"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma  Ed Universlam


CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions
Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

lundi, octobre 10, 2005



CHRONIC
de Philippe MEYER
Au revoir et merci,
Monsieur l’Ambassadeur !

Une page qui s’ouvre, une autre qui se ferme. Ainsi va la vie. Au moment où la Communauté juive fête l’entrée dans l’année 5766, l’Ambassadeur d’Israël en France Nissim Zvili quitte ses fonctions et repart dans son pays. Cette période du calendrier où se mêlent vœux, bilans et réflexions sur l’avenir est particulièrement propice pour rendre un hommage appuyé et justifié à l’homme, et à son action, qui a représenté l’Etat d’Israël à Paris pendant trois ans. Et pas n’importe quelles années. Arrivé en fonction en novembre 2002, Nissim Zvili a eu à subir l’une des périodes les plus difficiles à la fois dans son pays, Israël, et pour les relations franco-israéliennes. La deuxième intifada a non seulement signifié une vague de terrorisme sans précédent en Israël, mais également une vague tout aussi exceptionnelle d’actes antisémites en France et un refroidissement spectaculaire des relations entre les deux pays. Peu auraient alors aimé et supporté d’occuper la place de celui qui devait assurer la passerelle entre Paris et Jérusalem. Un contexte à la fois éprouvant et à hauts risques. Force est de constater que trois ans après cette arrivée des plus difficiles, le bilan que pourra tirer Nissim Zvili de son passage en France est on ne peux plus positif.
Sur le plan humain, l’Ambassadeur d’Israël a marqué l’ensemble la Communauté juive de France, et bien au-delà, par sa sensibilité, sa présence, sa proximité, son dévouement. Homme de nature humble et réservée, il n’a pourtant jamais manqué une occasion de se mettre au premier rang pour soutenir la Communauté juive au cours des moments difficiles qu’elle a traversés de 2002 à 2005, de soutenir l’ensemble des actions menées en faveur à Israël, et a toujours répondu présent aux innombrables sollicitations dont il a fait l’objet. Soirées, repas, colloques, débats, manifestations, et autres salons. Toujours présent, toujours disponible, toujours le mot qu’il faut au moment où il faut. Trois ans après son arrivée, il a totalement fait partie de la famille de la Communauté juive de France. Un membre de la famille que l’on oublie jamais de consulter en cas de problème, et d’inviter aux grandes occasions. Nissim Zvili restera comme un Ambassadeur proche des gens et des causes qui leur sont chères. A l’opposé de la froideur diplomatique, c’est la chaleur humaine qu’il a à tout moment cherché à mettre en avant. Dans le même temps, et surtout, il aura réussi le tour de force de rassembler autour de lui et de son action, une très grande partie de la Communauté juive de France aux cotés de l’Etat d’Israël, au moment où il en avait le plus besoin, indépendamment des sensibilités politiques et religieuses. Ils ne sont pas si nombreux dans ce cas.
Sur le plan politique, l’Ambassadeur d’Israël a accompli un travail difficile, mais couronné de succès. Du climat glacial qui prévalait entre la France et Israël lors de son arrivée, il a plus que contribué à lui faire succéder un réchauffement progressif. Comme le disait récemment Joël Mergui lors d’une cérémonie donnée en l’hommage des pompiers israéliens et français, et à laquelle participait Nissim Zvilli, « l’Ambassadeur a pendant ces trois années occupé la place d’un pompier de premier chois, en contribuant à éteindre le feu qui brûlait entre les deux pays ». Grâce à un sens politique aiguë, à un parler vrai, à une sensibilité réelle, à une approche davantage pragmatique que dogmatique, et à une parfaite connaissance des dossiers, il a réussi la performance de refaire progressivement connaître Israël à la France. De la connaissance naît la compréhension, de la compréhension naît le respect, du respect naît l’amitié. On en est certes pas encore là, mais le chemin parcouru ces dernières années a été sensible. Expliquer, inlassablement, encore et toujours. Expliquer le point de vue israélien, les intérêts israéliens, la complexité israélienne. Lutter contre la désinformation, la calomnie, l’injustice d’une large partie de la société française à l’encontre d’Israël. Les venues successives du Président Katsav et du Premier ministre Sharon à Paris resteront dans les mémoires, tant elles se sont déroulé dans un climat de concorde et d’espoir retrouvé. Qui aurait pu l’espérer à la fin 2002 ? De tels succès ont évidemment été marqué par l’empreinte d’un Ambassadeur, travailleur infatigable au rapprochement bilatéral. Au delà d’une simple mission de représentation, Nissim Zvili a été de ce point de vue là un grand Ambassadeur d’Israël. Ce n’est pas un hasard si le Président Chirac a décidé le 30 septembre dernier d’élever Nissim Zvili au grade d’officier de la légion d’honneur pour sa contribution dans le renforcement des relations entre la France et Israël, et pour son attachement à la France.
Alors certes, il reste encore beaucoup de travail à effectuer. Les premiers signes de rapprochement politique et diplomatique entre les deux pays doivent désormais être confirmés, renforcés, pérennisés. On n’efface pas quarante de politique pro-arabe de la France, et ses conséquences avec Israël, en un clin d’œil. Le Quai d’Orsay, et les autorités françaises en général, demeurent liés à des intérêts et à une idéologie peu compatibles avec une complicité réelle avec l’Etat juif et qui mettront du temps à être infléchis. Pour peu qu’une telle inflexion corresponde à une volonté politique réelle et non à une simple esbroufe passagère. Ce qui reste encore à démontrer. La realpolitik est une chose, la sincérité politique en est une autre. Dans le domaine de la société civile, l’Ambassadeur d’Israël a également mis tout son poids dans la balance pour favoriser et faire aboutir les initiatives de coopération économique et scientifique, les jumelages entre villes, les échanges culturels. En bref, les actions menées sur le terrain qui finalement sont les plus importantes et les plus constructives. Il n’en demeure pas moins que là aussi, la coopération entre les deux sociétés civiles reste très timide et doit à tout prix prendre le relais si le rapprochement politique doit se transformer un jour en véritable partenariat bilatéral. On en est encore loin.
Nissim Zvili a contribué à tracer le chemin, il s’agit maintenant de construire la route. Et celle-ci reste évidemment semée d’embûches. Il a mis la barre très haut. Gageons que son successeur saura la franchir avec autant d’aisance et prendre le relais dans cette course de fond qui est encore loin de son terme. D’ici là, au revoir et encore merci Monsieur l’Ambassadeur !


Philippe MEYER
Photo: ©Alain Azria

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