"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma  Ed Universlam


CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions
Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

samedi, juin 08, 2013

ISRAËL
VA-T-ONVERS
UNEGUERREDERELIGION
SEXISTE?
Source : lemonde.fr en ligne le samedi 8 juin 2013



En Israël,
féministes et ultraorthodoxes
s'affrontent
au mur des Lamentations




Par
Laurent Zecchini



Jérusalem, correspondant.


C'est une veillée d'armes entre femmes dévotes, mais de chapelles opposées. Y compris au sens propre : les grands rabbins Shlomo Amar (séfarade) et Yona Metzger (ashkénaze) ont reçu, il y a quelques jours, une lettre d'avertissement, appuyée de la photo d'un pistolet : "Si les Femmes du mur ne sont pas autorisées à prier à notre manière et selon nos coutumes, nous vous combattrons avec tous les moyens à notre disposition, et vous rentrerez chez vous avec les corps de 100 haredim ", disait le message.


Le rabbin du mur occidental (le "Kotel", en hébreu), Shmuel Rabinowitz, ayant reçu une missive semblable, la police israélienne a pris ces menaces très au sérieux : dimanche 8 juin, à partir de 6 h 30 du matin, des milliers d'ultraorthodoxes, à l'appel des grands rabbins haredim, vont converger vers le mur des Lamentations, pour s'opposer aux quelques centaines de militantes de Women of the Wall (Femmes du mur) qui, vers 7 heures, doivent se diriger vers la section des femmes, pour y prier avec talith (châle de prière) et tefillin (phylactères en cuir) et, provocation suprême, y lire à voix haute la Torah, des pratiques que le très ultraorthodoxe rabbin du Kotel et ses coreligionnaires ont décrétées exclusivement masculines.


JETS DE PIERRES ET DE CHAISES,
CRACHATS, INSULTES

Seulement, le 24 avril, le juge Mosché Sobel, du tribunal de Jérusalem, a estimé que les femmes du mur priant avec talith et tefillin ne contrevenaient nullement à la "coutume locale", pas plus qu'elles ne perturbaient l'ordre public, et qu'en conséquence, elles ne devaient pas être arrêtées par la police, comme cela a été le cas à de nombreuses reprises dans le passé. Ce faisant, le juge, soutenu par le procureur général d'Israël, Yehuda Weinstein, prenait le contre-pied d'un jugement de 2003 de la Cour suprême, laquelle avait institué ce concept de "coutume locale", dont le gardien exégète n'est autre que le rabbin Rabinowitz...

Les féministes de Femmes du mur ont exulté et, le 10 mai, sous la houlette de leur présidente, Anat Hoffman, environ 300 d'entre elles ont prié à haute voix, châle sur les épaules. Pour la première fois depuis vingt ans, elles ont été protégées par la police, au lieu d'être emmenées manu militari.


Enfin, elles ont essayé de prier... face à quelque 8 000 ultraorthodoxes hostiles. Jets de pierres et de chaises, crachats, insultes et bousculades... L'épisode fut tendu et, sans la police, les Femmes du mur, proches des courants réformé et libéral du judaïsme – majoritaires en Amérique du Nord, très minoritaires en Israël –, auraient peut-être passé un mauvais quart d'heure.

Depuis, la querelle a donné naissance à l'organisation Femmes pour le mur, qui ne cache pas sa détermination à lutter contre l'attitude "subversive et déstabilisatrice" d'Anat Hoffman et de ses suffragettes en religion. Jeudi, nous avons rencontré les porte-parole des Femmes "du" et "pour" le mur, et le moins que l'on puisse dire est que l'amour ne fait pas partie des sentiments qu'elles se portent mutuellement. Les traditionalistes ont notamment accusé les Femmes du mur de desseins politiques et non religieux, chacune de leurs arrestations étant "une opération de relations publiques destinée à récolter des fonds" en faveur de leur cause, le judaïsme réformé.


"IL EST TEMPS D'APPLIQUER
UNE POLITIQUE TOLÉRANTE"

Guerre picrocholine ? Moins qu'il n'y paraît. Car derrière ce que les ultraorthodoxes présentent comme un combat pour le strict respect de la loi juive, la halacha (laquelle n'interdit pas le talith aux femmes), se cache la volonté de préserver le magistère absolu des haredim au Kotel. Or les ultraorthodoxes, vaguement menacés d'une obligation de service militaire, n'ont pas le vent en poupe dans la société israélienne. Au-delà se profile un débat bien plus fondamental : qui en Israël doit dire le droit ? Le grand rabbinat ou la justice civile ?

Ce n'est plus un débat feutré depuis que Naftali Bennett, ministre des finances et des cultes, et surtout chef du parti nationaliste religieux Habayit Hayehoudi (La Maison juive) a annoncé son intention de modifier la loi régissant les lieux saints, à l'évidence pour rogner la liberté nouvelle de Women of the Wall. Hors de question pour Tzipi Livni, la féministe ministre de la justice et chef du parti Hatnouah ("Le Mouvement") : "Il est temps d'appliquer une politique tolérante et pluraliste au mur occidental", a-t-elle souligné.

Jeudi, la police a arrêté un jeune homme de 17 ans qui demandait aux rabbins ultraorthodoxes la permission d'ouvrir le feu sur les Femmes du mur portant talith. Les plus radicaux ont annoncé la venue de "100 000 haredim" au Kotel. Une chose est sûre : la prière va manquer de sérénité...

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