser penser.
- Historiquement le pays de Pount fait partie de l’arrière - pays égyptien. Or de nombreux travaux, comme ceux de Cheikh Anta Diop et d’A. Moussa Lam et qui font le lit de la thèse dite nilotique ont avancé des éléments et des indices d’importance qui rattachent les Peuls à l’Egypte.
- Le parrallèle est permis entre d’une part le mythe du serpent Caamaba qu’on retrouve chez les Peuls et d’autre part différents mythes du serpent (Roi serpent Aroué, Prince de Pout, …) qu’on retrouve dans l’arrière pays égyptien. En fait ce mythe est dispersé un peu partout en Afrique et en les reportant sur une carte on pourrait être tenté de tracer une route des migrations qui conduirait à l’arrière pays égyptien.
- Le mythe de Hasan b. Tubba est connu pour être d’origine yéménite. Dans ce mythe il est question d’un conflit ouvert entre les Tasmites et les Jadîs. Les premiers sont pratiquement décimés par les seconds. Riyâh b. Murra un des rares rescapés tasmites se réfugia auprès de Hasan b. Tubba, le roi des Himyarites et lui demanda son aide pour venger les siens. Le subterfuge trouvé fut de cacher les guerriers himyarites derrière des branches d’arbres qui leur permirent d’avancer jusqu’à l’ennemi sans être vus et de les décimer. La sœur de Riyâh, Zarqâ’ al-Yamâma bint Murra, était mariée chez les Jadîs. Grâce à sa vue perçante qui portait sur une distance équivalent à trois jours de marche, elle leur servait d’éclaireur. Certes elle les averti, mais nul ne la crue. Ce mythe est connu des traditions maures qui en ont récupéré les articulations que nous avons rappelées ci-dessus pour les intégrer dans la résistance que les Bafours menèrent à Azûki, dans l’Adrâr mauritanien, face aux Almoravides. Ce mythe est aussi connu des Peuls. Faut-il en déduire une origine yéménite des Peuls, sachant que durant sa période de gloire le pays de Saba englobait aussi bien le Yémen que l’arrière - pays égyptien ? Il n’est pas exclu que les Peuls aient emprunté ce mythe. La chaîne de transmission serait alors la suivante : traditions yéménites - auteurs arabes – traditions maures – traditions peules.
- Le zébu qui compose le cheptel peul a pour origine l’Egypte et son arrière pays (Axum et Nubie).
- Chez les Peuls les nénuphars sont utilisés dans la pharmacopée, dans la cuisine et dans l’esthétique. Leurs mythes d’origine considèrent que les semences de cette plante ont été apportées d’Egypte.
- Le terme de Put est connu des anciens, notamment Ptolémée, Flavius Josèphe (37 – 100) et Pline l’Ancien (23 – 79). Chez F. Josèphe Phuté correspond à la Lybie et à un fleuve sis en Maurétanie. Chez Pline l’Ancien il s’agit d’un cours d’eau sis non loin de l’Atlas. La tentation est grande de considérer ces données de l’onomastique comme autant de jalons des migrations des Pout, avec comme point de départ l’arrière pays égyptien et ce d’autant plus qu’il y’a un silence étourdissant de la Table des Nations sur la postérité de Put et qu’au cœur du monde hellénistique et romain (cf liber genealogus) on finit par considérer que Phut est celui qui a disparu. Des récentes recherches ont révélé l’installation des Peuls dans l’Oued Noun et dans l’Adrâr mauritanien. On sait aussi qu’ils ont séjourné dans d’autres régions sahariennes : Tagant, Tassili, Hoggar, … Avec ces ultimes étapes nous voilà à quelques encablures de l’habitat actuel des Peuls.

Pour autant la prudence doit être de mise. Pour avoir vécu au voisinage des Juifs, dans différentes régions (Oued Noun, Adrâr mauritanien, …) les Peuls leur ont emprunté certains de leurs éléments culturels. Des emprunts non moins importants se sont faits à travers l’Islâm. Les traditionnistes et les lettrés peuls n’ont guère hésité à réécrire leurs mythes et traditions pour y intégrer tous ces éléments.


IDRISSA BA

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